Hausse de 20% des crimes anti-juifs aux USA en 2021, selon un rapport du FBI
Les crimes antisémites constituent la majorité des infractions liées à la religion ; l'augmentation des incidents serait liée au nouveau système de signalement
JTA – Un nouveau rapport du FBI révèle que les incidents antijuifs aux États-Unis ont augmenté de près de 20 % en 2021 par rapport à 2020, mais qu’ils ont baissé par rapport aux années précédentes.
Les statistiques actualisées du FBI publiées lundi recensent 817 infractions criminelles antisémites signalées par les forces de l’ordre locales en 2021, contre 683 en 2020 – année au cours de laquelle la population n’avait pratiquement pas mis le nez dehors en raison de la pandémie de COVID-19. Les chiffres de 2021 représentent toutefois une baisse de 15% par rapport à 2019, année où le FBI avait signalé 963 crimes de haine, ainsi qu’une légère baisse par rapport à 2018, année où les statistiques du FBI avaient fait état de 847 crimes de haine.
Dans l’ensemble, un total de plus de 10 800 crimes de haine a été recensé dans le rapport, soit le nombre le plus élevé depuis des dizaines d’années. Comme les années précédentes, les incidents anti-juifs ont constitué la majorité des 1 590 crimes de haine basés sur la religion.
C’est le deuxième rapport publié par le FBI sur les crimes de haine en 2021. Un premier rapport publié en décembre n’incluait pas les données des forces de l’ordre concernant de grandes villes comme New York et Los Angeles. Selon ce premier rapport, il n’y avait eu que 324 crimes de haine antijuifs en 2021, un chiffre dénoncé par les organisations juives qui avaient estimé qu’il était très inférieur à la réalité.
D’autres recensements d’incidents antisémites, tels que l’audit annuel de l’Anti-Defamation League (ADL), avaient indiqué une augmentation des incidents.
Les deux rapports de l’année 2021 démontrent les lacunes des données du FBI, qui s’appuient sur les signalements d’infractions pénales par les forces de l’ordre locales. Or, un nombre croissant de villes refusent de communiquer leurs données. Selon le FBI, l’absence de données portant sur les grandes villes, dans le rapport initial, était due à la transition vers un nouveau système de signalement. Cette transition, a indiqué le FBI dans un communiqué publié sur son site web, « a résulté en un relevé erroné des incidents criminels motivés par les préjugés dans le pays ».
Les données mises à jour publiées lundi présentent encore des lacunes importantes. Les données communiquées par Chicago, par exemple, ne couvrent que deux trimestres de l’année 2021. L’ADL a appelé le Congrès à exiger que les forces de l’ordre régionales et locales communiquent les données sur les crimes de haine au FBI afin de recevoir des fonds fédéraux.
« Pour avancer, les services de maintien de l’ordre doivent s’engager instamment à recueillir et à communiquer leurs données sur les crimes de haine », est-il écrit dans un communiqué émis par le PDG de l’ADL, Jonathan Greenblatt. « En l’absence de données complètes et exhaustives, les responsables politiques n’auront pas les informations nécessaires pour faire face à ces tendances inquiétantes ».
Les données sont basées sur les infractions pénales signalées au FBI par les forces de l’ordre. Dans certains cas, un incident antisémite peut comprendre plusieurs infractions pénales. Et pas tous les incidents initialement considérés comme des crimes de haine ne font l’objet de poursuites judiciaires à ce titre.
Un homme de San Francisco, accusé de brandir une arme à l’intérieur d’un centre juif le mois dernier avait initialement été inculpé de crime de haine, mais, durant l’audience un juge a annulé la partie relative au crime de haine.
Il est difficile de savoir si un tel incident figurera dans les données du FBI.