Hapoalim diffère 17,8 milliards de shekels en prêts et hypothèques suite à la guerre
La banque a provisionné 662 millions de shekels pour pertes de crédit au troisième trimestre, en raison d'un risque accru de ralentissement économique
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.
La Banque Hapoalim, l’un des plus grands prêteurs d’Israël, a annoncé qu’elle avait autorisé ses clients à différer le remboursement de prêts et d’hypothèques pour un montant total de 17,8 milliards de shekels en raison de la guerre en cours contre le groupe terroriste du Hamas.
Après le déclenchement de la guerre, Hapoalim et d’autres prêteurs ont introduit une série de mesures, sur ordre de la Banque d’Israël, destinées à soulager les ménages et les entreprises situés à proximité de la bande de Gaza et se trouvant dans une situation financière difficile. Ces mesures comprennent l’arrêt des paiements hypothécaires pendant trois mois pour les clients vivant dans un rayon de sept kilomètres de la frontière, le report des paiements sur les prêts et les hypothèques, et l’exonération des intérêts et autres frais.
La guerre a éclaté en Israël après le massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre, au cours duquel 3 000 terroristes armés ont franchi la frontière de Gaza pour envahir des communautés du sud d’Israël, tuant plus de 1 200 personnes, pour la plupart des civils, y compris des bébés, des enfants et des personnes âgées. Au moins 240 personnes ont été enlevées et sont encore otages à Gaza.
Les roquettes du Hamas et d’autres groupes terroristes ont continué à pleuvoir sur les villes israéliennes du nord et du sud du pays, obligeant plus de 200 000 Israéliens à se déplacer et causant des dégâts considérables malgré la protection offerte par le système de défense antimissile Dôme de fer. Le barrage continu de roquettes a, en outre, entraîné la fermeture de nombreuses entreprises et écoles.
La banque Hapoalim, la première banque du pays qui a publié ses résultats pour le trimestre qui s’est achevé le 30 septembre, a déclaré que depuis le début de la guerre, elle avait été « pleinement opérationnelle ».
« La banque aborde également la période actuelle bien préparée pour faire face aux conséquences possibles de la guerre, avec d’importantes réserves de capital, suffisamment de liquidités et un large coussin de provisions pour pertes de crédit », a déclaré Hapoalim dans un communiqué.
Sur les 17,8 milliards de shekels de dettes différées depuis le début de la guerre, près de 9 milliards de shekels représentent des prêts immobiliers ou hypothécaires gelés, selon la déclaration financière de la banque pour le troisième trimestre.
Les mesures adoptées par les banques israéliennes visent à alléger le poids des prêts et des charges pour quatre types de clients : les ménages et les entreprises vivant dans un rayon de 30 kilomètres autour de la frontière de la bande de Gaza, les Israéliens qui ont été évacués de leur domicile, les réservistes et les parents au premier degré d’Israéliens tués, kidnappés ou portés disparus.
Selon les estimations d’Hapoalim, si tous ses clients qui ont droit aux mesures de soutien profitent pleinement de leurs avantages et allocations, le coût global sera d’environ 420 millions de shekels, qui seront comptabilisés au cours du quatrième trimestre de l’année.
Les plus grands prêteurs israéliens ont généré des profits records en 2022, profitant des taux d’intérêt élevés sur les prêts et les hypothèques. La forte hausse des taux d’intérêt pour les ménages et les entreprises, qui sont passés d’un niveau record de 0,1 % en avril 2022 à 4,75 % cette année, a entraîné une augmentation rapide des coûts pour les détenteurs de prêts et d’hypothèques, qui pèsent désormais plus lourdement que jamais sur leur capacité à rembourser leurs mensualités.
Hapoalim a déclaré que son bénéfice net au troisième trimestre 2023 est tombé à 1,67 milliard de shekels, contre 1,79 milliard de shekels au même trimestre de l’année dernière. La banque avait constitué une provision pour perte de crédit de 662 millions de shekels au troisième trimestre pour « refléter la probabilité accrue d’un ralentissement économique dû aux conséquences de la guerre. » Au cours du même trimestre de 2022, la provision pour pertes de crédit s’élevait à 45 millions de shekels.
Hapoalim a déclaré qu’elle avait réduit de moitié son dividende, le ramenant à 20 % du bénéfice net du troisième trimestre, contre 40 % au trimestre précédent, « en tenant compte des importants excédents de capital de la banque et des directives de la BoI relatives à la planification du capital et à la politique de distribution des bénéfices, dans un climat de guerre et d’incertitudes accrues ». Le conseil d’administration de la banque a approuvé un dividende de 334 millions de shekels pour le trimestre.