Israël ne peut avoir un « droit de veto » sur un Etat palestinien – Borrell
Le chef de la diplomatie européenne a proposé une feuille de route prévoyant une conférence internationale sur une solution à 2 États et a déclaré que la paix devait être "imposée" à Israël
Israël ne peut pas avoir un « droit de veto » sur le droit des Palestiniens à disposer d’un Etat, a affirmé mardi le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.
« Une chose doit être claire : Israël ne peut pas avoir un droit de veto sur le droit du peuple palestinien à l’auto-détermination », a déclaré M. Borrell, lors d’une conférence de presse à Bruxelles, à l’issue d’une rencontre avec le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Choukry.
« Les Nations unies reconnaissent et ont reconnu à de nombreuses reprises le droit à l’auto-détermination du peuple palestinien. Personne ne peut y opposer son veto », a-t-il ajouté.
Le chef de la diplomatie européenne s’exprimait au lendemain d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE, à laquelle leur homologue israélien Israël Katz avait également participé dans la matinée.
Les Européens ont insisté à cette occasion sur la nécessité de mettre en œuvre une solution à deux Etats, palestinien et israélien, pour mettre un terme à la guerre et ramener la stabilité dans la région. Une perspective rejetée jusqu’à présent par Israël, comme l’a confirmé jeudi son Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Le ministre israélien a affirmé de son côté être surtout venu à Bruxelles pour s’assurer du soutien des Européens dans la guerre menée par son pays afin de « démanteler » le Hamas et obtenir la libération des otages que le groupe terroriste islamiste palestinien détient encore.
La guerre à Gaza a éclaté lorsque le Hamas a envoyé 3 000 terroristes armés en Israël, le 7 octobre, pour mener une attaque brutale au cours de laquelle ils ont tué près de 1 200 personnes. Les terroristes ont également pris en otage 253 personnes, pour la plupart des civils, et les ont emmenées à Gaza.
Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages.
On estime que 132 otages enlevés par le Hamas et ses complices le 7 octobre sont encore à Gaza, mais certains ne sont plus en vie. 105 civils ont été libérés lors d’une trêve d’une semaine fin novembre. Quatre otages avaient été libérées avant cela et une soldate avait été secourue. Les corps de huit otages ont également été récupérés et trois otages ont été tués par erreur par l’armée lors d’un incident tragique le mois dernier. Une autre personne est portée disparue depuis le 7 octobre.
L’armée israélienne a confirmé la mort de 28 des personnes toujours détenues par le Hamas et ses complices, sur la base de nouvelles informations et des découvertes obtenues par les troupes opérant à Gaza. Le Hamas détient par ailleurs les corps des soldats de Tsahal Oron Shaul et Hadar Goldin depuis 2014, ainsi que deux civils israéliens, Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, qui sont tous deux censés être en vie après être entrés dans la bande de Gaza de leur propre chef en 2014 et 2015 respectivement.