Hazan – encore- sanctionné pour harcèlement d’une députée
Le député habitué aux scandales a été suspendu des assemblées et des commissions pendant une semaine et a admis avoir tendu “un piège”, dans un coup monté avec la chaîne de télévision
Marissa Newman est la correspondante politique du Times of Israël
Oren Hazan, député du Likud, a été banni lundi par la commission d’Ethique de la Knesset des assemblées générales et des réunions de commissions pour une semaine, suite à son attitude intimidante envers une députée du Meretz pendant une interview télévisée diffusée en direct. Il affirme que le scénario avait été coordonné en amont par la chaîne de télévision.
La députée Michal Rozin (Meretz) a porté plainte contre Hazan pour « attitude violente et menaçante » suite à son comportement durant un évènement coorganisé par le parti politique de gauche et l’association Breaking The Silence.
Durant une interview sur la Vingtième chaîne, lors de l’évènement, Hazan s’est approché de Rozin et a crié « rejoins l’armée du Hamas » et « rejoins l’armée d’Assad », jusqu’à ce que la députée soit emmenée hors-champ.
Hazan a déclaré à la commission d’Ethique que toute cette confrontation avait été montée avec la chaîne, plutôt de droite, et qu’il était dans son bon droit, invoquant sa liberté d’expression.
« L’incident a été monté avec la Vingtième chaîne. Ce n’est pas pour rien que j’avais une oreillette et un micro », a-t-il déclaré à la commission le 13 juin.

« C’était un piège, elle est tombée dans le piège… je ne vois pas le problème », a-t-il ajouté.
« Ce n’était pas une explosion, j’ai été invité sur le plateau », a-t-il indiqué.
La commission a justifié sa décision en affirmant que l’attitude de Hazan dépassait les bornes.
« En effet, les débats dans les médias entre membres de la Knesset peuvent être virulents, voire même dégénérer en cris à en rendre les échanges difficiles, mais en aucun cas nous ne pouvons tolérer le genre de comportement qu’a eu le député Hazan durant l’évènement. »
Ils ont également rejeté sa défense sur la liberté d’expression.
La commission a rappelé que ce n’était pas la première infraction commise par le député du Likud, et l’a donc banni des assemblées générales et des commissions pour une semaine. Le député aura le droit d’entrer en plénière pour voter.
Hazan, qui a intégré la Knesset après les dernières élections, est devenu l’enfant terrible du parlement israélien.
Peu après son entrée en politique, un reportage de la Deuxième chaîne avait révélé que Hazan dirigeait un casino en Bulgarie, où drogues dures et prostitution étaient autorisées. Il avait poursuivi en justice le journaliste Amit Segal pour diffamation mais la cour avait rejeté l’action en justice.
En décembre 2015, la commission d’Ethique avait également suspendu Hazan des débats parlementaires pour une durée d’un mois, après une série de plaintes contre lui. Un mois plus tôt, il s’était moqué du handicap d’un député en pleine session plénière. En février 2016, Hazan a été à nouveau suspendu des commissions, cette fois par son propre parti, après son absence à une session plénière, entraînant la perte par la coalition d’un vote sur une loi soumise par une députée de Likud.
Hazan était également soupçonné d’avoir agressé un responsable de la municipalité d’Ariel en 2014, concernant une dispute sur une dette. Après que la ville a gelé son compte en banque, Hazan s’était rendu à son bureau, où il avait insulté et frappé le directeur municipal, selon un communiqué.
L’équipe du Times of Israël a contribué à cet article.