Il y a maintenant des mots en hébreu pour “hashtag” et “humiliation”
L’Académie de la langue hébraïque, gardienne du langage, se bat avec les réseaux sociaux, l’informatique et les technologies

L’Académie de la langue hébraïque a annoncé plusieurs nouveaux mots pour remplacer leurs équivalents anglais, dont la plupart sont liés au monde de l’informatique et de la technologie.
Parmi les nouveaux mots, on trouve la version hébraïque de mot-dièse (hashtag) : « tag hakbatza », littéralement une étiquette de regroupement ; « hezen » pour le mot fil (feed) comme dans un fil d’informations ou un fil Facebook ; et « biyush », de l’hébreu « busha » (honte) est le nouveau terme pour humiliation.
Les « big data » ont été traduites par « netunei atek » (littéralement grandes données) et un ransomware [un logiciel qui bloque le fonctionnement de l’ordinateur tant qu’une somme d’argent, une rançon, n’a pas été payée] est un « cofra », de l’hébreu « cofer », qui signifie rançon.
« Tazlum matzag » est le nouveau mot hébreu pour capture d’écran.
On retrouve aussi de nouveaux mots comme « divkit » (de « devket », colle) qui a été choisi pour les autocollants de voiture ; « talmanut » (du mot « telem », le chemin) pour conformisme ; et « talman/talmanit » pour conformiste (masculin/féminin). Un bunker est maintenant un « mivtzor », un mot qui partage son étymologie avec « mivtzar » (forteresse).
Chaque Israélien peut suggérer de nouveaux mots à l’académie, et le conseil de l’académie se rencontre périodiquement pour discuter des propositions et les accepter ou les rejeter.
Les membres de l’académie proposent aussi naturellement de nouveaux mots.
L’Académie a été fondée en 1953 pour succéder à la Commission du langage hébraïque qui existait depuis 1980. Ses bureaux sont situés sur le campus de Jérusalem de l’université Hébraïque, dans le bâtiment Eliezer Ben Yehuda, nommé d’après le linguiste qui a redonné vie à l’hébreu comme langue vivante.
Alors que beaucoup de mots proposés par l’académie sont repris et remplacent leurs homologues non hébraïques, certains échouent. De nouveaux mots sont souvent introduits dans les bulletins d’informations de la radio publique israélienne.