Joel Rubin, un des fondateurs de J Street, brigue un siège au Congrès du Maryland
L'ancien assistant de Bernie Sanders, vétéran de plusieurs organisations juives, est le quatrième à se lancer dans la course démocrate dans le 6e district de l'État américain
WASHINGTON (JTA) – Joel Rubin, qui a occupé des postes de direction dans plusieurs organisations juives américaines importantes, se lance dans la course démocrate au Congrès dans une circonscription du Maryland qui s’étend de la banlieue de Washington à la frontière de la Pennsylvanie.
La course dans le 6e district très compétitif du Maryland constitue un nouveau territoire pour Rubin, un progressiste juif. Le redécoupage après le recensement de 2020 a vidé la circonscription d’une grande partie de sa population juive et a étendu ses frontières aux bastions conservateurs de cet État profondément bleu.
Rubin, consultant en sécurité nationale qui a lancé sa campagne lundi, a indiqué que son expérience pratique en tant que maire-adjoint de Chevy Chase, dans la banlieue de Washington, et ses racines à Pittsburgh, qui se trouve à environ 90 minutes au nord de la partie occidentale du district, lui serviraient de base.
« C’est une question de transport, de logement, de sécurité publique, de développement économique et de vision pour nos enfants dans les écoles », a expliqué Rubin, qui a achevé en mai son troisième mandat de deux ans comme maire-adjoint de la banlieue de Chevy Chase.
Rubin est l’un des fondateurs de J Street, le groupe politique juif libéral pour le Moyen-Orient, créé en 2008. Il a été l’agent de liaison de la communauté juive pour la seconde candidature du sénateur juif du Vermont, Bernie Sanders, à l’investiture démocrate pour la présidentielle de 2020.
Il a siégé au conseil d’administration du Jewish Democratic Council of America (JDCA) et, de 2020 à 2022, il a été directeur exécutif de l’American Jewish Congress (AJC), où il a dirigé un groupe de veille de l’antisémitisme au sein de l’extrême droite.
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— Joel Rubin (@JoelMartinRubin) July 24, 2023
Il a indiqué qu’il adopterait le modèle qui a permis au démocrate sortant David Trone de conserver son siège même après le redécoupage, en se concentrant sur les difficultés économiques de la région. Rubin a ajouté que son éducation à Pittsburgh lui donnerait « la perspective des ouvriers, la perspective de ceux qui vivent dans des zones qui ont connu de nombreux bouleversements économiques et sociaux, ainsi que la crise des opioïdes ».
Trone, un magnat spécialisé dans le négoce du vin, dont la femme et les enfants sont juifs et qui entretient des liens étroits avec l’Anti-Defamation League (ADL), brigue le siège de sénateur laissé vacant par Ben Cardin, un démocrate juif qui siège depuis longtemps dans l’État.
Trone et Rubin se sont présentés l’un contre l’autre lors des primaires ouvertes pour le 8e district en 2016 ; ils ont perdu face à Jamie Raskin. Rubin réside toujours dans le 8e district, ce qui, selon la loi du Maryland, ne l’empêche pas de se présenter dans le 6e. Il note que Trone vit également dans le 8e district.
La course sera très serrée : Rubin est au moins le quatrième à se déclarer, et les autres viennent de l’intérieur du district et ont des antécédents de démocrates modérés ou conservateurs. L’establishment du parti pourrait vouloir soutenir un démocrate plus conservateur en cette année où les démocrates espèrent reprendre la Chambre des représentants aux républicains.
Rubin, qui a également été secrétaire d’État adjoint de l’ancien président Barack Obama, a déclaré qu’il saurait appliquer ses valeurs progressistes à un programme qui plairait même aux électeurs conservateurs de la circonscription. Il a expliqué qu’il avait appris à dépasser les clivages lorsqu’il a servi comme volontaire juif du Peace Corps de 1994 à 1996 dans un petit village catholique du Costa Rica.
« Les valeurs qui me tiennent à cœur en tant que Juif américain sont des valeurs universelles, la valeur du tikkoun olam, ou la réparation du monde, la conviction qu’il faut essayer d’être inclusif et d’avoir une société tolérante, ce sont les valeurs juives avec lesquelles j’ai grandi et qui m’ont guidé lorsque j’étais enfant à Pittsburgh », a-t-il déclaré. « Ce sont des valeurs que je communiquerai. Et je pense qu’elles ont la même résonance que lorsque j’étais dans le Peace Corps ».