Jonathan Pollard, l’espion juif américain d’Israël, libéré après 30 ans
Initalement évité puis soutenu par Israël et diabolisé par une partie des responsables américains de la défense, l’agent finalement libéré vendredi dans un cas qui a hanté les relations bilatérales
Jonathan Jay Pollard, l’espion juif américain dont la condamnation sur des accusations d’espionage a assombri les relations entre les deux pays et a fait resurgir la vieille accusation de la double loyauté juive, a été mis en libérté conditionnelle vendredi après 30 ans.
Pollard, un analyste civil des renseignements pour la Marine américaine, a espionné pour Israël pendant 18 mois.
Sa capture et son traitement ensuite, par Israël qui l’a jeté de son ambassade de Washington dans les mains des agents du FBI, et par les Etats-Unis, qui ont accepté un accord et qui l’ont ensuite condamné avec une sévérité peu commune, l’ont laissé profondément amer.
Il a été arrêté en novembre 1985 et a été condamné à la perpétuité deux ans plus tard.
Il n’y a eu aucun procès.
Pollard, respectant les termes de l’accusation, a coopéré avec les enquêteurs du FBI et a plaidé coupable d’espionage, de conspiration visant à donner des informations de défense nationale à un gouvernement étranger.
L’accusation a honoré son engagement et a requis une peine de prison « importante » plutôt que de le condamner à la perpétuité. Mais le juge Abrey Robinson Jr., non lié par l’accord de l’accusation et apparemment influencé par une note présentant les dommages de l’espionnage qui a été rédigée par le Secrétaire de la Défense Caspar Weinberger, a pourtant condamné Pollard à la prison à vie.
Le contenu du mémo de Weinberger reste jusqu’à présent classifié.
Pendant les 11 premières années de son incarcération, Israël a refusé de reconnaître que Pollard avait opéré comme un espion autorisé. Il n’a pas reçu la citoyenneté israélienne avant novembre 1995 et il n’était alors pas vraiment une cause célèbre.
Deux personnes notables qui se sont battues pour sa clémence étaient le rabbin Avi Weiss de Riverdale, New York, et le professeur Alan Dershowitz de l’université de Harvard, qui ont tous deux plaidé pour sa libération pendant les début des années 1990.
A cette époque, la grande majorité des dirigeants juifs aux Etats-Unis ont cherché à se distancer de cette affaire, qui, comme le procès et l’exécution de Jules et Ethel Rosenberg en 1953, a été considéré comme quelque chose de corrosif et de toxique pour les accomplissements de la communauté juive américaine.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le premier dirigeant israélien qui depuis l’arrestation de Pollard n’avait sans doute aucune implication ou aucune connaissance de cette affaire en temps réel, a demandé une grâce présidentielle à Bill Clinton en octobre 1998.
Seule la libération de Pollard, a-t-il soutenu, lui permettrait de signer la deuxième étape des accords d’Oslo avec les Palestiniens à Wye River, dans le Maryland. Le directeur de la CIA, George Tenet, également présent à Wye River, a présenté à Clinton un ultimatum : il démissionerait si le président accédait à la demande de Netanyahu.
Par la suite, une liste croissante de dirigeants américains, juifs et autres, ont appelé à la libération de Pollard.
Le secrétaire adjoint américain à la Défense au moment de son arrestation, Lawrence Korb, a déclaré en 2010 qu’ « une injustice a été faite à Pollard » et qu’il devrait être libéré « avant qu’il ne soit trop tard ».
Les anciens secrétaires d’État George Shultz et Henry Kissinger ont fait écho à cet appel. Aucun, cependant, n’a parlé aussi fermement que l’ancien directeur de la CIA James Woolsey, qui fait allusion à l’antisémitisme comme l’une des causes de sa longue incarcération : « il n’y a absolument aucune raison pour que Pollard soit emprisonné pendant aussi longtemps que [Aldrich] Ames et [Robert] Hanssen, et pendant une période sensiblement plus longue que d’autres espions alliés, et des pays amis, neutres », écrivait-il en 2012 dans une tribune parue dans le Wall Street Journal.
« Pour ceux qui s’accrochent au fait, pour quelques raisons que ce soit, qu’il est un Juif américain, prétendez que c’est un gréco ou coréen ou philippino-américain et libérez-le ».
Donald Rumsfeld, au début de son mandat en tant que secrétaire à la Défense sous le président George W. Bush, a écrit une note de service qui enfermait le sentiment du camp anti-clémence.
