La Défense sommée d’accéder au souhait de la famille pour la pierre tombale d’un soldat haredi
Les parents de Yisrael Yudkin veulent qu'un acronyme signifiant "Que Dieu venge son sang" soit ajouté à l'épitaphe au cimetière militaire de Jérusalem, ce qui leur a été refusé
La famille d’un soldat ultra-orthodoxe tué au combat à Gaza se bat contre le ministère de la Défense pour qu’un acronyme des mots « Que Dieu venge son sang » soit inscrit sur la pierre tombale du soldat, inhumé dans un cimetière militaire.
Cette divergence a retardé l’inauguration de la pierre tombale pour le capitaine Yisrael Yudkin, un commandant de compagnie adjoint du bataillon haredi Netzah Yehuda, qui a été enterré au cimetière militaire du mont Herzl à Jérusalem après être tombé au combat le 22 mai. Sa tombe est recouverte d’une plaque de marbre vierge et d’un panonceau en plastique portant son nom, son grade, la date de sa mort et le logo de l’armée israélienne.
L’affaire a également mis en lumière des problèmes plus généraux concernant la capacité de l’armée à répondre aux besoins des soldats haredi, dans un contexte de querelles juridiques et politiques concernant les exemptions générales du service militaire accordées à des dizaines de milliers d’hommes ultra-orthodoxes.
Les parents de Yudkin, qui vivent à Kfar Chabad près de Lod, ont reçu un courrier officiel les informant du rejet de leur demande. La famille a été informée que les lettres Hey Youd Daled, qui signifient Hashem Yikom Damo, ne rentrent pas dans le protocole des pierres tombales militaires, dont le format est généralement uniforme avec seulement quelques minces variations autorisées, selon la Quatorzième chaîne.
« Le ministère de la Défense ne fait que tourmenter notre famille », a déclaré Dubi Yudkin, l’un des frères d’Yisrael de Kfar Chabad, dans une interview (en hébreu) accordée à la Quatorzième chaîne lundi. Il a ajouté que la famille Yudkin est « une famille ultra-orthodoxe dont les quatre fils servent dans l’armée ».
Contacté par le Times of Israël pour les besoins de cet article, le ministère de la Défense n’a pas répondu.
Lundi également, des rabbins orthodoxes du groupe rabbinique Tzohar ont demandé au ministre de la Défense Yoav Gallant et au chef d’état-major de Tsahal Herzi Halevi de respecter la demande de la famille. Hashem Yikom Damo est une formule standard dans le judaïsme pour les Juifs qui ont été tués dans le cadre de leur foi.
L’affaire Yudkin survient au milieu d’un débat polarisant dans la société israélienne sur le service militaire des hommes haredi, qui sont largement exemptés de la conscription s’ils fréquentent une yeshiva. Les militants et les hommes politiques qui réclament la fin de cette exemption affirment qu’elle est discriminatoire, comme l’a jugé à plusieurs reprises la Haute Cour de justice et pas plus tard que mardi matin.
La lettre de Tzohar concernant la pierre tombale de Yudkin faisait référence à ce débat de société.
« De telles mesures de sensibilité sont nécessaires dans notre quête permanente pour aider à garantir que l’armée puisse être quelque chose d’accepté par l’ensemble de la population israélienne », ont écrit les rabbins, ajoutant qu’au vu du « sacrifice de la famille, nous demandons que la décision soit accordée pour renoncer au besoin d’uniformité en faveur des intérêts de la famille ».