La CPI demande l’arrestation immédiate du fils de Kadhafi
Seif al-Islam, le fils cadet du dictateur, est soupçonné de crimes contre l’humanité pour son rôle dans la répression du soulèvement populaire de 2011

La procureure de la Cour pénale internationale (CPI) a demandé mercredi l’arrestation immédiate du fils de l’ex-dictateur libyen Mouammar Kadhafi, Seif al-Islam, qu’un groupe armé libyen affirme avoir relâché vendredi.
Le mandat d’arrêt délivré à son encontre en 2011 pour crimes contre l’humanité « est toujours en vigueur et la Libye est tenue de procéder immédiatement à l’arrestation de M. Kadhafi et de le remettre à la CPI, indépendamment de toute prétendue loi d’amnistie en Libye », a déclaré Fatou Bensouda dans un communiqué, disant vérifier les informations concernant sa « prétendue libération ».
La « Brigade Abou Bakr al-Sadiq », l’un des groupes armés contrôlant la ville de Zenten (170 kilomètres au sud-ouest de Tripoli), avait affirmé que Seif al-Islam avait été libéré vendredi soir, « correspondant au 14 du mois de ramadan », en application d’une loi d’amnistie promulguée par le Parlement établi dans l’est du pays.
Seif al-Islam Kadhafi était le fils le plus en vue de Mouammar Kadhafi qui a dirigé la Libye d’une main de fer pendant 42 ans.
Né le 25 juin 1972 à Tripoli, le « Glaive de l’Islam », son nom en arabe, n’occupe pas de fonction officielle proprement dite mais représente plusieurs fois la Libye dans le cadre de négociations internationales, notamment lors des accords d’indemnisation des familles des victimes des attentats de Lockerbie en 1988 et du DC-10 d’UTA en 1989.
Il se fait aussi connaître lors de sa médiation dans l’affaire des infirmières bulgares libérées en 2007. Un mois plus tard, il expose un projet de modernisation de son pays, relançant les spéculations sur la question de la succession.
Très actif pendant le déclenchement en février 2011 de l’insurrection qui touche la Libye pendant le « Printemps arabe », il tente bec et ongles de sauver le régime dictatorial de son père.
En juin 2011, la Cour pénale internationale lance à son encontre un mandat d’arrêt pour crimes contre l’humanité. Elle l’accuse d’avoir joué un « rôle-clé dans la mise en œuvre d’un plan » conçu par son père visant à « réprimer par tous les moyens » le soulèvement populaire.