La Banque d’Israël appelle à l’adoption du budget 2025 sans changement pour gagner la confiance des marchés
Mais selon le ministère des Finances, des modifications pourraient être nécessaires au vu des recommandations de la commission Nagel, qui a examiné les dépenses de défense à venir

La commission de Politique monétaire de la Banque centrale d’Israël a exhorté les députés à approuver le budget de l’État pour 2025 sans autre changement afin de garantir la confiance sur les marchés financiers du pays.
« Il est important que le cadre budgétaire pour 2025 soit approuvé sans changements supplémentaires, ce qui contribuera à maintenir la confiance des marchés », a déclaré la Banque centrale.
Ces déclarations ont été faites lors de la réunion de la commission de Politique monétaire de la Banque d’Israël le 6 janvier, a indiqué la Banque centrale lundi.
Plus tôt dans la journée, le président de la commission des Finances de la Knesset, le député Moshe Gafni, a dû ajourner une discussion sur l’adoption du budget de l’État pour 2025 en raison de l’absence du directeur général du ministère des Finances, Shlomi Heizler. À son arrivée plus tard dans la journée à la réunion reportée, Heizler a noté que les délibérations sur le budget prenaient du retard, ce qui, selon lui, était logique compte tenu des circonstances et de l’immense charge de travail qui pèse sur le ministère.
« Nous sommes à mi-chemin. Le budget nécessite des mesures d’ajustement de 37 milliards de shekels, afin que la dette du pays par rapport au PIB se stabilise et diminue dans les années à venir », a déclaré Heizler.
« Nous avons déjà approuvé la plupart des réformes fiscales importantes et d’autres ajustements à la Knesset. »

« Nous souhaitons que le budget soit approuvé le plus rapidement possible », a-t-il ajouté.
La Knesset a approuvé de justesse le budget 2025 lors d’un premier vote le mois dernier, mais elle doit encore passer deux autres votes pour qu’il ait force de loi. Il doit être adopté avant la fin du mois de mars, faute de quoi le gouvernement sera automatiquement dissous et des élections législatives anticipées seront organisées.
Les représentants du ministère des Finances qui se sont exprimés lors de la réunion de la commission des Finances de la Knesset ont averti que les conclusions récemment présentées par la commission Nagel, chargée d’examiner le budget de la Défense et la conception des effectifs de l’armée israélienne pour l’avenir, pourraient conduire à des changements dans le budget 2025 soumis à l’approbation de la Knesset.
La Banque centrale a noté qu’au cours des discussions budgétaires en cours, plusieurs dépenses civiles de nature permanente avaient été ajoutées et plusieurs ajustements de nature permanente avaient été supprimés ou réduits.
« Pour chaque changement dans les postes budgétaires qui augmente le déficit après 2025, il est important d’adopter des mesures alternatives qui empêcheront la croissance des déficits attendus », a déclaré la Banque centrale.
« De cette manière, l’économie pourra converger vers une trajectoire descendante du ratio dette/PIB à partir de 2026. »
Lors de la réunion de politique monétaire de la Banque centrale du 6 janvier, les cinq membres de la commission ont voté en faveur du maintien du taux d’intérêt de référence à 4,5 %, en invoquant les prévisions d’une inflation plus élevée au cours du premier semestre de l’année en raison des hausses d’impôts, des contraintes d’approvisionnement liées à la guerre et de l’excédent de la demande. Selon le compte-rendu, ces pressions sur les prix devraient cependant s’atténuer au cours du second semestre 2025.
Outre un taux d’inflation qui a baissé à 3,2 % en décembre, restant au-dessus de l’objectif annuel de 1 % à 3 % fixé par le gouvernement, les décideurs politiques ont été réticents à réduire les taux d’intérêt en raison de politiques fiscales laxistes, notamment l’augmentation des dépenses pour financer la guerre d’Israël contre les groupes terroristes du Hamas à Gaza et du Hezbollah soutenu par l’Iran au Liban, depuis le 7 octobre 2023.

La réunion de la Banque centrale au début du mois a eu lieu avant qu’Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas ne conviennent d’un cessez-le-feu la semaine dernière, qui permettra de libérer les otages israéliens détenus à Gaza en échange de prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël.
Les dépenses liées à la guerre ont fait grimper le déficit budgétaire à près de 7 % du PIB en 2024. La Banque centrale et les agences de notation, qui ont toutes réduit la cote de crédit d’Israël l’année dernière, ont critiqué le gouvernement pour avoir augmenté les dépenses militaires sans réduire d’autres secteurs.
La Banque centrale s’attend à un déficit budgétaire de 4,7 % et à un ratio dette/PIB de 69 % en 2025. Le gouvernement s’est fixé un objectif de 4,4 %.
Le 6 janvier, le gouverneur de la Banque d’Israël, Amir Yaron, a laissé entrevoir la possibilité de réduire les taux d’intérêt si les pressions sur les prix commençaient à s’atténuer.
« Si nous constatons une nouvelle amélioration de la prime de risque et que l’inflation s’améliore, nous pourrions bien sûr avancer dans cette direction », avait-il déclaré.
« En revanche, si l’inflation reste faible, nous devrons continuer à mener une politique restrictive. »