« Les représentants du gouvernement israélien viennent à Washington pour vous rencontrer », a-t-il débuté son mémo de mars 2001 adressé à Bush. Ils vont probablement demander la [remise en] liberté de Pollard », a-t-il écrit sèchement.
« En effet, cela tend à se produire à plusieurs reprises au cours d’une Administration ». Plutôt que de simplement dire non, Rumsfeld a suggéré à Bush de répondre : « … certainement pas – pas aujourd’hui, pas demain et le jour suivant, et que ce n’est pas une question que vous examineriez pendant votre administration. L’avantage d’être énergique la première fois qu’ils vous rendent visitent à ce sujet est que cela pourrait les remettre à leur place et les feront réfléchir avant de ramener le sujet sur la table à plus jamais ».
Un engagement pour la sécurité d’Israël
Pollard, connu aurpès de ses amis et de ses collègues sous le nom de Jay, a été élevé à South Bend, dans l’Indiana, où, selon des documents déclassifiées de la CIA, il a vécu une enfance « marquée par la suffisance matérielle, une forte stimulation intellectuelle au sein d’une famille très unie et quelques expériences blessantes en tant que membre de la minorité juive-américaine qui grandit au milieu de l’Amérique ».
Le Klan, a-t-il dit à Wolf Blitzer, dans l’excellent livre de ce dernier intitulé Territory of Lies, « a été bien organisé dans ma ville ».
Un voyage à Dachau, suivi d’un été en Israël dans un camp scientifique à l’Institut Weizmann, a cimenté dans son esprit la nécessité d’un engagement envers la sécurité d’Israël.
L’engagement, cependant, qui semble authentique – il y a quelques sceptiques qui citent les propositions que Pollard aurait faites d’échanger des documents classifiés aux gouvernements de l’Afrique du Sud, d’Argentine et de Taiwan avant d’entrer en contact officiel avec Israël – n’a pas été ancré dans un sol parfaitement stable.
A la fac, à l’université de Stanford, il a prétendu travailler pour le Mossad. À une occasion, il a fait un signe d’un pistolet en l’air « et a crié que tout le monde était à sa poursuite », selon les documents de la CIA.
Le capitaine de corvette David G. Muller, Jr., qui a dirigé une section analytique du bureau opérationnel des renseignements de l’US Navy à Suitland, Maryland, a dit à Seymour Hersh du New Yorker en 1999 que la première fois qu’il a rencontré Pollard, au cours d’un entretien d’emploi dans les années quatre-vingt, le futur espion était arrivé en retard pour son entretien et lui avait raconté une histoire complexe sur comment sa fiancée, Anne Henderson, avait été enlevée pendant le week-end par des agents de l’IRA.
« J’aurais dû aller voir les gens de la sécurité et dire ‘hey, ce mec est un taré’ », a regretté Muller.
La CIA l’a décrit comme « un savant capable – toutefois excentrique » dont « l’histoire personnelle et de l’emploi est remplie d’incidents pour des comportements irresponsables qui pointent vers une instabilité émotionnelle importante ».
Rafi Eitan, le maître espion qui, à la tête du Bureau des Relations Scientifiques (Lakam) au sein du ministère de la Défense isaélien, s’occupait de Pollard, s’est rappelé dans un épisode de décembre 2014 de l’émission israélienne « Uvda » que c’était « un homme avec des facultés intellectuelles de l’ordre le plus élevé ».
Des masses de documents secrets
Le colonel (à la retraite) Aviem Sella, brillant héros de guerre et pilote de chasse qui a abattu un MiG-21 soviétique en 1970 et qui a participé à l’attaque contre le réacteur nucléaire de Saddam Hussein 11 ans plus tard (en tant que pilote de couverture F-15 pour les huit pilotes de F-16 qui tiraient), ne savait rien de l’espionnage.
Il était dans le pays pour compléter un doctorat à l’université de New York.
Parfois, il a donné des conférences à la Bourse de New York, en essayant de susciter l’intérêt dans des obligations en Israël.
Lorsque l’un de ces agents de change, impressionné par sa présentation, a contacté Sella et lui a dit qu’il avait un ami de la famille qui travaillait comme analyste aux renseignements de l’US Navy et qu’il voulait le rencontrer. Sella, qui était déjà considéré comme un futur commandant de l’armée de l’air avait un doute de ce qui pourrait être en train de se tramer. Il a envoyé une note à Tel Aviv.
Le Mossad, très conscients de l’interdiction permanente pesant contre l’utilisation de ressortissants américains comme des espions au sein des Etats-Unis – surtout s’ils sont Juifs – a dit « nous n’avons aucun intérêt à le rencontrer », selon le récit de Blitzer.
