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Iran: le chef de l’AIEA veut rencontrer le nouveau président sur fond d’escalade nucléaire

Les réserves de matière enrichie à 60 %, proche des 90 % nécessaires pour élaborer une arme atomique, se situaient au 17 août à 164,7 kg, détaille un rapport de l'AIEA. Soit suffisamment pour produire plus de trois bombes

Rafael Grossi, le directeur-général de l'Agence internationale de l'Énergie atomique, devant les journalistes après son arrivée à l'aéroport international de Vienne à Schwechat, en Autriche, le 7 mai 2024. (Crédit : AP Photo/Heinz-Peter Bader)
Rafael Grossi, le directeur-général de l'Agence internationale de l'Énergie atomique, devant les journalistes après son arrivée à l'aéroport international de Vienne à Schwechat, en Autriche, le 7 mai 2024. (Crédit : AP Photo/Heinz-Peter Bader)

Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, espère pouvoir se rendre bientôt en Iran pour rencontrer le nouveau président Massoud Pezeshkian, sur fond d’expansion du programme nucléaire, selon un rapport consulté jeudi par l’AFP.

Après des années de détérioration des relations avec Téhéran, M. Grossi exprime « le souhait d’une visite prochaine en Iran afin d’établir un dialogue fluide et constructif menant à des résultats concrets ».

Dans ce document confidentiel préparé en amont d’une réunion du Conseil des gouverneurs qui s’ouvrira le 9 septembre à Vienne en Autriche, siège de l’instance onusienne, M. Grossi déplore une nouvelle fois un manque de coopération de l’Iran.

Il s’était déjà rendu sur place début mai, en plein regain d’inquiétudes sur les intentions de la République islamique, dans un contexte géopolitique tendu.

Mais la mort du dirigeant Ebrahim Raïssi a mis en suspens les discussions.

Depuis, le programme nucléaire a continué à monter en puissance même si Téhéran nie vouloir se doter de la bombe.

Une personne chargée de la sécurité de l’installation de conversion de l’uranium, juste à l’extérieur de la ville d’Ispahan, en Iran, le 30 mars 2005. (Crédit : AP Photo/Vahid Salemi/Dossier)

Les réserves de matière enrichie à 60 %, proche des 90 % nécessaires pour élaborer une arme atomique, se situaient au 17 août à 164,7 kg (contre 142,1 kilos en mai), détaille un second rapport de l’AIEA. Soit suffisamment pour produire plus de trois bombes d’après la définition de l’instance onusienne.

Les stocks enrichis à 20% ont aussi progressé, passant à 813,9 kg (contre 751,3 kg précédemment).

La République islamique s’est nettement affranchie des engagements pris dans le cadre de l’accord international de 2015 conclu avec les Etats-Unis, la Chine, la Russie, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni.

Signaux d’ouverture

Ce pacte connu sous l’acronyme JCPOA était censé encadrer ses activités atomiques en échange d’une levée des sanctions internationales.

Le drapeau de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) flotte devant le bâtiment de l’AIEA à Vienne, le 10 juillet 2019. (Alex Halada/AFP)

Mais il a volé en éclats après le retrait américain décidé en 2018 par le président d’alors, Donald Trump. Des tractations menées à Vienne pour le ranimer ont échoué à l’été 2022.

Le stock total d’uranium enrichi s’établit désormais à 5.751,8 kg (contre 6.201,3 kg en mai), soit 28 fois la limite autorisée par le JCPOA.

Outre l’expansion de ses activités nucléaires, l’Iran a fortement réduit depuis 2021 les inspections des sites par l’AIEA, des caméras de surveillance ont été débranchées et l’accréditation d’un groupe d’experts a été retirée.

Autant d’éléments qui « nuisent » à la capacité de l’Agence à garantir la « nature pacifique » du programme, rappelle le rapport.

Cette situation a valu à Téhéran l’adoption d’une résolution critique lors du dernier Conseil des gouverneurs début juin, d’une portée symbolique à ce stade.

Si l’Iran avait jugé cette initiative « précipitée et déraisonnable », il s’est abstenu de riposte virulente.

Depuis l’élection en juillet du réformateur Massoud Pezeshkian, Téhéran « a clairement fait part de son désir de relancer des discussions » avec l’Occident pour « obtenir un allègement des sanctions » affectant durement son économie, note pour l’AFP Gregory Brew, du groupe de réflexion américain Eurasia Group.

Abbas Araghchi s’exprimant, alors qu’il est toujours candidat au poste de ministre des Affaires étrangères, lors d’une session ouverte du Parlement pendant le deuxième jour de débat sur les 19 ministres proposés par le président iranien Massoud Pezeshkian, à Téhéran, Iran, le 18 août 2024. (Crédit : Vahid Salemi/AP)

La reprise du dialogue n’est cependant « envisageable qu’après les élections américaines, et sous réserve de la victoire » de la candidate démocrate Kamala Harris », ajoute-t-il.

Le défi est immense « tant les relations avec l’Europe et les Etats-Unis se sont dégradées », avertit Ali Vaez, analyste du Crisis group.

Depuis le début de la guerre entre Israël et le groupe terroriste islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza, les tensions sont au plus haut.

L’Iran et ses alliés ont menacé de répondre à l’assassinat imputé à Israël du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, à Téhéran le 31 juillet, suscitant les craintes d’un embrasement régional.

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