Mansour Abbas: le système judiciaire, « principale protection » de la minorité arabe d’Israël
Le chef du parti Raam, Mansour Abbas, affirme que le système judiciaire est la « principale protection » de la minorité arabe d’Israël et que son indépendance ne peut être compromise.
« La société arabe est minoritaire et jusqu’à présent, la principale protection de cette société a été le système judiciaire. Et donc une réforme qui porte atteinte à l’indépendance du système judiciaire, sa capacité à équilibrer le bulldozer de la Knesset et du gouvernement, portera certainement atteinte à la position et aux droits, et à l’avenir de la société arabe », déclare le chef du parti islamiste, dans les remarques les plus explicites d’Abbas sur la refonte judiciaire.
Abbas, qui en 2021 a fait de Raam le premier parti arabe indépendant à rejoindre une coalition israélienne, demande au gouvernement de Benjamin Netanyahu de « s’asseoir autour d’une table de discussion sur la base du cadre du président, qui est une bonne base possible pour commencer. »
Ben Gvir envoie une lettre aux chefs de la coalition pour limoger Baharav-Miara
![Montage de photos d'archives : Itamar Ben Gvir à gauche, chef du parti Otzma Yehudit, lors d'une réunion de sa faction à la Knesset, le 21 novembre 2022 ; la procureure générale, Gali Baharav-Miara prenant la parole à l'université de Tel Aviv, le 28 septembre 2022. (Crédit : Flash90) Montage de photos d'archives : Itamar Ben Gvir à gauche, chef du parti Otzma Yehudit, lors d'une réunion de sa faction à la Knesset, le 21 novembre 2022 ; la procureure générale, Gali Baharav-Miara prenant la parole à l'université de Tel Aviv, le 28 septembre 2022. (Crédit : Flash90)](https://static-cdn.toi-media.com/fr/uploads/2023/01/Capture-décran-2023-01-12-à-10.00.53-640x400.png)
Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a envoyé une lettre aux autres dirigeants de la coalition pour appeler au limogeage de la procureure générale Gali Baharav-Miara, assurant qu’elle « est la véritable chef de l’opposition ».
Ben Gvir s’en est pris à Baharav-Miara pour s’être opposée à diverses mesures proposées par le gouvernement de Benjamin Netanyahu, l’accusant de « ne généralement même pas prendre la peine de parler avec les ministres » au préalable et de ne pas se comporter de la même manière qu’avec le précédent gouvernement.
« Je suis conscient de la difficulté juridique pour [arriver à] la limoger, mais les dommages que la procureure générale cause chaque jour où elle reste dans son rôle sont incommensurables », accuse Ben Gvir, qui dirige le parti d’extrême droite Otzma Yehudit.
Liberman : « Si nous ne séparons pas la religion et l’État, nous n’aurons pas d’État »
Lors de la conférence de presse conjointe avec d’autres chefs de l’opposition, le député Avigdor Liberman, chef du parti laïc de droite Yisrael Beytenu, s’est dit préoccupé par le fait que la religion n’ait trop d’influence en Israël.
« Si nous ne séparons pas la religion et l’État, nous n’aurons pas d’État », déclare le critique de longue date de l’influence des ultra-orthodoxes sur l’État hébreu.
« Aujourd’hui, il est clair que le principal moteur de toute cette législation folle, l’élément le plus rigide, le plus extrême qui n’est prêt à aucun compromis, ce sont les partis Shas et Yahadout HaTorah », ajoute Liberman, pointant du doigt les deux présidents des factions ultra-orthodoxes à la Knesset.
« Leur conduite belliqueuse à la Knesset porte préjudice à l’État d’Israël, à Tsahal et au judaïsme. »
Yahadout HaTorah, en particulier, a fait pression sur la coalition pour qu’elle adopte un mécanisme permettant d’annuler les décisions de la Cour suprême, dans le cadre d’une bataille de plusieurs années pour ancrer dans la loi des exemptions militaires généralisées pour que les hommes haredi puissent étudier la Torah à plein temps.
Gantz appelle Netanyahu à « faire preuve de responsabilité »
![Les dirigeants de l'opposition lors d'une conférence de presse sur la proposition alternative de réforme judiciaire du président Isaac Herzog, à Tel Aviv, le 16 mars 2023. (Capture d'écran Twitter ; utilisée conformément à la clause 27a de la loi sur le droit d'auteur) Les dirigeants de l'opposition lors d'une conférence de presse sur la proposition alternative de réforme judiciaire du président Isaac Herzog, à Tel Aviv, le 16 mars 2023. (Capture d'écran Twitter ; utilisée conformément à la clause 27a de la loi sur le droit d'auteur)](https://static-cdn.toi-media.com/fr/uploads/2023/03/Screenshot-2023-03-16-at-19.50.03-e1678989162141-640x400-1-640x400.jpeg)
Le chef du parti de Hamakhane Hamamlahti, Benny Gantz, a aussi déclaré que la proposition de réforme judiciaire du président Isaac Herzog « n’est pas le cadre idéal, mais c’est un cadre réaliste », ajoutant que cinq des six partis de l’opposition ont décidé de la soutenir.
