Israël en guerre - Jour 372

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Opinion

La campagne palestinienne contre la Déclaration Balfour prouve que l’hostilité envers l’état juif est encore intacte 100 ans après

Netanyahu affirme toujours que c’est l’idée même d’une souveraineté juive où qu’elle s’implante, bien au-delà du problème de l’occupation et des implantations, qui se trouve à la racine du conflit. La nouvelle bataille de l’AP contre une Déclaration britannique vieille d’un siècle lui donne malheureusement raison

David est le fondateur et le rédacteur en chef du Times of Israel. Il était auparavant rédacteur en chef du Jerusalem Post et du Jerusalem Report. Il est l’auteur de « Un peu trop près de Dieu : les frissons et la panique d’une vie en Israël » (2000) et « Nature morte avec les poseurs de bombes : Israël à l’ère du terrorisme » (2004).

Lord Arthur James Balfour, secrétaire aux Affaires étrangères du Royaume-Uni en 1917, et le texte de la déclaration qui porte son nom et soutient l'établissement d'un foyer national juif en Palestine. (Crédit : Wikipédia/Domaine public)
Lord Arthur James Balfour, secrétaire aux Affaires étrangères du Royaume-Uni en 1917, et le texte de la déclaration qui porte son nom et soutient l'établissement d'un foyer national juif en Palestine. (Crédit : Wikipédia/Domaine public)

Remisée au British Museum — disponible à la consultation seulement avec une autorisation spéciale — se trouve l’original de la Déclaration Balfour, courte lettre mais O combien résonnante au siècle dernier de l’intention du gouvernement britannique de redonner vie à la souveraineté juive sur la Terre Sainte. Également préservée, dans un élégant dossier conserve sous clé, une esquisse précédente de la Déclaration, une version qui avait circulé parmi divers responsables pour consultation et amendements possibles avant publication du texte final, le 2 novembre 1917.

Même après avoir décidé de la légitimité de la cause sioniste – et l’évaluation des avantages potentiels que ne manqueraient pas de tirer les intérêts britanniques – les Anglais, comme les projets variés de la Déclaration en témoignent, reconnaissaient les sensibilités spectaculaires et les répercussions potentielles de la décision d’ « envisager de façon favorable l’établissement en Palestine d’un foyer national pour les Juifs ».

Dès le départ, les Britanniques ont cherché à résoudre la quadrature du cercle – faire revivre l’état juif au seul endroit sur terre où cette population avait été souveraine mais tout en préservant les droits des autres communautés vivant en Terre Sainte.

Cet effort visant à donner vie au droit à la souveraineté des Juifs tout en légitimant les revendications des populations Arabes là-bas a été maintenu lorsque la Grande-Bretagne a achevé son mandat et lors de la partition recommandée par l’ONU en 1947— un état juif, ranimé, revenu à la vie, installé aux côtés d’un état palestinien.

Le monde arabe s’est opposé à la déclaration Balfour depuis le premier jour, il s’est opposé au plan de partition des Nations unies, et il a cherché à détruire l’état d’Israël en 1948. Et lundi, même si l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) a ostensiblement composé avec l’état d’Israël d’avant 1967 – lorsque Yasser Arafat est entré dans le processus d’Oslo au destin tragique aux côtés de Yitzhak Rabin il y a un quart de siècle – un haut responsable de la même OLP a clamé que la Déclaration Balfour était un “projet colonialiste” criminel, lançant d’une manière formelle ce qu’il a promis d’être une campagne longue d’une année mise sur pied pour « rappeler au monde et particulièrement au Royaume-Uni qu’il doit affronter sa responsabilité historique, et rappeler le grand crime commis par la Grande-Bretagne contre le peuple palestinien ».

