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Libye : un groupe armé dit avoir libéré un fils de Kadhafi

Seif al-Islam, le fils cadet du dictateur, est soupçonné de crimes contre l'humanité pour son rôle dans la répression du soulèvement populaire de 2011

Mouammar Kadhafi, l'ancien dictateur libyen, au 12e sommet de l'Union africaine, en février 2009. (Crédit : U.S. Navy photo by Mass Communication Specialist 2nd Class Jesse B. Awalt/Domaine public/WikiCommons)
Mouammar Kadhafi, l'ancien dictateur libyen, au 12e sommet de l'Union africaine, en février 2009. (Crédit : U.S. Navy photo by Mass Communication Specialist 2nd Class Jesse B. Awalt/Domaine public/WikiCommons)

Un groupe armé libyen a annoncé samedi avoir libéré le fils cadet du dictateur libyen déchu Mouammar Kadhafi, Seif al-Islam, condamné à mort en Libye et qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI).

La « Brigade Abou Bakr al-Sadiq », l’un des groupes armés contrôlant la ville de Zenten (170 kilomètres au sud-ouest de Tripoli), a affirmé que Seif al-Islam a été libéré vendredi soir, « correspondant au 14 du mois de ramadan », en application d’une loi d’amnistie promulguée par le Parlement établi dans l’est du pays.

« Nous avons décidé de libérer M. Seif al-Islam Mouammar Kadhafi. Il est désormais libre et a quitté la ville de Zenten », a indiqué la brigade dans son communiqué publié sur Facebook.

La ville de Zenten est contrôlée par des groupes armés opposés au gouvernement libyen d’union nationale (GNA) installé dans la capitale Tripoli et reconnu par la communauté internationale mais qui peine à étendre son autorité à l’ensemble de ce pays plongé dans le chaos.

Seif al-Islam Kadhafi était le fils le plus en vue de Mouammar Kadhafi qui a dirigé la Libye d’une main de fer pendant 42 ans.

Né le 25 juin 1972 à Tripoli, le « Glaive de l’Islam », son nom en arabe, n’occupe pas de fonction officielle proprement dite mais représente plusieurs fois la Libye dans le cadre de négociations internationales, notamment lors des accords d’indemnisation des familles des victimes des attentats de Lockerbie en 1988 et du DC-10 d’UTA en 1989.

Il se fait aussi connaître lors de sa médiation dans l’affaire des infirmières bulgares libérées en 2007.

Un mois plus tard, il expose un projet de modernisation de son pays, relançant les spéculations sur la question de la succession.

Crimes contre l’humanité

Très actif pendant le déclenchement en février 2011 de l’insurrection qui touche la Libye pendant le « Printemps arabe », il tente bec et ongles de sauver le régime dictatorial de son père.

En juin 2011, la Cour pénale internationale lance à son encontre un mandat d’arrêt pour crimes contre l’humanité. Elle l’accuse d’avoir joué un « rôle-clé dans la mise en œuvre d’un plan » conçu par son père visant à « réprimer par tous les moyens » le soulèvement populaire.

Il est arrêté en novembre 2011 par les milices formées d’anciens rebelles de Zenten et en juillet 2015, il est condamné à mort pour son rôle dans la répression meurtrière de la révolte de 2011, à l’issue d’un procès dénoncé par l’ONU et des ONG de défense des droits de l’Homme.

Les autorités libyennes et la Cour pénale internationale se disputent toujours le droit de le juger.

En juillet 2016, les avocats de Seif al-Islam avaient affirmé que leur client avait été libéré à la faveur d’une amnistie décrétée par les autorités libyennes non reconnues basées dans l’est du pays.

Cette amnistie, décrétée en avril 2016, ne peut s’appliquer aux personnes accusées de crimes contre l’humanité comme Seif al-Islam Kadhafi, avait rapidement réagi le GNA.

Depuis la chute du régime Kadhafi, la Libye est livrée aux milices armées et minée par des luttes de pouvoir et des violences.

Au total, trois des sept fils de Kadhafi sont morts pendant la révolution. L’un des survivants, Saadi Kadhafi, est toujours jugé en Libye pour son implication présumée dans la répression et le meurtre d’un ancien entraîneur de football.

La veuve du dirigeant déchu, Safia Farkech, et trois autres de ses enfants ont trouvé refuge en Algérie, puis à Oman.

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