Iran : la franco-iranienne Fariba Adelkhah, « femme scientifique de l’année »
L'anthropologue, détenue en Iran depuis un an et demi, a reçu le prix Irène Joliot-Curie, qui salue en France l'œuvre des femmes dans l'univers des sciences et de la technologie
L’anthropologue franco-iranienne Fariba Adelkhah, détenue en Iran depuis un an et demi, s’est vue décerner mardi le prix Irène Joliot-Curie qui salue en France l’œuvre des femmes dans l’univers des sciences et de la technologie, a indiqué son comité de soutien.
Ce prix lui a été attribué par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation « pour l’ensemble de ses travaux de recherche en anthropologie et science politique », précise le site internet du ministère.
« La remise du prix Irène Joliot-Curie à notre collègue vient opportunément rappeler son intégrité professionnelle. Puisse ce message être entendu par les autorités iraniennes! », a commenté son comité de soutien.
« Il est absurde et intolérable que Fariba Adelkhah demeure assignée à résidence, sous le coup d’une condamnation injuste, et interdite d’exercer son métier. Nous demandons à nouveau sa libération inconditionnelle ».
Spécialiste du chiisme et de l’Iran post-révolutionnaire à Sciences Po Paris, Mme Adelkhah a été arrêtée le 5 juin 2019 à Téhéran, tout comme son compagnon Roland Marchal, spécialiste réputé de l’Afrique venu lui rendre visite.
Ce dernier a été libéré en mars dans le cadre d’un échange de prisonniers. Mais la chercheuse, née en Iran en 1959 et vivant en France depuis 1977, a été condamnée le 16 mai à cinq ans de prison pour « collusion en vue d’attenter à la sûreté nationale » et « propagande contre le système » politique de la République islamique, des accusations montées de toutes pièces selon son comité de soutien.
Longtemps détenue à la prison d’Evin, à Téhéran, elle est depuis le 3 octobre en résidence surveillée dans la capitale iranienne, sous le contrôle d’un bracelet électronique.
Les arrestations d’étrangers, notamment de binationaux, se sont multipliées en Iran depuis le retrait des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien en 2018 et le rétablissement de lourdes sanctions américaines contre Téhéran.