Israël en guerre - Jour 435

Rechercher

Israël cherche à limiter la portée du volet palestinien dans l’accord avec Ryad

Alors que les conseillers de Biden se sont de nouveau rendus en Arabie saoudite pour échanger avec MBS, les collaborateurs de Netanyahu ont qualifié Abbas de "maire de Ramallah"

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à gauche, serrant la main du dirigeant de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à Jérusalem, le 15 septembre 2010. (Crédit : Kobi Gideon/Flash90)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à gauche, serrant la main du dirigeant de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à Jérusalem, le 15 septembre 2010. (Crédit : Kobi Gideon/Flash90)

Deux des principaux conseillers du président américain Joe Biden se sont de nouveau rendus à Ryad la semaine dernière pour faire avancer les négociations en vue d’un accord de normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite, alors que le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’efforce de limiter la portée du volet palestinien de l’accord.

L’expert de la Maison Blanche pour le Moyen-Orient, Brett McGurk, et le conseiller en Énergie, Amos Hochstein, ont rencontré le prince héritier de facto Mohammed ben Salmane – également connu sous le nom de MBS – entre autres responsables saoudiens, a rapporté mercredi le site d’information Axios.

La Maison Blanche a confirmé le voyage, mais elle a insisté sur le fait qu’il faisait partie des déplacements de routine de McGurk et de Hochstein et que les deux hommes ont abordé de nombreuses questions en plus d’un accord éventuel de normalisation.

Il s’agissait toutefois de la deuxième visite de McGurk à Ryad en septembre – un mois marqué par un entretien entre Biden et Netanyahu consacré à l’accord potentiel en marge de l’Assemblée générale des Nations unies et par une déclaration de MBS à Fox News, qui avait dit que l’accord aux enjeux considérables se rapprochait chaque jour.

Un certain nombre de points d’achoppement subsistent, car les garanties américaines en matière de défense et le soutien au programme nucléaire civil souhaité par l’Arabie saoudite ne manqueront pas de troubler les démocrates au Congrès, compte tenu du bilan de Ryad en matière de droits de l’Homme. L’administration Biden espère qu’un important volet palestinien favorisant la solution de deux États suffira à apaiser les progressistes et à les inciter à soutenir l’accord, qui pourrait bien nécessiter l’approbation des deux tiers du Sénat.

Mais ce volet est devenu un point de tension entre les États-Unis et Israël, dont le gouvernement intransigeant est composé en grande majorité de législateurs idéologiquement opposés à la création d’un État palestinien.

MOntage photo : À gauche, Brett McGurk, coordinateur du Conseil national de sécurité des États-Unis pour le Moyen-Orient ; à droite, Amos Hochstein, l’envoyé du Département d’État pour l’Énergie. (Crédit : AP)

Le quotidien Haaretz a rapporté mercredi qu’un haut fonctionnaire israélien proche de Netanyahu a déclaré à des représentants de l’administration de Biden que « le maire de Ramallah ne déterminera pas les détails » d’un accord de normalisation – une référence méprisante au président de l’Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas.

Des responsables israéliens ont affirmé que MBS ne cherchait pas à renforcer la souveraineté politique des Palestiniens, rappelant les propos tenus par le prince héritier saoudien à Fox News, dans lesquels il déclarait viser à « faciliter la vie des Palestiniens ».

Trois fonctionnaires ont également déclaré au Times of Israel la semaine dernière que Ryad mettait discrètement de côté l’initiative de paix arabe qu’il avait parrainée il y a plus de 20 ans et se préparait à l’éventualité d’une normalisation des relations avec Israël sans avoir obtenu au préalable la création d’un État palestinien.

Mais MBS avait également déclaré dans l’interview accordée à Fox News que « la question palestinienne est très importante ».

« Nous devons résoudre cette question, » avait-il affirmé.

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, à gauche, et le président américain Joe Biden, à droite, se serrant la main aux côtés du Premier ministre indien Narendra Modi le jour du sommet du G20, à New Delhi, en Inde, le 9 septembre 2023. (Crédit : Evelyn Hockstein/AP Photo /Pool)

Les responsables saoudiens ont également assuré à leurs homologues palestiniens qu’ils ne les abandonneraient pas dans l’effort de normalisation. Ryad a également nommé un ambassadeur à Ramallah et co-préside avec l’Union européenne (UE) une initiative visant à relancer le processus de paix.

Netanyahu a déclaré publiquement que les Palestiniens devraient faire partie d’un accord, mais qu’ils ne devraient pas bénéficier d’un droit de veto sur ce dernier. Cependant, en privé, Netanyahu et son principal conseiller, le ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer (Likud), cherchent à limiter la composante palestinienne à une aide financière pour une AP à court d’argent, selon des fonctionnaires connaissant bien le dossier.

Des responsables palestiniens avaient déclaré le mois dernier au Times of Israel qu’ils réclamaient une cessation mutuelle des actions unilatérales dans le cadre des négociations de normalisation, ainsi que d’autres « mesures irréversibles » susceptibles de contribuer à créer un « horizon diplomatique » pour un futur accord. Ces mesures comprennent le transfert par Israël de territoires de Cisjordanie sous le contrôle de l’AP, le démantèlement des avant-postes illégaux en Cisjordanie, la limitation des activités stratégiques d’expansion de la présence juive là-bas et un engagement général en faveur d’une solution à deux États.

Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir (Otzma Yehudit), a averti que les deux partis d’extrême-droite de la coalition se retireraient si des concessions étaient faites aux Palestiniens.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a prévu de se rendre en Israël, en Cisjordanie et en Arabie saoudite d’ici deux semaines dans l’espoir de faire avancer le dossier, mais les responsables américains ont répété qu’un accord était encore loin d’être signé.

Un cadre général a été défini pour les engagements de chaque partie, mais les détails exacts doivent encore être réglés, ont déclaré des responsables de l’administration.

Les négociations devraient se poursuivre tout au long du mois de décembre, la Maison Blanche espérant qu’un accord sera prêt à être présenté au Congrès en janvier, selon des responsables au fait du dossier.

Mercredi, 20 sénateurs démocrates ont adressé une lettre à Biden dans laquelle ils expriment leur soutien général à l’effort de normalisation, mais soulignent leur inquiétude quant aux exigences saoudiennes en matière de sécurité et de nucléaire, tout en exhortant l’administration Biden à utiliser l’accord pour faire avancer la solution des deux États.

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à gal@rgbmedia.org.
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.
image
Inscrivez-vous gratuitement
et continuez votre lecture
L'inscription vous permet également de commenter les articles et nous aide à améliorer votre expérience. Cela ne prend que quelques secondes.
Déjà inscrit ? Entrez votre email pour vous connecter.
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
SE CONNECTER AVEC
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation. Une fois inscrit, vous recevrez gratuitement notre Une du Jour.
Register to continue
SE CONNECTER AVEC
Log in to continue
Connectez-vous ou inscrivez-vous
SE CONNECTER AVEC
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un e-mail à .
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.