Le ministre des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne, Riyad al-Malki (à gauche) et le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, à la Muqataa, le siège de l'Autorité palestinienne à Ramallah, le 28 juin 2016. (Crédit : Flash90)
Le ministre des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne, Riyad al-Malki (à gauche) et le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, à la Muqataa, le siège de l’Autorité palestinienne à Ramallah, le 28 juin 2016. (Crédit : Flash90)

Il y a quelques mois, l’Autorité palestinienne avait révélé qu’elle était également en train de préparer une plainte contre le gouvernement britannique concernant la Déclaration Balfour. Le ministre des Affaires étrangères de l’AP Ryad al-Maliki, attribue ainsi à Londres la responsabilité de tous les « crimes israéliens » commis depuis la fin du mandat britannique. C’est la Grande-Bretagne qui s’est rendue coupable du premier péché d’ouvrir la route à l’établissement d’Israël parce que la Déclaration Balfour, a indiqué Maliki, « a donné à des gens qui n’appartiennent pas à cette terre quelque chose qui ne leur revenait pas ».

Les politiciens et porte-paroles raffinés de l’Autorité palestinienne voudraient faire croire au monde que leurs objections envers l’état d’Israël sont centrées autour de la question de l’occupation de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est et le problème lié aux implantations – et que ce qu’ils cherchent est un état de Palestine indépendant aux côtés d’Israël, et non à sa place.

Et voilà où nous en sommes encore, un siècle plus tard, avec les dirigeants palestiniens qui qualifient de ‘crime’ le début d’un processus qui, s’ils l’avaient accepté, leur aurait donné un état depuis longtemps”

La nouvelle campagne menée par les Palestiniens pour souligner les inégalités et les iniquités ostensibles de la Déclaration Balfour offre un autre récit. Elle montre une hostilité intacte envers la notion même d’une souveraineté juive où que ce soit en Terre Sainte, et un refus constant d’accepter la légitimité des Juifs en ces lieux.

La Déclaration de 1917 s’était engagée à sauvegarder les droits des autres même s’il s’agissait de réaliser les droits des Juifs. Ce qui fut le cas également du vote sur la partition de l’ONU en 1947. Et pourtant, voilà où nous en sommes encore, un siècle plus tard, avec les dirigeants palestiniens qui qualifient de ‘crime’ le début d’un processus qui, s’ils l’avaient accepté, leur aurait donné un état depuis longtemps. Aux yeux des dirigeants palestiniens, en 2016, nous, les Juifs, restons ceux qui n’appartiennent pas à cette terre, restons ceux qui ont obtenu quelque chose qui ne leur revenait pas.

Ce n’est pas le Hamas qui s’exprime, ce n’est pas une organisation terroriste qui s’est jurée de détruire tous les vestiges d’Israël. C’est la direction qu’on suppose modérée, qui se revendique comme le courant dominant. Les bons gars, relativement parlant. Cette hiérarchie considérée comme responsable aux yeux du monde. Les leaders avec lesquels Israël a négocié et devrait négocier.

Ehud Olmert, alors Premier ministre (à gauche), et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à Paris en 2008. (Crédit : Thaer Ganaim/Flash90)
Ehud Olmert, alors Premier ministre (à gauche), et le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à Paris en 2008. (Crédit : Thaer Ganaim/Flash90)

Malheureusement, il ne devrait pas y avoir de grosses surprises sur le sujet. La même direction palestinienne prétendument responsable, tout en affirmant vouloir une solution à deux états, ne cesse de pousser en faveur de résolutions à travers l’UNESCO qui réécrivent l’Histoire pour rompre les liens entre le Judaïsme (et le Christianisme) et ses lieux les plus saints à Jérusalem, discréditant donc la légitimité de la souveraineté juive.

De manière pathétique, la majorité des nations de l’UNESCO prennent part à cette farce, ne parvenant pas à s’opposer ou votant en définitive le soutien à cette raillerie palestinienne exercée à l’encontre des faits historiques. Avec la pusillanimité de leurs votes, ces nations encouragent donc l’intolérance palestinienne à la légitimité juive et donc, a fortiori, ils approuvent les violences exercées par les Palestiniens contre un état juif ostensiblement déraciné.

