La justice examine un accord clé sur le gaz en Méditerranée
L'opposition et des ONG ont attaqué le dernier accord signé par Netanyahu parce qu'il désavantage les consommateurs
La Cour suprême israélienne examinait mercredi un accord entre le gouvernement et un consortium israélo-américain aux implications économiques et stratégiques considérables pour l’exploitation des réserves de gaz en Méditerranée.
Signe de l’importance du sujet, la salle d’audience, dans laquelle la Cour suprême se penchait sur cinq recours contre l’accord, était pleine à craquer, a constaté une journaliste de l’AFP.
Le débat porte sur l’exploitation des importantes réserves gazières découvertes à la fin des années 2000 en Méditerranée au large d’Israël.
Ces découvertes changent la donne, non seulement en faisant entrevoir l’indépendance énergétique à un pays lourdement dépendant de l’étranger en la matière, mais aussi en lui ouvrant la perspective d’exporter son énergie, voire de nouer de nouveaux liens stratégiques dans la région.
Seulement les conditions d’exploitation par un consortium dirigé par les groupes américain Noble Energy et israélien Delek Drilling font l’objet depuis plusieurs mois d’une intense bataille, alors même que cette exploitation a déjà commencé.
Un premier accord entre le gouvernement et les compagnies a été remis en cause en décembre 2014 par l’autorité de la concurrence, les forçant à plusieurs mois de travail sous forte pression politique et économique pour réviser leur copie.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a signé un nouvel accord le 17 décembre. Cet accord est à présent attaqué devant la Cour suprême par l’opposition et des ONG parce qu’il fait selon elles la part trop belle au consortium au dépens des consommateurs et de l’Etat et qu’il conforte à leurs yeux la situation de monopole du consortium.
Si la Cour suprême rejette les recours, le consortium pourra mener et conclure des négociations pour la vente de gaz à des clients israéliens et étrangers.
Selon les experts, il s’agit de la phase la plus urgente car seule la conclusion de contrats permettrait de convaincre les banques de débloquer les fonds nécessaires au développement des champs.
Le consortium exploite depuis 2013 le gisement offshore de Tamar, à environ 80 kilomètres au large de Haïfa. Noble et Delek sont aussi associés dans le développement de Leviathan, vaste champ dont l’exploitation est prévue pour débuter en août 2019 quand les réserves de Tamar commenceront à se tarir.
La confirmation de l’accord permettrait aussi à M. Netanyahu d’aller de l’avant avec la Grèce et Chypre avec lesquels il veut renforcer la coopération pour l’exploitation du gaz.