Lakam, le commandant d’Eitan, n’a pas suivi le pas. Dans la première interview qu’il ait jamais donnée à propos de l’affaire Pollard, Eitan, un ancien du Mossad et un officier du Shin Bet qui commandait l’équipe qui a attrapé Adolf Eichmann en Argentine en 1960, a déclaré au quotidien Yedioth Ahronoth en 2006 que « le [travail] des renseignements, comme à la guerre, vous allez à la bataille, et quand vous allez vous battre, vous faite aussi des erreurs ».
Mais ce qui a transpiré en ce 29 mai 1984, quand Pollard et Sella se sont d’abord rencontrés au coin d’une table dans un café d’un hôtel du Hilton de Washington jusqu’au 21 novembre 1985, lorsque Jonathan et Anne Pollard ont été jetés hors de l’enceinte de l’ambassade d’Israël et dans les bras des agents du FBI, semblaient s’élever à plus que quelques erreurs inévitables.
C’était, au mieux, le produit d’une série d’erreurs de calcul impitoyables.
On a demandé à Pollard de fournir des tonnes de documents secrets et classifiés à Sella et, plus tard, et ce pendant la majorité de sa carrière de 18 mois dans l’espionnage, à Yossi Yagur, un officier Lakam à l’ambassade.
À un moment donné, il s’est présenté avec cinq valises de documents classifiés. Eitan avait dû savoir que cette piste de papier volumineux, en particulier des documents qui étaient sans rapport avec le travail de Pollard au centre d’alerte antiterroriste de la Marine, allait déclencher de la suspicion.
Cela était en effet « très clair » que Pollard ne pouvait être utilisé que pour « un très court laps de temps », a affirmé Eitan, 88 ans, dans l’émission « Uvda » en 2014.
En août 1985, il a dit qu’ « il songeait déjà à geler Pollard ».
Seule une demande spécifique et urgente d’un officier de la Direction du renseignement militaire de Tsahal, en ce qui concerne des renseignements sur l’Irak, a-t-il dit, l’a fait renoncer et utiliser Pollard pendant quelques mois de plus. « Et puis ce qui est arrivé, est arrivé », a-t-il poursuivi.
L’arrestation
Pollard a été arrêté pour interrogatoire le lundi 18 novembre 1985. Immédiatement, il a appelé sa femme et a utilisé le mot de code « cactus ». Cela signifie se débarrasser de tous les éléments de preuve incriminants. Elle n’a pas réussi cette mission, mais elle a réussi à semer la surveillance du FBI et à rencontrer Sella, tard dans la nuit, dans un restaurant de poisson appelé O’Donnell.
À ce moment-là, Sella ne travaillait plus avec Pollard. Il était tout simplement revenu en ville pour s’assurer que tout allait bien. Et ce qu’il a vu le rendit nerveux. Les deux Pollards avaient pris du poids et dépensait beaucoup trop d’argent.
Le maître d’hôtel dans un restaurant chic de Washington, Blitzer a noté, qu’il connaissait le couple par son nom.
Quand Anne a dit à Sella que Pollard était dans de sérieuses difficultés, il s’est excusé et est allé utiliser un téléphone public. Il a demandé à Yagur ce qu’était le plan d’urgence pour une évacuation immédiate, il lui a répondu qu’il n’y en avait aucun. « Tu ferais mieux de sortir de là », aurait répondu Yagur à Sella.
Sella, avant de récupérer sa femme à leur hôtel et sortir du pays dans le premier vol possible, a demandé à Anne Henderson Pollard si elle aimerait venir avec lui. Elle a refusé de quitter son mari. Sella lui a dit de ne pas s’inquiéter et lui a dit d’oublier son nom et son existence même, et lui a assuré « que nous nous occupons de tout ».
Le lendemain, Pollard a appelé Yagur, qui lui aurait dit qu’il y avait une équipe prête dans le pays pour le sauver.
Mardi et mercredi, Jonathan Pollard a envoyé sa femme sortir de la maison à plusieurs reprises pour se promener dans le quartier. Il était certain qu’un agent israélien prendrait contact et fournirait les détails du plan d’évacuation. Personne ne l’a fait.
En outre, Eitan, opérant au nom de l’Etat, avait ordonné à un Yagur réfractaire et au reste de l’équipe de quitter le pays immédiatement. Lorsque Pollard a appelé Yagur mercredi, il a reçu une réponse automatique, en lui disant que le numéro n’était plus en service.
