Khamenei : la « puissance » de l’Iran a forcé le monde à conclure l’accord nucléaire
L'ayatollah met en garde contre la "guerre douce" que l'Occident mène contre la République islamique dans le but de miner le pouvoir de l'intérieur
Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a déclaré jeudi que Téhéran, par sa « puissance », avait forcé les puissances occidentales à conclure l’accord nucléaire de juillet 2015, mais a exhorté à la vigilance contre la « guerre douce » de l’Occident contre la République islamique.
Après des années de négociations, l’Iran et les puissances mondiales, sous l’égide des États-Unis, ont conclu un accord, l’année dernière, visant à geler et à pouvoir inspecter le programme nucléaire de l’Iran en échange d’une levée des sanctions.
« Les autres parties ont accepté (de reconnaître) l’industrie nucléaire de l’Iran après avoir vu la puissance de l’Iran », démontrée par la capacité de Téhéran à enrichir de l’uranium à 20 %, a déclaré Khamenei lors d’une réunion de l’Assemblée des experts, jeudi.
« L’ennemi qui n’était autrefois pas prêt à accepter l’existence même d’une centrifugeuse en Iran, a été contraint d’accepter ce même fait après avoir pris conscience de la puissance nucléaire du pays », a rapporté Fars News, citant Khamenei. « En fait, les Américains n’ont pas fait cette concession, mais nous l’avons obtenue à la lumière de notre propre puissance ».
Prenant la parole au conseil ayant le pouvoir de nommer le prochain chef suprême, Khamenei a averti que les responsables iraniens « doivent être vigilants à propos de la poursuite de la guerre douce de l’Occident contre l’Iran … les ennemis veulent affaiblir le système de l’intérieur », a rapporté Reuters.
Plus tôt cette semaine l’Assemblée d’experts de l’Iran a choisi l’Ayatollah ultra-conservateur Ahmad Jannati à la tête de l’organe de décision.
Le religieux de 89 ans est l’un des rares purs et durs à avoir obtenu la réélection lors d’un vote en février qui a vu un glissement vers les réformistes et les modérés dans la capitale et de gros gains de voix ailleurs.
Les jusqu’au-boutistes comme Jannati contrôlent néanmoins les pouvoirs judiciaire et militaire, le Conseil des gardiens de la Constitution (l’organisme qui supervise les lois et les candidats aux élections) et les radiodiffuseurs publics de la République islamique, a rapporté Reuters.
« En altérant les centres de pouvoirs en Iran, il sera facile de nuire à l’establishment de l’intérieur ».