Herzog critiqué pour avoir évoqué la mort d’un Palestinien âgé lors d’une conférence
Le président a déclaré à la réunion marquant le 40e anniversaire de la mort du rabbin Zvi Yehuda Kook que le cas d'Omar Asad était un "avertissement pour tous les Israéliens"

Le président Isaac Herzog a été critiqué et moqué mardi pour avoir évoqué la mort récente d’un Palestinien de 78 ans après sa détention par les troupes israéliennes. Herzog s’adressait à une conférence à laquelle assistaient des membres de la communauté nationale-religieuse d’Israël.
La conférence marquait le 40e anniversaire de la mort du rabbin Zvi Yehuda Kook, légendaire chef de la yeshiva Mercaz Harav et l’un des principaux chefs spirituels du mouvement national-religieux.
Au cours de son discours, Herzog a évoqué la mort récente d’Omar Asad, qui a subi une crise cardiaque après que les troupes israéliennes l’ont ligoté et bâillonné, avant de le laisser sur un chantier de construction en plein hiver. Il a affirmé que la mort d’Asad devait être un « signe d’avertissement » pour la société israélienne.
« Les paroles du rabbin Zvi Yehuda sont encore plus pertinentes aujourd’hui », a déclaré Herzog, notant la mort d’Asad. « La morale juive ne peut pas accepter cela ou rester indifférente face à cela. »
Les commentaires de Herzog ont été accueillis par des huées et des sifflets et plusieurs personnes sont sorties de la salle pour protester contre ses propos.
« Honte à vous », ont crié certains membres de la foule.
נשיא המדינה @Isaac_Herzog סופג שריקות בוז וצרחות, לאחר שהתייחס למותו של הפלסטיני עמאר אסעד בכנס של עיריית ירושלים לציון 40 שנה למותו של הרצי"ה קוק והסביר ש"המוסר היהודי לא יכול להכיל זאת". לבסוף זכה גם למחיאות כפיים מחלקו השני של האולם pic.twitter.com/pxoOpupFAT
— שחר גליק Shahar Glick (@glick_sh) February 15, 2022
À la fin de son discours, Herzog a réagi au chahut en affirmant au public : « Je ne peux pas ignorer ce qui s’est passé ici il y a quelques minutes, donc je vous le dis, nous devons apprendre à aimer et à connaître l’autre, car nous avons tous été créés à l’image (de Dieu) et il (Asad) aurait pu être notre grand-père. »
Il a cette fois été accueilli à la fois par des applaudissements et des sifflements.
Le camp nationaliste-religieux est, dans sa grande majorité, résolument situé à droite de l’échiquier politique israélien et est le principal partisan du mouvement d’implantation en Cisjordanie.
Herzog avait déjà évoqué la mort d’Asad, que Tsahal a qualifiée de « manquement moral » des soldats impliqués. Deux officiers ont été démis de leurs fonctions et un troisième a été formellement sanctionné.
S’exprimant lors d’une conférence la semaine dernière, Herzog avait déclaré que la mort d’Asad « devrait servir d’avertissement pour nous tous ».
« Mes amis, cette affaire transcende les divisions politiques ; elle transcende les groupes identitaires ; cela transcende l’ensemble de la société israélienne », avait-il déclaré.

Les commentaires de Herzog surviennent en pleine enquête de la police militaire sur l’incident. Les conclusions seront ensuite transmises à l’avocat général militaire, qui décidera si des poursuites pénales doivent être engagées.
La mort d’Asad, qui était citoyen américain, a suscité une vive réaction de l’administration Biden, le département d’État soulignant dans ses multiples déclarations publiées à ce sujet qu’il prenait très au sérieux la sécurité de ses ressortissants à l’étranger.
Malgré l’enquête interne de Tsahal, les États-Unis ont continué d’appeler à une « enquête criminelle approfondie » et l’ambassadeur américain Tom Nides a rencontré la semaine dernière le chef d’état-major de Tsahal, Aviv Kohavi, pour faire le point sur l’enquête.
Kohavi a fait écho à une déclaration antérieure de Tsahal, disant à Nides que « c’était un manquement moral grave qui est contraire aux valeurs de Tsahal ».
Un groupe de législateurs démocrates s’est également prononcé sur la mort d’Asad, exigeant une enquête et exprimant plus largement leur préoccupation face aux pratiques militaires israéliennes en Cisjordanie.