Israël a installé des pompes à Gaza et envisagerait d’inonder les tunnels du Hamas
Selon le Wall Street Journal , l'armée n'a pas encore pris de décision sur ce plan visant à inonder à l'eau de mer ces couloirs et ces caches souterraines - avec des avis mitigés aux États-Unis
Israël a préparé un plan qui consisterait à inonder les tunnels du Hamas, dans la bande de Gaza, à l’aide d’une eau pompée dans la mer Méditerranée, une initiative qui vise à détruire le réseau souterrain de couloirs et de caches qui a été creusé par le groupe terroriste et qui obligerait les hommes armés à remonter en surface, a fait savoir un article paru lundi.
Citant des responsables américains, le Wall Street Journal a annoncé que les forces israéliennes avaient installé, le mois dernier, cinq grandes pompes à eau aux abords du camp de réfugiés d’al-Shati, à Gaza City, des pompes en capacité d’inonder les tunnels en quelques semaines en y déversant des milliers de mètres-cubes d’eau.
Les responsables ont expliqué qu’Israël avait parlé aux États-Unis de ce plan, le mois dernier, ajoutant que l’État juif n’aurait pas encore pris de décision sur sa mise en œuvre.
Le journal a fait remarquer qu’il était difficile de dire si l’armée israélienne prendrait ainsi le risque de noyer les tunnels avant la libération de tous les otages actuellement détenus par le Hamas et les autres factions terroristes, des otages qui avaient été enlevés sur le sol israélien lors du massacre commis par les hommes armés du Hamas, le 7 octobre – au vu du danger apparent que pourrait représenter un tel plan pour les captifs détenus dans les souterrains.
Selon l’article, les avis sont mitigés au sein de l’administration Biden. Certains responsables font part de leur inquiétude et d’autres affirment soutenir les efforts livrés par Israël pour détruire les tunnels, ajoutant qu’il n’y a pas forcément d’opposition américaine à ce plan.
Parmi les préoccupations rapportées par le WSJ, les dégâts potentiels qui pourraient être essuyés par les nappes phréatiques et par le sol au sein de la bande de Gaza si l’eau de mer et des substances dangereuses présentes dans les tunnels devaient s’y infiltrer, ainsi que l’impact possible d’une telle inondation sur les fondations des bâtiments.
« Nous n’avons aucune certitude sur la réussite d’un tel pompage parce que personne ne connaît ces tunnels et le sol qui les entoure en détail », a commenté un officiel auprès du Wall Street Journal. « Il est impossible de savoir si ce sera efficace parce que nous ignorons complètement comment l’eau de mer s’égouttera dans des tunnels dans lesquels personne ne s’est aventuré auparavant. »
En 2015, l’armée égyptienne avait inondé plusieurs tunnels qui étaient utilisés pour des activités de contrebande à la frontière sur de la bande de Gaza.
Dimanche, l’armée a annoncé que les soldats avaient découvert plus de 800 puits de tunnel dans la bande de Gaza depuis le lancement de l’offensive terrestre contre le Hamas qui a commencé à la fin du mois d’octobre, et que 500 avaient d’ores et déjà été détruits.
Les militaires ont également indiqué qu’ils avaient détruit ce qui correspond à des centaines de kilomètres de tunnels en plus de ces puits.
« Les puits sont situés dans des secteurs civils et un grand nombre d’entre eux se trouvent à proximité – ou à l’intérieur – des écoles, des crèches, des mosquées ou des terrains de jeu », a continué Tsahal, qui a noté avoir trouvé des armes du Hamas dans les souterrains.
Israël a juré de renverser le régime du Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza après le massacre commis par le groupe terroriste sur le sol israélien – des hommes armés s’étaient infiltrés sur le territoire et il avait massacré environ 1200 personnes, des civils en majorité, enlevant 240 personnes, prises en otage dans la bande.
Après une pause dans les combats qui a duré sept jours – jusqu’à vendredi dernier – la trêve s’est effondrée, jeudi dans la soirée, quand le Hamas n’a pas fourni de liste de captifs qui devaient être remis en liberté, le jour suivant, comme le prévoyaient les termes de l’accord. Le groupe terroriste a libéré 105 otages civils pendant cette pause dans les combats : 81 otages israéliens, 23 ressortissants thaïlandais et un citoyen philippin. Il resterait 136 captifs à Gaza.
En échange, 210 prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité nationale, des femmes et des mineurs. Il y a également eu une augmentation des aides humanitaires autorisées à pénétrer au sein de l’enclave côtière, notamment quatre camion-citerne de fioul et quatre camions citernes de gaz domestique qui ont pu entrer à Gaza chaque jour.