La Belgique demande à l’UNESCO de ne plus distinguer le carnaval antisémite
La commission des manifestations patrimoniales doit se prononcer sur la radiation du carnaval d'Alost, qui arborait des effigies de Juifs aux caricatures offensantes

La Belgique a officiellement demandé à l’UNESCO de retirer l’un des principaux carnavals de son royaume de la liste des manifestations patrimoniales de l’UNESCO, dans un contexte d’allégations d’antisémitisme.
La demande adressée à l’Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture augmente considérablement la probabilité que le carnaval d’Alost, dont l’édition précédente présentait des mannequins à l’effigie de Juifs souriants, munis de sacs d’argent avec un rat sur l’épaule, soit retiré de la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Le Comité intergouvernemental de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel doit se prononcer sur la radiation du Carnaval d’Alost, qui a intégré la liste en 2009.
La représentation de personnages juifs a provoqué un tollé de la part des groupes juifs et de l’UNESCO elle-même, qui, dans une déclaration, l’a qualifiée de « raciste et antisémite ».
Les défenseurs du char ont répondu que cela faisait partie de la tradition d’humour vif du carnaval, avec des thèmes se moquant de toutes les religions et croyances. Les organisateurs du carnaval ont préparé des rubans avec des caricatures de Juifs pour l’édition 2020, dont ils ont dit qu’elles étaient destinées à se moquer de l’UNESCO.

La semaine dernière, le maire d’Alost, Christoph D’Haese, a annoncé que sa ville, située à près de 32 kilomètres au nord-ouest de Bruxelles, souhaitait se retirer de la liste pour pouvoir préserver ses traditions, bien que sa déclaration n’ait aucun statut officiel ni ne constitue un recours auprès de l’UNESCO.
Mais la demande de la Belgique la semaine dernière de retirer Alost de la liste change le statut de l’événement et pourrait signifier un vote unanime ou quasi unanime en faveur de sa suppression.
Les documents internes de l’UNESCO sur la démarche de la Belgique, que le JTA a pu consulter, ne mentionnent pas la raison pour laquelle la Belgique a soumis sa demande.
Le ministre israélien des Affaires étrangères Israel Katz a réagi à l’annonce : « Nous attendons une déclaration claire du gouvernement belge contre les représentations antisémites du festival, et la reconnaissance que ces carnavaliers ne devraient pas être présentés du tout. Leur présentation ne relève pas de la culture, mais plutôt d’un manque de culture. »