Israël demande la dissolution de l’enquête de l’ONU sur la guerre de Gaza
La porte-parole du Premier ministre a fermement condamné les propos d'un membre de la commission d'enquête, qui "font écho aux jours les plus sombres de l'antisémitisme"
La porte-parole du Premier ministre Yair Lapid a fermement condamné jeudi les commentaires antisémites d’un membre de la commission d’enquête de l’ONU sur la guerre de 11 jours entre Israël et le Hamas à Gaza l’année dernière.
Miloon Kothari, membre de la commission, a déclaré dans un podcast sur Mondoweiss, un site web très critique à l’égard d’Israël, en début de semaine que les efforts déployés sur les réseaux sociaux pour discréditer l’enquête sont « largement contrôlés par le lobby juif ».
Keren Hajioff, la porte-parole internationale de Lapid, a déclaré que « la communauté internationale devrait être indignée par les commentaires antisémites de Miloon Kothari. Ses remarques racistes sur ‘le lobby juif’ qui contrôle les médias et sa remise en question du droit d’Israël à exister en tant que membre de la famille des nations – font écho aux jours les plus sombres de l’antisémitisme ».
Hajioff a ajouté que la commission d’enquête incarnait « l’hypocrisie morale par excellence » et a demandé sa dissolution.
En outre, deux responsables américaines ont exprimé leur consternation.
Deborah Lipstadt, l’envoyée du département d’État pour l’antisémitisme, a déclaré sur Twitter que les récents commentaires de Miloon Kothari étaient inacceptables.
« Il est scandaleux qu’un expert des droits de l’homme nommé par le @UN_HRC sur Israël, la Cisjordanie et Gaza ait répété des tropes antisémites et ait remis en question la légitimité d’Israël en tant que membre de l’ONU », a tweeté Deborah Lipstadt. « Il est totalement inacceptable que de tels commentaires proviennent d’un membre nommé d’une commission d’enquête.
L’ambassadrice américaine au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, Michèle Taylor, a déclaré que les États-Unis étaient indignés par les commentaires de Kothari.
« Nous sommes scandalisés par les récents commentaires antisémites et anti-Israël d’un membre de la Commission d’enquête sur Israël », écrit Taylor. « Ces remarques inacceptables exacerbent tristement nos profondes inquiétudes quant à la nature ouverte et à la portée excessivement large du COI et au traitement disproportionné et partial d’Israël par le HRC. »
Dans une récente interview, Kothari a accusé un « lobby juif » de tenter de contrôler le discours sur les réseaux sociaux concernant la commission et est allé jusqu’à demander si Israël devrait être membre de l’ONU.
« Il n’y a pas que les gouvernements. Nous sommes très découragés par les réseaux sociaux qui sont contrôlés en grande partie par – que ce soit le lobby juif ou des ONG spécifiques. Beaucoup d’argent est injecté pour essayer de nous discréditer », a déclaré Kothari.
« Si les gens pensent que nous sommes partiaux, alors nous sommes partiaux », a-t-il ajouté.
Kothari a remis en question le fait même qu’Israël soit membre de l’ONU et l’a accusé de ne pas respecter et de saper les mécanismes de l’ONU.
« J’irais même jusqu’à soulever la question de savoir pourquoi [Israël est] même membre des Nations unies. Parce que […] le gouvernement israélien ne respecte pas ses propres obligations en tant qu’État membre de l’ONU. En fait, il essaie systématiquement, de manière directe ou par l’intermédiaire des États-Unis, de saper les mécanismes de l’ONU », a-t-il déclaré à Mondoweiss.
Suite à ces propos, Bnai Brith International, une organisation juive qui existe depuis 180 ans, a demandé la dissolution de la Commission d’enquête.
Dans une déclaration mercredi, le président du Bnai Brith International, Seth J. Riklin, a déclaré qu’il « incombe à l’ONU de faire preuve d’équité et de neutralité dans son travail, mais cette Commission est-elle équitable et neutre ? Manifestement pas. »
Israël avait déjà déclaré qu’il ne coopérerait pas avec la Commission, affirmant que ses membres « avaient pris à plusieurs reprises des positions publiques et hostiles contre Israël sur le sujet même sur lequel ils étaient appelés à enquêter de manière « indépendante et impartiale ».