La France préoccupée par « l’escalade ininterrompue » nucléaire de l’Iran
La porte-parole du Quai d'Orsay a relevé "les risques sérieux et accrus de prolifération sans aucune justification civile crédible" lors d'un point presse
« L’Iran est engagé dans une escalade nucléaire extrêmement préoccupante », a déploré jeudi la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, réagissant à la présentation par le ministère iranien de la Défense d’un nouveau missile balistique d’une portée de 2 000 kilomètres.
Anne-Claire Legendre a également relevé « les risques sérieux et accrus de prolifération sans aucune justification civile crédible » lors d’un point presse.
« La France condamne cette nouvelle violation de la résolution 2231 adoptée en 2015 par le Conseil de sécurité des Nations Unies », a-t-elle dit.
Le missile Kheibar, dernière version du Khorramshahr qui est le missile iranien de plus longue portée jusqu’ici, a été dévoilé à côté d’une réplique de la mosquée Al-Aqsa de la Vieille ville de Jérusalem, lors d’une retransmission en direct à la télévision publique.
Son nom fait référence à la ville antique de Khaybar, située dans l’actuelle Arabie saoudite, connue pour une bataille décisive du VIIe siècle au cours de laquelle l’armée du prophète Mahomet a vaincu ses milliers d’habitants juifs.
Selon les médias d’Etat iraniens, la vitesse du missile tactique à haute mobilité « peut atteindre Mach 16 en dehors de l’atmosphère et Mach 8 dans l’atmosphère », soit 16 et 8 fois la vitesse du son.
Cette présentation intervient dans un contexte de tensions accrues dans le conflit israélo-palestinien et un peu plus d’une dizaine de jours après un cessez-le-feu à Gaza qui a mis fin à cinq jours de conflit entre Israël et le Jihad islamique, mouvement terroriste islamiste armé par l’Iran.
Quelques jours après l’inauguration du missile Khorramshahr en 2017, le président américain de l’époque, Donald Trump, avait adressé un avertissement sévère à Téhéran, jetant une incertitude croissante sur la survie de l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 entre les grandes puissance et Téhéran.
Cet accord visant à empêcher l’Iran de se doter de la bombe atomique en échange d’une levée des sanctions internationales est en déliquescence depuis le retrait unilatéral en 2018 des Etats-Unis sous la présidence de Trump. Téhéran s’est largement affranchi de ses obligations à la suite de ce retrait.