Les mêmes dirigeants palestiniens prétendument responsables, on doit aussi le rappeler, choisissent de ne pas accepter l’offre de paix faite par Ehud Olmert en 2008, qui encore une fois aurait donné aux palestiniens l’état viable, indépendant, adjacent à Israël dont ils assurent à la communauté internationale qu’il représente tout ce qu’ils recherchent.

Et les mêmes dirigeants palestiniens prétendument responsables utilisent sans relâche leurs médias télévisés, leur presse écrite et les réseaux sociaux pour inciter à la violence envers Israël, affirmant l’illégitimité de la souveraineté d’Israël.

L'un des nombreux dessins d'enfants palestiniens publiés sur la page Facebook du Fatah, le parti politique du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, le 11 octobre 2016. (Crédit : Palestinian Media Watch)
L’un des nombreux dessins d’enfants palestiniens publiés sur la page Facebook du Fatah, le parti politique du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, le 11 octobre 2016. (Crédit : Palestinian Media Watch)

En continuant à étendre ses implantations, en construisant des maisons pour les Juifs même dans les zones de Cisjordanie qu’Israël ne peut de manière crédible envisager d’acquérir par le biais de n’importe quel accord de paix, le gouvernement de Netanyahu, comme la plupart de ses prédécesseurs depuis qu’Israël s’est emparé des territoires lors de la guerre de 1967, déconsidère peu à peu ces véritables modérés palestiniens qui cherchent la paix et pensent qu’elle est atteignable.

Construire des maisons dans de telles zones discrédite également Israël au niveau international – sapant les affirmations gouvernementales de la bataille pour la paix et la quête d’une solution viable à deux états. Et cela nuit à l’intérêt fondamental d’Israël à maintenir un état juif et un régime démocratique, dans la mesure où deux de ces qualités fondatrices seront perdues si nous ne pouvons nous distinguer nous-mêmes des millions de Palestiniens dans les territoires disputés.

Des immeubles en construction dans l'implantation juive de Kiryat Arba, près de Hébron, le 6 juillet 2016. (Crédit : AFP/Hazem Bader)
Des immeubles en construction dans l’implantation juive de Kiryat Arba, près de Hébron, le 6 juillet 2016. (Crédit : AFP/Hazem Bader)

Mais quand Netanyahu dit aux Israéliens et à la communauté internationale que la cause originelle du conflit israélo-palestinien n’est pas l’entreprise des implantations, comme le clament les Palestiniens, mais plutôt le refus perpétuel des leaders comme de la population palestinienne d’intérioriser le droit du peuple juif à la souveraineté en Terre Sainte, les Palestiniens eux-mêmes en offrent la confirmation continue.

La Déclaration Balfour cherchait à faire revivre un foyer juif respectant les intérêts des non-juifs habitants cette terre. Trente années après, l’ONU a mis en place un cadre spécifique permettant cette réalisation. Cela n’a pas été acceptable pour les Palestiniens et pour ceux qui s’exprimaient en leur nom à l’époque, dans la mesure où leur désir de l’établissement d’un tout premier état palestinien était éclipsé par leur hostilité envers la notion de renaissance d’un état juif à leurs côtés. Et tout cela n’est évidemment pas acceptable pour les dirigeants palestiniens aujourd’hui.

En déclarant une guerre diplomatique et légale contre la Déclaration Balfour, les leaders palestiniens disent au monde – pour leur plus grand malheur et le nôtre – que rien n’a changé en cent ans, que leur opposition à notre état, quelles qu’en soient les frontières, reste plus forte que leur désir d’une entité indépendante qui leur appartiendrait. Un siècle plus tard, ils affirment encore que leur refus de partager toute part de cette terre avec les Juifs reste absolu.

Le bureau de Lord Balfour, à Beit Hatfutsot, le musée du peuple juif, à Tel Aviv. (Crédit : Ziko/Wikipedia)
Le bureau de Lord Balfour, à Beit Hatfutsot, le musée du peuple juif, à Tel Aviv. (Crédit : Ziko/Wikipedia)

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