Hamas: notre but, avec l’attaque, était de créer un état de guerre « permanent » autour d’Israël
La pression s'accentue pour qu'Israël accepte une pause alors que le Hamas salue le « coup d'éclat » du 7 octobre et disent n'avoir jamais voulu « améliorer la situation à Gaza »
L’objectif des massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre, dans le sud d’Israël, était de « modifier l’équation », d’amener une guerre permanente aux frontières d’Israël et ramener l’attention sur la cause palestinienne, a déclaré un haut responsable du bureau politique du groupe terroriste depuis le Qatar.
« Ce qui pouvait changer l’équation, c’était un coup d’éclat, et on savait que la réaction à ce coup d’éclat serait forte », a déclaré au New York Times Khalil al-Hayya dans une interview publiée mercredi. « Nous devions dire aux gens que la cause palestinienne n’avait pas disparu. »
Dans la matinée du samedi 7 octobre, quelque 3 000 terroristes du Hamas ont pris d’assaut la barrière de sécurité avec Israël avant de tuer 1 400 personnes, pour la plupart des civils, et de faire 240 otages.
De nombreuses familles ont été assassinées dans leur maison, et 260 personnes ont été fauchées lors d’une rave party.
En réaction à cette attaque de loin la plus meurtrière qu’ait connu le pays, Israël s’est promis d’en finir avec le Hamas à Gaza, sur lequel le groupe règne depuis 2007. Une offensive a été lancée depuis les airs, la terre et la mer, avec plus de 11 000 cibles frappées depuis le début de la guerre.
« Nous avons réussi à ramener l’attention sur la question palestinienne, et désormais, personne dans la région ne connaît la paix », a déclaré Al-Hayya, confirmant qu’il considérait les attaques comme un franc succès.
Tandis que les dirigeants du monde entier tentent de persuader Israël d’accepte le cessez-le-feu, Al-Hayya et d’autres membres du Hamas refusent l’idée qu’Israël prenne la main sur Gaza pour rétablir le calme, s’exprimant plutôt en faveur d’un conflit sans fin.
« J’espère que l’état de guerre avec Israël deviendra permanent à toutes ses frontières, et que le monde arabe sera avec nous », a confié au NYT Taher El-Nounou, consultant du Hamas pour les médias.
« L’objectif du Hamas n’est pas de diriger Gaza ni de lui apporter de l’eau, de l’électricité ou quoi que ce soit », a ajouté al-Hayya. « Le Hamas, les Brigades al-Qassam et la résistance ont réveillé le monde de son profond sommeil et montré que cette question devait rester au centre de l’attention. »
Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, plus de 10 000 personnes ont été tuées dans l’enclave depuis le 7 octobre dernier. Cependant, ce nombre ne peut pas être vérifié de manière indépendante et pourrait fort bien comprendre les membres de l’organisation terroriste ainsi que des civils tués par des roquettes égarées.
Alors que les organismes internationaux, Nations Unies et Organisation mondiale de la santé en tête, ont dit que Gaza faisait face à une véritable catastrophe humanitaire à cause des bombardements intensifs et de la fermeture de ses frontières avec Israël et l’Égypte, le Hamas continue de parler des événements du 7 octobre comme d’un grand succès, considérant le nombre élevé de victimes civiles comme le prix à payer pour la victoire.
Le 24 octobre, Ghazi Hamad, haut responsable du Hamas, a déclaré à la chaîne de télévision libanaise LBC que le massacre du 7 octobre n’était que le premier d’une longue série, qu’« il y aura[it] un deuxième, un troisième et un quatrième » si le groupe en a l’occasion.
« Devrons-nous en payer le prix ? Oui, et nous sommes prêts à le payer », a-t-il déclaré. « On dit de nous que nous sommes une nation de martyrs : nous sommes fiers de sacrifier des martyrs. »
Ces derniers jours, Israël a subi des pressions de plus en plus fortes pour autoriser l’acheminement de carburant dans la bande de Gaza, dont les hôpitaux disent qu’ils seront bientôt à court. Si le pays accepte l’acheminement de convois toujours plus importants d’aide humanitaire, il continue de refuser l’entrée de carburant, de crainte que le Hamas ne le détourne le carburant pour attaquer Israël.
Le Hamas aurait en stock près d’un demi-million de litres de carburant, et ce alors même que les hôpitaux sont à court d’énergie. Cette information a été corroborée par des responsables occidentaux et arabes.
« Cette guerre n’a rien à voir avec le fait que nous voulions du carburant ou de la main-d’œuvre », a déclaré Al-Hayya au NYT à propos des conséquences auxquelles sont confrontés les civils de Gaza depuis l’attaque du 7 octobre. « L’idée n’est pas d’améliorer la situation à Gaza. Cette guerre a pour but de renverser complètement la donne. »