La CICAD dénonce une manifestation qui a associé le sionisme au fascisme à Genève
L'Action Antifasciste Genève, avec le soutien du mouvement BDS, avait appelé à manifester le 12 avril dernier en publiant une carte d'Israël et des territoires palestiniens recouverte du motif du keffieh

La Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation
(CICAD), organisation suisse de lutte contre l’antisémitisme, a exprimé « sa vive préoccupation et sa ferme condamnation » d’un appel à manifester le 12 avril dernier lancé par l’Action Antifasciste Genève.
Le « Cortège Antifasciste, Antisioniste », qui s’est rassemblé à 15h00 Place de Neuve à Genève, a été organisé avec le soutien du collectif anti-Israël Boycott Désinvestissement Sanctions (BDS).
Sur les réseaux sociaux, l’Action Antifasciste Genève avait auparavant appelé au rassemblement en rappelant aux militants de « penser à prendre [leur] keffieh ». Et d’ajouter : « Face à la situation à Gaza ne restons pas immobiles ! Gaza, Genève est avec toi ! »
Le rapprochement entre les terme « fasciste » et « sioniste » par l’organisation a suscité la condamnation de la CICAD dans un communiqué que le Times of Israel publie ci-après :
« Une telle mobilisation n’est pas anodine. Elle marque une dérive idéologique qu’il est urgent de nommer et de combattre.
Derrière l’appellation trompeuse : ‘Antifasciste, Antisioniste’ se cache un discours aux relents ouvertement antisémites.
Le terme ‘antisioniste’ est utilisé comme un paravent idéologique pour délégitimer l’existence même de l’État d’Israël, le seul État juif au monde. En niant ce droit fondamental à l’autodétermination du peuple juif, l’antisionisme caractérise plus que jamais une forme contemporaine d’antisémitisme.
En juxtaposant les termes ‘antifasciste’ et ‘antisioniste’, les organisateurs franchissent un seuil dangereux : ils assimilent le sionisme — expression légitime de l’autodétermination du peuple juif — à une idéologie oppressive. Une telle comparaison ne relève pas de l’ignorance, mais bien d’une volonté délibérée de réécrire l’Histoire, en renversant les rôles entre oppresseurs et persécutés. Dans le contexte de la guerre et des violences au Proche-Orient, certains slogans et déclarations publiques illustrent comment le terme ‘sioniste’ s’est substitué à ‘juif’ dans une rhétorique antisémite.

La communication entourant cette manifestation ne laisse planer aucun doute sur son caractère radical et haineux. L’affiche de l’événement montre une carte recouvrant d’un keffieh l’intégralité du territoire à l’ouest du Jourdain – sans mention d’Israël, traduisant la volonté d’effacer l’existence même de l’État hébreu. Ce visuel ne constitue pas une simple critique politique, mais bien une négation de la souveraineté d’un État et de l’identité d’un peuple.
Plus inquiétant encore, la vidéo annonçant la manifestation sur les réseaux sociaux utilise la chanson ‘Jenin’ d’El Far3i. Ce morceau glorifie les martyrs, ‘shahid’ et le recours à l’explosif. Ce choix musical n’est pas anodin : il constitue un message légitimant la violence comme moyen de protestation.
La CICAD alerte les autorités genevoises et vaudoises afin qu’elles interdisent ces manifestations incitant à la haine alors que les cas d’antisémitisme sont en recrudescence au prétexte de l’importation du conflit au Proche-Orient.
Nous rappelons que la liberté d’expression, droit fondamental, trouve ses limites dans l’appel à la haine, la discrimination et la violence. »