Israël en guerre - Jour 561

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Israël derrière la cyberattaque qui a entraîné le « chaos » dans un port iranien ?

C'est ce que dit le Washington Post qui cite des officiels ; ajoutant que ce piratage a peut-être répondu à un sabotage de structures hydrauliques israéliennes par Téhéran

Le port Shahid Rajaee dans la ville côtière de  Bandar Abbas, en Iran (Crédit : Organisation maritime et des ports iranienne)
Le port Shahid Rajaee dans la ville côtière de Bandar Abbas, en Iran (Crédit : Organisation maritime et des ports iranienne)

Israël aurait récemment mené une cyber-attaque sophistiquée contre un port iranien, apparemment en représailles à une tentative de Téhéran de s’en prendre aux infrastructures hydrauliques de l’Etat juif, a fait savoir lundi le Washington Post.

L’article, qui cite des dignitaires étrangers et américains, indique que c’est Israël qui est probablement à l’origine de l’attaque qui a fait connaître au terminal portuaire de Shahid Rajaee « une halte soudaine et inexpliquée » de ses activités, le 9 mai.

« Les ordinateurs qui régulent le flux des navires, des camions et des biens sont tous tombés en panne au même moment, créant un chaos massif sur les voies navigables et sur les routes menant à la structure », a écrit le Post, ajoutant qu’il avait vu des photographies prises par satellite montrant des embouteillages s’étendant sur des kilomètres sur les routes menant au port et des bateaux attendant encore d’être déchargés, plusieurs jours plus tard.

L’Iran avait ultérieurement reconnu qu’un pirate étranger et non-identifié avait été à l’origine de la panne des ordinateurs du port.

« Une cyber-attaque récente a échoué à pénétrer dans les systèmes informatiques du bureau du Premier ministre, ne parvenant qu’à s’infiltrer et à endommager un certain nombre de systèmes d’opération privés dans les ports », avait déclaré Mohammad Rastad, directeur de l’Organisation maritime et des ports, des propos rapportés par l’agence de presse iranienne ILNA.

Ce port est un terminal de livraison qui vient tout juste d’être construit dans la ville côtière de Bandar Abbas, située sur le détroit d’Ormuz.

Mais les dégâts ont été beaucoup plus importants que l’Iran a pu le reconnaître et ils auraient été causés par des agents israéliens, a continué le Post, qui a cité un responsable de la sécurité d’un gouvernement étranger qui avait été chargé de contrôler l’incident.

Le responsable, qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat et qui a demandé que son pays d’origine soit également tu, a évoqué une attaque de « haute précision », a noté le Post.

« Cela a été le chaos total », a déclaré l’officiel. Un responsable américain ayant accès aux dossiers classifiés a également affirmé que l’attaque était attribuée aux Israéliens.

Les deux hommes ont indiqué qu’elle avait apparemment eu lieu en représailles à une cyberattaque iranienne qui avait pris pour cible les infrastructures de l’eau en Israël.

L’ambassade israélienne à Washington et l’armée israélienne n’ont fait aucun commentaire, a continué l’article.

Israël aurait été choqué par l’attaque commise par la république islamique contre ses infrastructures.

Une rencontre du cabinet de sécurité de haut-niveau – la première à avoir été organisée depuis des mois – avait notamment abordé cette tentative iranienne, a noté la télévision israélienne.

Citant de hauts-responsables qui n’avaient pas été identifiés, la Treizième chaîne avait fait savoir, le 9 mai, que l’attaque perpétrée à la fin du mois d’avril avait été considérée comme un signal d’escalade significatif de la part de l’Iran qui avait franchi la ligne rouge en prenant pour cible des infrastructures civiles.

« C’est une agression qui va à l’encontre de tous les codes de la guerre. Nous ne nous attendions pas à quelque chose de semblable, même de la part des Iraniens », aurait commenté un responsable.

L’attaque n’avait entraîné que des dégâts minimes même si des problèmes avaient été rapportés aux autorités locales dans certaines structures, avaient raconté les officiels.

Israël réfléchissait à une éventuelle réponse à apporter et à la forme qu’elle pourrait prendre, avait annoncé la chaîne à ce moment-là.

Elle avait ajouté que les ministres qui avaient participé à cette réunion du cabinet avaient dû signer des accords de non-divulgation.

Photo d’illustration : Un expert en cybersécurité devant une carte de l’Iran parle à des journalistes des techniques de piratage informatique iranien à Dubaï, aux Emirats arabes unis, le 20 septembre 2017 (Crédit : AP Photo/Kamran Jebreili)

La même journée, Fox News avait fait savoir que l’Iran était à l’origine de l’attaque, les pirates ayant utilisé des serveurs américains pour exploiter une brèche.

Un haut-responsable du département de l’Energie avait expliqué à Fox News que l’administration Trump s’était engagée à protéger ses alliés des cyber-attaques mais qu’elle ne commenterait pas spécifiquement cet incident, clamant qu’une enquête était en cours.

Il n’y avait pas eu de confirmation officielle de la part des responsables israéliens ou américains.

L’attaque avait eu lieu le 24 et le 25 avril, visant de nombreuses structures de traitement de l’eau et des eaux usées dans tout le pays, selon le site d’information Ynet.

L’Autorité de l’eau et l’Administration de cybersécurité nationale israélienne avaient confirmé « une tentative de piratage informatique sur les systèmes de commande et de contrôle des eaux ».

« Cette tentative d’attaque a été prise en charge par l’Autorité de l’eau et l’Administration nationale de cybersécurité. Il faut souligner que l’approvisionnement en eau n’a subi aucune nuisance et qu’il a continué, et continue encore, sans interruption », avait noté le site.

L’ Iran – dont le régime ne cache pas chercher à détruire Israël – et l’Etat juif se sont engagés depuis plus d’une décennie dans une guerre informatique, avec notamment des efforts livrés par Jérusalem et Washington pour saboter à distance le programme nucléaire de la république islamique.

Israël, ces dernières semaines, a également paru renforcer une campagne de bombardements contre les forces liées à l’Iran en Syrie. Le pays s’inquiète des tentatives iraniennes d’établir une présence militaire permanente depuis le territoire syrien qui pourrait alors devenir une nouvelle base d’attaque contre l’Etat juif. Le groupe terroriste chiite du Hezbollah, qui est financé et armé par Téhéran, menace Israël depuis le Liban, et la république islamique soutient également les groupes terroristes palestiniens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

L’Iran est actuellement ébranlé par l’une des épidémies de coronavirus les plus graves dans le monde. Les experts ont récemment averti que la pandémie avait créé une tourmente idéale pour les cyberattaques, avec des millions de personnes qui travaillent dans des circonstances moins sûres que dans le passé et encore peu familières – et qui sont avides d’informations sur le virus et sur les politiques organisationnelles nouvelles qui sont mises en place.

L’AFP a contribué à cet article.

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