La loi pour renforcer les pénalités liées à la profanation du drapeau progresse
Quiconque brûle l’emblème national pourrait faire 3 ans de prison, et voir son assurance santé révoquée
Les députés ont approuvé mercredi un projet de loi en lecture préliminaire à la Knesset, qui attribuerait des peines plus sévères à quiconque profane le drapeau israélien.
Dans le cadre de la loi sur l’hymne national, les emblèmes et le drapeau de 1949, profaner le drapeau peut entraîner une peine d’un an de prison.
Le nouveau projet de loi autoriserait l’emprisonnement pendant une période pouvant aller jusqu’à trois ans, ou une amende de 50 000 shekels (11 900 euros). Les personnes reconnues coupables de ce crime pourraient également voir nombre de leurs droits révoqués, comme l’accès à l’assurance santé nationale et aux assurances chômage, et même les bourses de l’enseignement supérieur, a annoncé Haaretz.
Nava Boker (Likud) a déposé le projet de loi à l’ombre d’une vague de violence palestinienne contre les Israéliens de six mois, pendant laquelle 29 Israéliens, quatre ressortissants étrangers ont été assassinés pendant la vague de terrorisme palestinien et de violence depuis octobre. Environ 190 Palestiniens ont également été tués – les deux tiers pendant qu’ils attaquaient des Israéliens, et les autres pendant des affrontements avec les troupes, selon l’armée israélienne.
La proposition a été soutenue par 41 votes, et 30 députés s’y sont opposés. A présent, le projet de loi devra être approuvé par la commission de l’Environnement et des Affaires internes avant d’être à nouveau voté par la Knesset.
« Nous voyons des manifestations dans le pays où les gens brûlent les drapeaux d’Israël et continuent ensuite leur vie comme si rien ne s’était passé », a déclaré la députée Boker.
« Le projet de loi cherche à mettre fin à cette situation absurde, a continué Boker. Brûler le drapeau est une action agressive qui a un élément d’incitation contre la souveraineté [israélienne]. »
Selon Haaretz, la notice explicative accompagnant le projet de loi établit que « Suite à de nombreux cas où le drapeau israélien a été brûlé pendant des émeutes et des perturbations qui ont eu lieu récemment en Israël, il est proposé que tout citoyen d’Israël qui brûle un drapeau israélien, et dans une telle action témoigne qu’il ne veut pas être un citoyen du pays, se verra retiré les divers bénéfices fournis par l’Etat d’Israël, par exemple : sécurité sociale, aides pour un traitement médical, et bourses de l’enseignement supérieur. »
Le député du Meretz Issawi Frej a sévèrement critiqué la proposition : « Il n’y a qu’une seule manière de décrire le gouvernement actuel : une autorité de l’insécurité. Afin d’apaiser de nouveaux députés, ils leurs donnent des bonbons », a-t-il déclaré.
Affirmant que le projet de loi ne diminuerait pas le nombre des attaques, Frej a ajouté que « Je suis contre brûler le drapeau de l’Etat, mais voyez vous-mêmes qu’une cour américaine a décidé qu’il était permis de brûler le drapeau au nom de la liberté d’expression. Vous affrontez la bêtise. »
Une enquête sur l’artiste israélien Ariel Bronz est en cours parce qu’il aurait inséré le drapeau national dans son anus pendant une performance à la conférence culturelle Haaretz à Tel Aviv en début de mois.