Israël affirme que le Hamas a tenté de recruter des Israéliens pour passer des armes
Selon le Shin Bet, l'opération a commencé peu avant le 7 octobre ; en Cisjordanie, le groupe terroriste utilisait de faux profils sur les réseaux sociaux pour recruter des livreurs
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
L’agence de sécurité du Shin Bet a annoncé, mercredi, avoir mis au jour une tentative du Hamas de recruter sur les réseaux sociaux des chauffeurs-livreurs israéliens pour acheminer, à leur insu, des armes utilisées lors d’attaques terroristes.
Selon l’agence, l’opération – qui a commencé peu avant la guerre à Gaza – a été menée par le quartier général du Hamas en Cisjordanie, unité impliquée dans les attaques terroristes contre Israël depuis la Cisjordanie.
Le 18 décembre dernier, l’armée israélienne a attaqué un site, à Gaza, appartenant à cette unité, à l’intérieur duquel ils ont saisi des documents et des ordinateurs qui ont révélé l’existence d’initiatives de l’organisation terroriste pour mener des attaques depuis la Cisjordanie, a indiqué l’agence.
L’un de ces documents a notamment révélé que des membres du Hamas à Gaza étaient en contact avec des Israéliens juifs des environs de Jérusalem et d’ailleurs.
Selon le Shin Bet, en septembre 2023, les personnes recrutées ont été chargées par des membres du Hamas d’effectuer des livraisons en Israël et en Cisjordanie.
Les membres du Hamas se sont fait passer pour des expatriés israéliens et ont utilisé de faux profils sur les réseaux sociaux pour se faire livrer des articles, a expliqué le Shin Bet.
Après un premier contact sur Facebook, a ajouté le Shin Bet, les conversations se faisaient sur WhatsApp : les membres du Hamas donnaient des instructions à des livreurs peu méfiants sur les livraisons à faire. Les membres du Hamas ne les appelaient jamais directement et n’utilisaient que des textos, a précisé l’agence.
Selon le Shin Bet, toujours, les victimes devaient livrer des objets, passer chercher de l’argent, acheter des cadeaux et les laisser à différentes adresses, mais toujours sans contact avec les destinataires. Les victimes ont par exemple déposé des cadeaux devant une synagogue, un cimetière ou devant des domiciles privés.
Le Shin Bet estime que les membres du Hamas passaient du temps à faire livrer des objets inoffensifs à leurs victimes, dans le but de les charger, plus tard, de livraisons d’armes ou d’engins explosifs, que ce soit à des terroristes en Israël ou dans des lieux publics ou d’autres cibles de l’organisation terroriste, mais toujours à leur insu.
Un mois après ces premières livraisons, des milliers de membres du groupe terroriste de Gaza se lançaient dans une attaque terroriste brutale contre le sud d’Israël, massacrant près de 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et faisant 253 otages, dont 136 seraient toujours captifs dans la bande de Gaza.
Depuis le 7 octobre, les soldats ont arrêté plus de 2 980 Palestiniens recherchés en Cisjordanie, dont plus de 1 350 affiliés au Hamas. Selon le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne, plus de 300 Palestiniens de Cisjordanie ont été tués au cours de cette période.
Par le passé, l’agence de sécurité a déjoué des tentatives iraniennes de recruter des Israéliens par les réseaux sociaux pour en faire des espions ou les manipuler pour recueillir des informations sensibles.
En décembre 2022, l’agence avait d’ailleurs révélé l’existence d’une tentative de « catfish » [piéger en utilisant une identité numérique usurpée] d’Israéliens de la part de Gazaouis, en utilisant de faux comptes de jeunes femmes israéliennes sur les réseaux sociaux.