La Catalogne ferme son bureau commercial à Tel Aviv et cesse ses activités de façon « immédiate »
Cette décision en grande partie symbolique du gouvernement socialiste local suit la tendance de l'Espagne et d'autres pays européens qui durcissent le ton avec Jérusalem
Le bureau commercial ouvert par la Catalogne à Tel Aviv il y a une dizaine d’années va fermer pour protester contre la poursuite par Israël de la guerre à Gaza, a annoncé mercredi le gouvernement de la région espagnole autonome dans un communiqué.
« La fermeture de ce bureau », décidée par le gouvernement socialiste en accord avec le groupe parlementaire de gauche « Catalogne en commun », « est immédiate et ses activités prendront fin ce jour ».
« Depuis le début du conflit en octobre 2023, le bureau de commerce extérieur et d’investissement à Tel Aviv a annulé toutes ses activités de promotion commerciale et ses missions dans la région. De plus, l’agence a recommandé aux hommes d’affaires de ne pas se rendre dans la région. Actuellement, il reste un cabinet technique sans aucune représentation politique ou institutionnelle », précise le communiqué.
Sur son compte X, le président du principal parti d’opposition « Ensemble pour la Catalogne », à la fois indépendantiste et populiste, Carles Puigdemont a condamné la décision du gouvernement pour des raisons qui semblent tenir plus à un combat électoral qu’à une opposition de fond sur la situation au Proche-Orient.
« Une grave erreur. Un exemple de plus que le Parti des socialistes de Catalogne est uniquement intéressé [par le fait] de se maintenir au pouvoir, à n’importe quel prix », a-t-il écrit.
« Le logement, la fiscalité, le tourisme, l’industrie, les relations extérieures … tout cela a été sacrifié dans le but de s’accrocher au pouvoir et d’achever la stratégie de démantèlement de la Catalogne, de la réduire, de la rendre médiocre, insignifiante, silencieuse, immobile. »

Par cette décision, le gouvernement catalan se rapproche des positions castillanes, résolument critiques d’Israël depuis le début de la guerre contre le Hamas, et de façon renouvelée ces dernières semaines. Dernière prise de position en date : le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a affirmé qu’Israël devrait être exclu de l’Eurovision après que son pays a mis en cause le système de vote du concours suite au succès de la chanteuse israélienne Yuval Raphael, arrivée en tête des votes du public.
Suite à l’annonce par le gouvernement israélien qu’il étendait encore davantage ses opérations dans la bande de Gaza, Sánchez avait déclaré qu’il fallait faire « pression sur Israël pour arrêter le massacre à Gaza ».