Kiev dit avoir abattu plus de 8 000 drones de conception iranienne depuis février 2022
Joe Biden et le Premier ministre britannique ont exprimé leur inquiétude au sujet de l'Iran et de la Corée du Nord qui fournissent des armes létales à la Russie
Le ministère des Affaires étrangères ukrainien a déclaré vendredi que Kiev avait abattu 8 060 drones Shahed lancés par la Russie depuis le début de l’invasion.
Kiev accuse l’Iran de fournir des drones Shahed à la Russie. Le Wall Street Journal avait rapporté en mai que Moscou produisait activement des drones de type Shahed avec l’aide de l’Iran sur le sol russe.
Le président américain Joe Biden et le Premier ministre britannique Keir Starmer ont de leur côté exprimé leur inquiétude lors d’une rencontre vendredi au sujet de l’Iran et de la Corée du Nord qui fournissent des armes létales à la Russie dans le cadre de la guerre qu’elle mène actuellement contre l’Ukraine, selon un communiqué de la Maison Blanche.
Mardi, les gouvernements français, allemand et britannique avaient déjà fermement condamné les transferts iraniens de missiles balistiques vers la Russie et avaient indiqué s’employer à imposer, en conséquence, des sanctions à la compagnie aérienne Iran Air.
Le ministère des Affaires étrangères de l’Ukraine avait précédemment indiqué avoir convoqué le chargé d’affaires iranien Shahriar Amouzegar pour lui faire part de ses profondes inquiétudes concernant des informations faisant état d’une possible fourniture de missiles balistiques par l’Iran à la Russie.
La Russie reçoit des drones Shahed de fabrication iranienne depuis 2022. La possibilité que des missiles balistiques iraniens soient également expédiés en Russie a alarmé les gouvernements occidentaux, alors que le président Vladimir Poutine sollicite d’autres pays pour qu’ils lui apportent leur soutien.
Le Kremlin n’a pas démenti que l’Iran lui livrait de tels missiles, relevant que la Russie développait comme elle l’entendait ses relations avec Téhéran notamment dans les domaines « les plus sensibles ».
« Ce type d’informations ne sont pas toujours vraies », a dit le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, sans démentir ces accusations.
Téhéran, de son côté, a assuré ne pas livrer d’armes à Moscou.
« Nous rejetons catégoriquement les affirmations selon lesquelles l’Iran aurait joué un rôle dans l’exportation d’armes vers l’une des parties en conflit », avait déclaré lundi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani, lors de sa conférence hebdomadaire.
« Ceux qui accusent l’Iran sont eux-mêmes les plus grands exportateurs d’armes vers l’une des parties belligérantes », avait ajouté le porte-parole du ministère iranien.
La Russie qui depuis plus de deux ans et demi fait la guerre à l’Ukraine, bombardant ses villes et revendiquant l’annexion d’une large partie de son territoire, a démultiplié sa production militaire et se fournirait aussi auprès de son voisin nord-coréen.
Les Occidentaux arment, eux, l’Ukraine mais lui interdisent d’utiliser les missiles livrés pour frapper le territoire russe, chose que Kiev réclame de longue date, les lanceurs et avions la bombardant étant basés généralement en Russie et non sur le territoire ukrainien.
Les États-Unis et les alliés européens de l’Ukraine ont averti à plusieurs reprises par le passé l’Iran que des livraisons de missiles entraîneraient des conséquences sérieuses, alors que Téhéran est déjà sous le coup de nombreuses sanctions occidentales.
Reuters avait rapporté en août que la Russie s’attendait à la livraison imminente de centaines de missiles balistiques à courte portée Fath-360 de l’Iran et que des dizaines de militaires russes étaient formés en Iran sur ces armes guidées par satellite en vue d’une éventuelle utilisation dans la guerre en Ukraine.
Les forces de Moscou ne cessent actuellement de grignoter du terrain en direction du nœud ferroviaire et routier de Pokrovsk. L’armée russe a revendiqué lundi la conquête d’un nouveau village dans cette zone, Memryk.
Kiev a lancé une offensive terrestre en territoire russe, dans la région de Koursk, y prenant le contrôle de plus de 1 000 km2, afin de tenter de forcer Moscou a redéployer des troupes combattant dans l’est ukrainien, sans succès jusqu’ici.