La coalition fustige Baharav-Miara, opposée à la loi protégeant Netanyahu d’une récusation
Dans une déclaration commune, les chefs politiques accusent la procureure générale de "tenter à nouveau d'annuler le choix démocratique" des électeurs israéliens
La coalition du Premier ministre Benjamin Netanyahu s’en est pris mardi à la procureure générale Gali Baharav-Miara après qu’elle s’est opposée à une loi visant à empêcher la Cour suprême d’ordonner la récusation du Premier ministre en cas de violation d’un accord sur les conflits d’intérêts dans le cadre de son procès pour corruption en cours.
Dans une déclaration commune envoyée par un porte-parole du ministre de la Justice Yariv Levin, les chefs de faction de la coalition accusent Baharav-Miara de « tenter à nouveau d’annuler le choix démocratique » des électeurs israéliens.
« Dans une démocratie, seuls les citoyens choisissent le Premier ministre », affirment-ils.
Ils nient également tout lien entre la volonté du gouvernement d’affaiblir le système judiciaire et le procès de Netanyahu.
Cette remise en question du maintien au pouvoir du Premier ministre Benjamin Netanyahu de la part de la procureure générale intervenue au lendemain de l’adoption par la Knesset de la première étape de son programme visant à annuler la capacité de la Cour suprême à invalider les mesures prises par le gouvernement, ce qui a eu pour effet d’accentuer les lignes de combat dans la lutte croissante pour le pouvoir judiciaire.
Baharav-Miara a affirmé dans son recours déposé auprès de la Haute Cour de justice que la Knesset avait abusé de son autorité pour améliorer la situation juridique du Premier ministre alors qu’il est jugé pour corruption et qu’elle avait cherché à « lui permettre d’agir en opposition avec les décisions de justice ».
Selon Mme Baharav-Miara, le projet de loi devrait être annulé en vertu de la doctrine de « l’abus du pouvoir constituant », qui permet à la Cour d’exercer un contrôle judiciaire sur les Lois fondamentales quasi-constitutionnelles si les juges estiment que l’objectif de la législation est de servir des intérêts politiques à court terme.
Le recours de Baharav-Miara la met une fois de plus en porte-à-faux avec le gouvernement et Netanyahu, avec qui elle s’est opposée à maintes reprises au sujet des décisions du gouvernement.
Netanyahu est jugé dans trois affaires distinctes et doit répondre d’accusations de corruption, de fraude et d’abus de confiance pour avoir prétendument accepté des cadeaux coûteux de la part de bienfaiteurs et tenté d’organiser des accords secrets avec des sociétés de médias pour obtenir une couverture plus positive. Il nie avoir commis tout acte répréhensibles.
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