Italie : une liste noire de Juifs et soutiens d’Israël publiée par le Nouveau Parti communiste
Une liste de 150 personnalités accusées par le parti d'extrême-gauche de complicité avec la « colonisation sioniste de la Palestine » a fait l'objet d'une condamnation unanime de la classe politique italienne
Le Nouveau Parti Communiste italien, acteur marginal de la scène politique du pays, a créé une vague d’indignation après avoir publié une liste noire « d’agents sionistes à dénoncer et à combattre ».
Le Journal du Dimanche rapporte que la liste contient essentiellement les noms de personnalités juives et de soutiens d’Israël en Italie issus du monde des affaires, des médias et de la politique. Tous sont accusés de complicité avec ce que le parti d’extrême-gauche qualifie de « colonisation sioniste de la Palestine ».
Parmi les 150 personnalités listées figurent les noms de la sénatrice Ester Mieli, l’ancien ambassadeur d’Italie en Israël Luigi Mattiolo, la présidente de la communauté juive d’Italie, Noemi Di Segni, ou encore le grand rabbin de Rome, Riccardo Di Segni.
D’autres rabbins et journalistes juifs sont mentionnés, à l’instar de Carlo De Benedetti, entrepreneur et ancien propriétaire du groupe de presse L’Espresso et d’Alessandro Sallusti, rédacteur en chef de Libero et Il Giornal.
Si la publication de cette liste noire a suscité une condamnation presque unanime de l’ensemble de la classe politique italienne, les communistes justifient la démarche en dénonçant la « campagne de dénigrement » médiatique dont est victime leur chef de parti Gabriele Rubini ainsi que l’organisation pro-palestinienne Unione Democratica Arabo Palestinese (« Union démocratique arabe palestinienne »).
Connu sous le nom de Chef Rubio, Rubini tient depuis le 7 octobre un discours particulièrement virulent à l’égard d’Israël. Sur le réseau social X, sa biographie mentionne : « Sionisme = mafia, génocide, nettoyage ethnique, colonialisme, terrorisme, fascisme, suprémacisme ».
« La lutte contre les organisations et les agents sionistes opérant en Italie est une lutte à la fois pour soutenir la résistance du peuple palestinien et pour libérer notre pays des groupes impérialistes italiens et étrangers et en particulier du protectorat USA-OTAN ! », peut-on lire en introduction de la liste noire du Parti communiste.
À propos de cette liste, le ministre de la Culture, Gennaro Sangiuliano, a déclaré qu’il n’y a « pas de place dans notre société pour tout acte d’intolérance ou atteinte à la liberté d’expression et de pensée ».
Le Parti démocrate, de centre-gauche, a exigé une enquête parlementaire, soulignant que cet incident s’inscrivait dans un contexte de hausse des actes antisémites.
Depuis le 7 octobre, les actes antisémites explosent en Italie, comme partout en Europe. La guerre à Gaza a éclaté lorsque le Hamas a envoyé 3 000 terroristes armés en Israël, le 7 octobre, pour mener une attaque brutale au cours de laquelle ils ont tué près de 1 200 personnes. Les terroristes ont également pris en otage 251 personnes, pour la plupart des civils, et les ont emmenées à Gaza. Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages.
Le ministère de la santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, affirme que plus de 40 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent. Ce bilan, qui ne peut être vérifié et qui ne fait pas la distinction entre terroristes et civils, inclut les quelque 17 000 terroristes qu’Israël affirme avoir tués au combat et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Le Hamas est accusé de gonfler le nombre des victimes civiles et d’y inclure les Palestiniens tués par les roquettes tirées par les factions terroristes qui retombent dans la bande. Le Hamas ne fait pas non plus de distinction, dans ce bilan, entre les civils et les terroristes.