L’alliance arabe radicale Hadash-Taal, qui est largement resté en dehors de la mêlée de la réforme judiciaire, n’a pas participé à la conférence de presse de l’opposition.
Gantz appelle le Premier ministre Benjamin Netanyahu à « faire preuve de responsabilité » et à engager un dialogue basé sur le cadre, que le Premier ministre et ses collègues chefs de gouvernement ont déjà rejeté catégoriquement.
À une semaine du ramadan et quelques jours après qu’un terroriste libanais présumé s’est infiltré en Israël et a mené une attaque explosive, Gantz dit que les préoccupations sécuritaires d’Israël exigent l’unité.
« Nous ne pouvons pas faire preuve de faiblesse », dit-il.
Gantz ajoute que si la réforme devait passer, Israël ne serait plus une démocratie libérale et les droits et libertés civiques de « chaque citoyen » seraient en danger.
« C’est une recette pour détruire toute l’infrastructure sioniste », ajoute-t-il.
Lapid : on accepte le compromis d’Herzog car il n’y aura que des perdants dans une guerre civile
![Le chef du parti Yesh Atid, le député Yaïr Lapid, s'exprimant lors d'une réunion de sa faction à la Knesset, à Jérusalem, le 13 mars 2023. (Crédit : Erik Marmor/Flash90) Le chef du parti Yesh Atid, le député Yaïr Lapid, s'exprimant lors d'une réunion de sa faction à la Knesset, à Jérusalem, le 13 mars 2023. (Crédit : Erik Marmor/Flash90)](https://static-cdn.toi-media.com/fr/uploads/2023/03/F230313EM82-640x400.jpeg)
Le chef de l’opposition, Yair Lapid, critique la coalition pour avoir rejeté l’ébauche de compromis du président Isaac Herzog, affirmant que son parti Yesh Atid adopte la proposition pour éviter la « guerre civile ».
« Le cadre présenté hier par le président n’est pas parfait. Ce n’est pas ce que nous voulions, mais c’est un compromis équitable qui nous permet de vivre ici ensemble », a déclaré Lapid lors d’une conférence de presse spéciale aux côtés de quatre autres chefs de partis d’opposition. « L’alternative est un préjudice grave à notre économie et à notre sécurité nationale, et une société en colère et confuse déchirée en lambeaux. »
Lapid dit « qu’il a fallu 17 minutes au gouvernement pour annoncer qu’il rejetait le cadre », et qu' »ils ont dit au président qu’il pouvait lui aussi aller en enfer » avant « même de prendre la peine de l’étudier » – en référence aux propos du ministre des Communications, Shlomo Kahri (Likud), selon qui les réservistes qui refusent de servir « iront en enfer. »
Au milieu de nouvelles manifestations à travers Israël aujourd’hui, Lapid dit que son parti Yesh Atid « accepte le cadre du président parce qu’il n’y aura que des perdants dans une guerre civile », faisant écho aux avertissements de Herzog et d’autres sur la violence politique liée au débat polarisant sur la réforme judiciaire .
Malgré le rejet par Netanyahu du cadre de Herzog, Lapid lance un appel aux autres membres du parti du Likud du Premier ministre, disant qu’ « ils savent ce qui est en jeu ».
« Ils savent qu’à l’avenir, chaque citoyen israélien se demandera : où étais-je à l’hiver 2023 ? Me suis-je tu quand j’ai vu mon pays être chassé d’une falaise ? ajoute le chef de l’opposition.
Netanyahu se dit « attentif » aux manifestations contre la refonte judiciaire
![Des manifestants protestant devant la porte de Brandebourg contre la politique du Premier ministre Benjamin Netanyahu, en visite pour rencontrer les dirigeants du pays, à Berlin, le 16 mars 2023. (Crédit : Odd Andersen/AFP) Des manifestants protestant devant la porte de Brandebourg contre la politique du Premier ministre Benjamin Netanyahu, en visite pour rencontrer les dirigeants du pays, à Berlin, le 16 mars 2023. (Crédit : Odd Andersen/AFP)](https://static-cdn.toi-media.com/fr/uploads/2023/03/000_33BF9ZH-e1678985916217-640x400.jpeg)
BERLIN – Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré qu’il était attentif aux manifestations contre la réforme du système judiciaire en Israël.
« Je suis attentif à ce qui se passe au sein de la population », a-t-il déclaré aux journalistes israéliens, « mais nous devons apporter quelque chose qui corresponde au mandat que nous avons reçu, et nous le ferons de manière responsable ».
Netanyahu a également qualifié l’ébauche de compromis sur la réforme du système judiciaire du président Isaac Herzog de « grande occasion manquée ».
« Ce qui a été présenté au président par la coalition concernant la nomination des juges comprenait un cadre en deux étapes – une solution immédiate dans une certaine mesure et un équilibre par la suite », a-t-il poursuivi. « Le président a entendu ces choses et les a malheureusement balayées d’un revers de main. »
En ce qui concerne sa rencontre avec le chancelier allemand Olaf Scholz, Netanyahu a affirmé que « le chancelier n’a posé aucune condition aux relations avec Israël à la suite des changements judiciaires, et surtout pas en ce qui concerne les liens de sécurité ».