Jeudi, les nerfs à vif, Jonathan Pollard et Anne sont allés à l’ambassade d’Israël à Washington. Anne avait préparé leurs passeports, certificat de mariage, les albums de mariage et leur chat. Ils pensaient qu’ils quittaient le pays pour de bon.
Jonathan a conduit leur Mustang verte jusqu’à l’allée de l’ambassade d’Israël, en se glissant derrière la voiture du diplomate numéro deux de l’ambassade, Elyakim Rubinstein, aujourd’hui juge à la Cour suprême de la justice, qui, à l’époque, n’était pas dans la voiture.
Avec des dizaines d’agents du FBI qui entouraient les lieux, l’agent de sécurité de l’ambassade est allé à l’intérieur et a appelé Eitan.
« Tout de suite je lui ai dit : jetez-les dehors », s’est souvenu Eitan.
Il a dit que la décision a été prise « en accord avec les intérêts de l’Etat d’Israël » et quiconque « qui est dans un rôle comme le mien et en décide autrement, est dans l’erreur ».
Il allègue en outre que Pollard avait un plan d’évasion qu’il n’a pas réussi à exécuter et que « le moment où il a décidé de venir à l’ambassade et quand il a décidé de venir, il a décidé de son propre chef qu’il irait en prison ».
Eitan a également clairement établi que le Premier ministre Shimon Peres et le ministre de la Défense Yitzhak Rabin étaient au courant au sujet de l’espion juif américain et que l’opération n’était ni secrète, ni non autorisée.
Libéré sur parole
Pollard a servi sa peine dans une série de prisons à sécurité moyenne à maximale.
Dans un premier temps, après sa condamnation, il a été envoyé dans un hôpital de la prison fédérale à Springfield, Missouri, où « il a été régulièrement privé de ses vêtements et de ses lunettes dans les tentatives d’humilier et de le ‘casser’ », selon le site autorisé par la famille Pollard.
En juin 1988, il a été transféré dans une prison de sécurité maximale à Marion, dans l’Illinois, où il est resté en isolement jusqu’en 1993, quand il a été transféré dans un établissement à sécurité moyenne à Butner, en Caroline du Nord.
Le Premier ministre Yitzhak Rabin a, en premier, demandé au président Bill Clinton la clémence pour Pollard en novembre 1993. Le 42e président des Etats-Unis a refusé d’accéder à sa demande, comme tous les présidents qui lui ont succédé.
En décembre 2013, le secrétaire d’Etat américain John Kerry aurait soulevé l’idée de libérer Pollard à titre de compensation pour qu’Israël libère 26 prisonniers arabes israéliens dans la quatrième et dernière phase d’une série de libérations de prisonniers liées aux négociations de paix israélo-palestinien.
Ni Pollard ni les prisonniers arabes israéliens ont été libérés. Les négociations ont échoué.
Pollard, un ardent défenseur des implantations juives en Cisjordanie, aurait rejeté l’idée de gagner sa liberté soit par un échange de prisonniers ou d’une concession de terre israélienne.
Au cours des plus de 10 000 jours de son incarcération, son exaspération et sa colère contre la bureaucratie israélienne a rarement décliné.
« L’histoire montrera que le gouvernement d’Israël a maintes fois fui sa responsabilité pour me libérer », a-t-il écrit au président Moshé Katsav en octobre 2000.
Sa mort en prison, a-t-il ajouté, est un événement qui est « très attendu à la fois par les gouvernements israélien et américains… comme la solution la plus rapide pour le ‘problème Pollard’ ».
Enfin, après avoir affirmé que les représentants israéliens l’ont menacé lui et sa femme de mort et qu’ils l’ont encouragé à prendre sa propre vie en prison, il se comparait au Joseph biblique. Il y a quinze ans, il a écrit en 2000, « mes frères israéliens me jetèrent dans une fosse et m’ont laissé mourir ».
Alors que les Etats-Unis ont interdit à plusieurs reprises la libération de Pollard, quand il s’est agit de sa libération conditionnelle en juillet de cette année, après avoir purgé 30 ans de sa peine, le ministère de la Justice n’a pas présenté d’objection.
Pollard s’est dit être prêt à renoncer à sa citoyenneté américaine afin d’immigrer en Israël.
Bien que l’avocat de Pollard avait exprimé l’espoir que le président utilise ses pouvoirs exécutifs pour laisser son client quitter les Etats-Unis, les responsables de l’administration ont déclaré la semaine dernière que Barack Obama n’interviendrait pas.
La Maison Blanche a déclaré que Barack Obama n’a pas l’intention de modifier les termes de la libération conditionnelle de Pollard.
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