Israël embauche 6 000 ouvriers chinois dans le bâtiment
6 000 ouvriers viendront aider à réduire la crise du logement ; Jérusalem accepte qu'ils ne construisent pas les implantations juives

Israël et la Chine ont signé dimanche un accord sur l’embauche de 6 000 ouvriers du bâtiment chinois pour répondre à une pénurie de logements à l’origine d’une très forte hausse des prix de l’immobilier.
Cet accord, officiellement signé à Jérusalem par le ministre de la Construction et du Logement Yoav Galant et le vice-ministre chinois du Commerce Fu Ziying, avait été conclu dans ses grandes lignes le mois dernier lors de la visite du Premier ministre Benjamin Netanyahu en Chine, a indiqué un porte-parole du ministère israélien.
Selon les médias israéliens, l’accord comporte une clause stipulant qu’aucun des employés chinois ne travailleraient en Cisjordanie, pour des raisons de sécurité.
Emmanuel Nahshon, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a confirmé cette condition et dit aux journalistes que l’accord « est basé sur des préoccupations pour la sécurité des ouvriers ». Les deux parties se sont accordées sur les lieux de travail des ouvriers.

Cependant, quand les grandes lignes de l’accord avaient été annoncées, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères avait précisé que le vrai problème n’était pas la sécurité, mais les objections de la Chine à la construction dans les implantations.
Geng Shuang avait été interrogé sur la possibilité que les ouvriers chinois participent « à la construction dans les colonies juives dans les territoires palestiniens occupés », et si cela « changeait la position de la Chine sur la question israélo-palestinienne. »
Il avait répondu que « la position de la Chine sur la question israélo-palestinienne est cohérente, claire, et constante. Nous nous opposons à la construction dans les colonies juives en territoires palestiniens occupés, notamment en Cisjordanie et à Jérusalem Est. La résolution 2334 récemment adoptée par le Conseil de sécurité [des Nations unies] établit également des dispositions claires sur ce sujet. »
Pour éviter de faire une distinction évidente entre Israël et la Cisjordanie, Israël et la Chine se sont mis d’accord, selon Haaretz, sur une liste de lieux où travailleront les ouvriers, qui sera régulièrement mise à jour et est basée sur les besoins de construction. Aucun de ces lieux ne se trouve en Cisjordanie.
Oded Revivi, maire de l’implantation d’Efrat, a déploré dimanche que « le gouvernement qui lutte contre le boycott de cette région [la Cisjordanie] par les états étrangers participe aussi à ce boycott ».
« Malheureusement, l’accord commercial avec le gouvernement chinois fait une distinction entre Efrat et Holon, entre Shilo et Bat Yam. Cette distinction contrevient à l’égalité des droits entre tous les citoyens israéliens », a-t-il déclaré selon Haaretz.
Interrogé sur la question en conférence de presse, Galant n’a pas donné plus de précisions.
Les prix de l’immobilier en Israël n’ont cessé de croître depuis 2008, selon la Banque centrale, affectant considérablement le coût de la vie et provoquant une vague de manifestations sans précédent en 2011.
La venue des ouvriers s’inscrit dans un plan du gouvernement pour résoudre la pénurie de logements, qui contribue à la hausse des prix de l’immobilier.
Plusieurs milliers d’ouvriers étrangers du bâtiment, tous originaires de pays d’Europe de l’Est, travaillent actuellement en Israël.
En janvier, Moshe Kahlon, le ministre des Finances, avait déclaré que l’arrivée des ouvriers chinois allait « dynamiser les efforts pour résoudre la crise du logement. »
Les constructions dans les implantations, où vivent environ 400 000 Israéliens, représentent 3 % de l’ensemble des mises en chantier en Israël.
Israël a conclu des accords bilatéraux permettant notamment l’emploi de travailleurs immigrés avec la Thaïlande et le Sri Lanka pour l’agriculture, et avec la Bulgarie, la Moldavie et la Roumanie pour les ouvriers du bâtiment.