La dernière vidéo de Trump ravive les accusations d’antisémitisme
L’enregistrement d’un discours qui dénonce une conspiration mondiale est superposé à des images de juifs célèbres
La dernière vidéo électorale du candidat républicain à l’élection présidentielle américaine, qui sera probablement la dernière de presque un an de campagne, a été critiquée pour son contenu à tonalité antisémite, qui sous-entend l’existence d’une vaste conspiration juive internationale qui soutient Hillary Clinton.
La publicité de deux minutes est composée d’un enregistrement sonore du discours donné par Donald Trump à West Palm Beach en octobre dernier, qui a été critiqué par la Ligue anti-diffamation (ADL) pour sa « rhétorique et ses métaphores qui ont historiquement été utilisées contre les juifs et alimentent toujours l’antisémitisme. »
La vidéo semble même aller plus loin, en illustrant les accusations de Trump de complot contre le peuple américain par des images de juifs célèbres.
George Soros, investisseur philanthrope, Janet Yellen, qui dirige la réserve fédérale, et Lloyd Blankfein, PDG de Goldman Sachs, qui sont tous juifs, apparaissent à l’écran alors que Trump fulmine contre les « leviers de pouvoir à Washington » et les « intérêts mondiaux particuliers », deux expressions considérées comme des appeaux à antisémites.
Exactly. All 3 villains in Trump's closing ad about global elites bleeding us dry are Jews. Not OK. https://t.co/w6C9xSoaKk via @joshtpm
— Michael Grunwald (@MikeGrunwald) November 6, 2016
La vidéo montre également des images de Bill et Hillary Clinton, du président Barack Obama, du Congrès, de dirigeants étrangers et des Nations unies. Elles sont toutes associées à des images d’Américains moyens, que Trump exhorte à se soulever.
« La seule chose qui peut stopper cette machine corrompue, c’est vous », dit Trump.
Le discours original de Trump avait également été attaqué pour ses similarités frappantes avec le pamphlet antisémite des « Protocoles des Sages de Sion », un faux antisémite qui a alimenté des violences contre les juifs pendant des siècles.
Ce n’est pas la première fois que la campagne de Trump est accusée de tenir un discours antisémite, conçu pour attirer l’extrême-droite dans la politique américaine. L’exemple le plus célèbre est son tweet du 2 juillet qui décrivait Clinton, encadrée d’une pile de billets et d’une étoile à six branches, comme la « candidate la plus corrompue de l’histoire ».
Le tweet avait été supprimé le jour-même et l’équipe de campagne avait remplacé l’image par une autre quasi identique, où l’étoile était remplacée par un cercle rouge. L’image provenait d’un site antisémite.

Trump et sa campagne ont catégoriquement démenti toutes les accusations d’antisémitisme, et certains ont essayé de se distancer des éléments antisémites qui le soutiennent, même si le candidat s’est opposé à ses efforts.
Au plus fort de la campagne des primaires, Trump avait tardé à désavouer le soutien du suprématiste blanc David Duke. Le candidat n’avait pas non plus condamné les attaques antisémites dirigées par ses partisans contre des journalistes qui avaient critiqué Trump, notamment le journaliste du New York Times Jonathan Weisman et la journaliste de GQ Julia Ioffe.
Pour sa défense, Trump et ses partisans ont cité le fait que sa fille, son gendre et trois de ses petits-enfants sont juifs (Ivanka Trump s’est convertie au judaïsme orthodoxe avant d’épouser Jared Kushner en 2009). Ils ont également ajouté que Trump avait été le grand maréchal de la parade d’hommage à Israël en 2004 et qu’il avait beaucoup d’amis juifs.