La famille de l’étudiante israélienne assassinée en Australie lance une bourse
Lors du lancement de la bourse, le père d'Aya Maasarwe, présent à Melbourne pour la condamnation du meurtrier de sa fille, indique que "la vengeance n'est pas son objectif"
La famille de l’étudiante arabe israélienne de 21 ans violée et assassinée en Australie en janvier a lancé dimanche une bourse à son nom à destination des médecins palestiniens.
Présent à Melbourne pour l’énoncé, mardi, de la peine infligée à Codey Herrmann, qui avait plaidé coupable du meurtre et du viol d’Aya Maasarwe, le père de la victime, Saïd, a indiqué au Guardian ne pas savoir combien de temps Herrmann devrait passer en prison.
« Notre objectif n’est pas la vengeance », a ainsi indiqué Saïd. « Nous pensons sans cesse, notre esprit, notre objectif est positif, pas négatif ».
Lui et sa fille Nour ont déclaré espérer que le meurtre d’Aya donnerait lieu à de plus grandes mesures de la part des autorités australiennes pour empêcher ce type de crimes.
Ron Finkel AM (Chair of Project Rozana), Saeed Maasarwe, Noor Maasarwe, Dr Jamal Rifi AM.www.rememberingaiia.comRead…
פורסם על ידי Project Rozana ב- יום ראשון, 27 באוקטובר 2019
La famille de l’étudiante a fait part de sa tristesse et de sa déception au sujet de la décision de la cour de publier les détails du meurtre.
« Au tribunal, nous voulions que quelque chose ne soit pas public, et c’est ce que nous avons demandé, mais le tribunal se fiche de nos sentiments ou de notre culture », a déploré Saïd.
« C’était très dur de voir [les détails du meurtre] dans la presse », a ajouté Nour. « Nous savons déjà ce qu’il s’est passé… C’est ma sœur et également ma meilleure amie… c’était très, très dur ».
La famille a lancé dimanche le programme de bourse Aiia Maasarwe Memorial Medical Fellowship via le Projet Rozana, une organisation qui, selon son site, tente de bâtir une meilleure entente entre Palestiniens et Israéliens à travers des programmes de santé.

Le fondateur du Projet Rozana, Ron Finkel, a indiqué au Guardian qu’il espérait que la bourse pourrait montrer que « de quelque chose de tragique, une chose positive peut émerger ».
Saïd avait demandé aux médias locaux d’épeler le nom de sa fille « Aya » plutôt que « Aiia » comme renseigné dans son passeport pour refléter le fait qu’elle est une Palestinienne de citoyenneté israélienne.
Le père a confié être toujours endeuillé, mais qu’il arrive à se souvenir de la joie de vivre inébranlable de sa fille.
« Elle souriait en permanence. Je me souviens tout le temps qu’elle était positive. Et elle était très, très sensible », a-t-il déclaré. « J’essaye de reprendre ma vie, une vie normale, mais ce n’est pas facile, car partout où je vais, chaque jeune fille que je vois, je pense à Aya ».

Le corps sans vie d’Aya Maasarwe avait été découvert par un passant aux abords d’un arrêt de tramway dans la seconde ville la plus importante d’Australie, à Melbourne, le 16 janvier, quelques heures après qu’elle a été agressée alors qu’elle rentrait chez elle.
La jeune fille, originaire de Baqa al-Gharbiya, était étudiante depuis cinq mois à l’université la Trobe de la ville, dans le cadre d’un échange avec l’université de Shanghai, en Chine. Elle avait été attaquée alors qu’elle discutait au téléphone avec sa sœur cadette présente en Israël.
Le meurtre de la jeune femme avait créé une véritable onde de choc en Australie. Des milliers de personnes s’étaient rassemblées en sa mémoire, et sa disparition avait entraîné un débat sur la sécurité des femmes dans les espaces publics.