Un haut fonctionnaire accompagnant Netanyahu a déclaré que les Israéliens s’attendaient à une confrontation lors de la réunion avec Scholz, mais qu’elle n’a pas eu lieu, Netanyahu ayant soulevé la question du remaniement judiciaire.
Des centaines de réservistes d’élite ne seront plus bénévoles à partir de dimanche
Des centaines d’officiers de réserve et de soldats de la Division des opérations spéciales du renseignement militaire et des unités de cyberguerre ont déclaré qu’ils cesseraient de faire du bénévolat à partir de dimanche, pour protester contre les plans du gouvernement visant à remanier de manière radicale le système judiciaire.
« Le pistolet est pressé contre la tête de la démocratie et ils tireront bientôt sur la gâchette », avertissent les organisateurs de la manifestation dans un communiqué.
« Nous n’avons pas de contrat avec un dictateur. Nous serons heureux de reprendre le volontariat lorsque la démocratie sera garantie. »
Ex-chef du Shin Bet : « La refonte judiciaire détruira l’agence de l’intérieur »
![Nadav Argaman, alors chef du Shin Bet, en visite lors de la 8e conférence internationale UVID au Avenue Convention Center, à Airport City, en Israël, le 7 novembre 2019. (Crédit : Flash90) Nadav Argaman, alors chef du Shin Bet, en visite lors de la 8e conférence internationale UVID au Avenue Convention Center, à Airport City, en Israël, le 7 novembre 2019. (Crédit : Flash90)](https://static-cdn.toi-media.com/fr/uploads/2023/03/F191107FFFFF030-640x400.jpeg)
L’ancien chef de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet, Nadav Argaman, s’inquiète du fait que les plans du gouvernement pour la refonte du système judiciaire pourraient entraîner de graves retombées au sein même de l’agence.
« La grande inquiétude est que si ces lois sont adoptées, Israël sera au bord de la dictature », a-t-il déclaré dans une interview avec le programme d’information d’investigation « Uvda » de la Douzième chaîne, qui doit être diffusée dans son intégralité ce jeudi soir.
« Et si Israël se retrouve sur le point de devenir une dictature, nous verrons les organisations et les systèmes se désagréger de l’intérieur », a ajouté Argaman.
Il a prévenu que les membres du Shin Bet, et d’autres agences de sécurité qui travaillent bénévolement, pourraient cesser de le faire.
Des messages de protestation diffusés à Berlin avant la visite de Netanyahu
BERLIN – Pendant la nuit précédant la visite du Premier ministre Benjamin Netanyahu au mémorial de la plate-forme 17 à Berlin, le professeur d’études israéliennes Arie Dubnov et le professeur de Talmud Shai Secunda, ainsi que des Berlinois Juifs et non juifs, ont répandu sur la plate-forme des fleurs portant des messages bibliques sur la démocratie et la justice, afin de protester contre le projet de refonte judiciaire du gouvernement israélien.
Alors qu’ils plaçaient les versets en anglais et en hébreu autour de la plate-forme, un policier allemand s’est approché pour s’assurer qu’ils ne diffusaient pas de messages antisémites, a souligné Dubnov.
Les fleurs et les messages ont été retirés de la plate-forme avant la visite de Netanyahu.
A little "gift" we made, in advance of Bibi's visit today to the Gleis 17 monument at Grunewald station – Flowers with quotes about justice, democracy, etc. My contribution: Deut 17:18.
שֹׁפְטִים וְשֹׁטְרִים תִּתֶּן־לְךָ בְּכׇל־שְׁעָרֶיךָ וְשָׁפְטוּ אֶת־הָעָם מִשְׁפַּט־צֶדֶק׃ pic.twitter.com/0DwLAK9FMR— Shai Secunda (@shaisecunda) March 16, 2023
Scholz : Berlin suit la réforme de la justice en Israël avec « une grande inquiétude »
![Le chancelier allemand Olaf Scholz, à droite, et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu donnant une conférence de presse conjointe à l'issue des entretiens à la Chancellerie, à Berlin, le 16 mars 2023. (Crédit : Tobias Schwarz/AFP) Le chancelier allemand Olaf Scholz, à droite, et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu donnant une conférence de presse conjointe à l'issue des entretiens à la Chancellerie, à Berlin, le 16 mars 2023. (Crédit : Tobias Schwarz/AFP)](https://static-cdn.toi-media.com/fr/uploads/2023/03/000_33BF92N-640x400.jpg)
Le chancelier allemand Olaf Scholz a dit jeudi à son homologue israélien Benjamin Netanyahu suivre « avec une grande inquiétude » les débats autour de la réforme controversée du système de la justice en Israël.
« Nous suivons très attentivement les débats » concernant cette réforme, vue par ses détracteurs comme une dérive antidémocratique, « et, je ne vais pas le cacher, avec une grande inquiétude », a déclaré le chancelier lors d’une conférence de presse commune à Berlin avec le Premier ministre israélien.
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