Israël aurait tué Deif après avoir reçu des informations auprès d’un coursier du Hamas
Arrêté par le groupe terroriste, l'agent qui aurait transféré des messages écrits entre les hauts-responsables du Hamas aurait avoué avoir transmis des renseignements sensibles à un "supérieur israélien"
Un agent du Hamas aurait avoué avoir informé l’armée israélienne de l’endroit où se trouvait le chef de l’aile armée du groupe terroriste, Muhammad Deif – amenant les militaires à lancer une frappe qui devait entraîner la mort du haut-responsable de l’organisation, peu après.
Citant une « source de sécurité de premier plan du Hamas », le média saoudien Al Arabiya a déclaré lundi que l’informateur du Hamas était chargé de transmettre des messages écrits par le chef de la Brigade de Rafah du groupe, Muhammad Shabana, à d’autres membres influents du Hamas.
Les dirigeants du groupe terroriste au pouvoir à Gaza communiqueraient ainsi, depuis le début de la guerre, par le biais de messages écrits transmis par des messagers, dans le but d’éviter d’être repérés par Israël.
L’informateur lié à l’assassinat de Deif a ensuite été arrêté et interrogé par le Hamas, selon le reportage qui a été publié par Al Arabiya.
Le messager a déclaré aux agents du Hamas qui l’interrogeaient que son « supérieur israélien » lui avait montré une photo de Deif et qu’il lui avait ordonné de signaler s’il lui arrivait, un jour, de l’apercevoir. Le coursier, lors de son interrogatoire, a reconnu avoir vu Deif lors alors qu’il transférait une note, le 13 juillet, ajoutant qu’il en avait immédiatement informé son supérieur israélien. Tsahal devait effectuer la frappe qui avait coûté la vie à Deif quelques minutes plus tard, selon le journal.
Le même coursier a avoué avoir donné à Israël des informations qui ont conduit à trois tentatives d’assassinat à l’encontre de Shabana, ainsi que des renseignements sur les caches d’armes et sur le réseau souterrain du Hamas à Rafah, a noté Al Arabiya.
L’armée israélienne affirme que Deif a été tué lors d’une frappe aérienne effectuée sur un bâtiment situé dans le sud de Gaza, à Khan Younès, où il rencontrait Rafaa Salameh, le chef de la Brigade de Khan Younès du groupe terroriste. Si la mort de Salameh avait été confirmée dès le lendemain de l’attaque, Israël n’avait confirmé celle de Deif qu’en date du 1er août. Le Hamas, pour sa part, avait démenti la mort de Deif.
Les militaires ont indiqué que l’armée de l’air avait patrouillé au-dessus de l’enceinte de Khan Younès pendant une demi-journée avant le bombardement, ajoutant que l’ordre d’exécution avait été donné quelques minutes après avoir été informée de l’arrivée de son haut-commandant.
Le reportage d’Al Arabiya – dont les informations n’ont pas été confirmées – indique également que les membres de premier plan du groupe terroriste n’étaient plus protégés par le service de sécurité générale, ce dernier étant considéré comme affaibli.
Le ministère de la Santé de Gaza, qui est placé sous l’autorité du Hamas, avait fait savoir que plus de 90 personnes avaient été tuées lors de la frappe qui avait entraîné la mort de Deif. De son côté, l’armée israélienne avait parlé de plusieurs dizaines de mort et elle avait insisté sur le fait qu’un grand nombre des victimes étaient des éléments d’organisations terroristes.
Deif était considéré comme le cerveau du pogrom commis par le Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre – des milliers d’hommes armés avaient pris d’assaut le sud d’Israël, massacrant près de 1 200 personnes et kidnappant 251 personnes qui avaient été prises en otage à Gaza. Cette attaque sanglante avait été à l’origine de la guerre.
Avant le conflit actuellement en cours, Deif avait survécu à au moins sept tentatives d’assassinat de la part d’Israël.