Israël dénonce la position partiale de la Russie sur la guerre contre le Hamas
Les Affaires étrangères fustigent les responsables russes qui ont critiqué les "méthodes cruelles" d'Israël à Gaza, tout en soutenant le droit d'Israël à l'autodéfense

Israël a exprimé son mécontentement à l’égard de la Russie pour ses nombreuses prises de position contre l’État juif au sujet de la guerre à Gaza, a confié le ministère des Affaires étrangères au Times of Israël mardi.
Un diplomate israélien s’est entretenu avec un responsable russe cette semaine pour exprimer le « mécontentement de Jérusalem sur la position prise par la Russie » dans la guerre contre le Hamas, et pour souligner le souhait d’Israël que Moscou adopte des positions « plus équilibrées », a ajouté le ministère.
Moscou a notamment présenté une résolution au Conseil de sécurité de l’ONU appelant à un cessez-le-feu ne mentionnant pas le Hamas, et a reproché à Israël d’employer des « méthodes cruelles » dans sa campagne contre le groupe terroriste.
La guerre a commencé avec le massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre, au cours duquel des terroristes ont franchi la barrière frontalière, tué plus de 1 400 personnes dans le sud d’Israël, pour la plupart des civils, et pris au moins 224 otages dans la bande de Gaza. Suite à cela, Israël a lancé une campagne de bombardements intensifs dans la bande de Gaza, coupant notamment la quasi-totalité des approvisionnements en carburant, en eau et en électricité, et il prévoit une incursion terrestre visant à renverser le pouvoir du Hamas dans la bande de Gaza.
La chaîne publique Kan a rapporté mardi que Jérusalem avait transmis des messages à Moscou ces derniers jours dans lesquels elle affirmait que « la conduite de la Russie et les propos tenus contre Israël ne correspondent pas à la gravité de la situation dans laquelle se trouve Israël, qui est un état de guerre ».
Selon cette information non sourcée, Jérusalem affirmerait que les propos du président russe Vladimir Poutine soutenant le droit d’Israël à se défendre ne concordaient pas avec les actions initiées par Moscou dans les forums internationaux, notamment sa proposition au Conseil de sécurité, à laquelle manquait une condamnation explicite du Hamas et qui a par conséquent été rejetée par les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et d’autres pays.

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, Moscou marche sur la corde raide, essayant de maintenir de bonnes relations avec les deux parties. Elle a condamné les attaques du groupe terroriste et soutenu le droit d’Israël à l’autodéfense, tout en critiquant à plusieurs reprises l’offensive israélienne, en réclamant de l’aide humanitaire pour la bande de Gaza et en appelant à un cessez-le-feu.
Dans des propos que certains ont jugés particulièrement cinglants, Poutine a comparé le siège israélien « inacceptable » de Gaza au siège nazi de Leningrad, ce que d’aucuns ont interprété comme une analogie implicite entre Israël et l’Allemagne nazie.
« Plusieurs scénarios se dessinent, notamment la possibilité de mesures militaires et non militaires contre la bande de Gaza, comparables au siège de Leningrad pendant la Seconde Guerre mondiale », a déclaré Poutine à des journalistes lors d’une visite au Kirghizstan.
« Nous comprenons ce que cela signifie. À mon avis, c’est inacceptable. Plus de deux millions de personnes vivent dans ce pays. Toutes ne soutiennent pas le Hamas, loin de là. Pourtant, ils doivent tous souffrir, y compris les femmes et les enfants ? Bien sûr, il est difficile d’être d’accord avec cela », a-t-il déclaré.
La semaine dernière, la Russie a déclaré qu’elle envoyait 27 tonnes d’aide humanitaire à Gaza, et son ministère des Affaires étrangères a affirmé que « le droit à l’autodéfense ne se traduisait pas par une autorisation d’exercer des représailles massives et aveugles ».
Lundi, le Kremlin a déclaré que Poutine et son homologue brésilien Luiz Inacio Lula da Silva avaient discuté au téléphone et qu’ils avaient « exprimé leur vive inquiétude face au nombre croissant de victimes civiles et souligné l’importance fondamentale d’un cessez-le-feu rapide, de l’évacuation des citoyens étrangers de la bande de Gaza et de la garantie d’un accès sans entrave à l’enclave pour l’aide humanitaire ».