La maire de Strasbourg veut un jumelage avec le camp d’Aïda en « soutien au peuple palestinien »
Strasbourg est par ailleurs jumelée depuis plus de 30 ans avec Ramat Gan, en Israël, un partenariat contesté par des militants pro palestiniens qui ont manifesté pendant le conseil municipal

La maire de Strasbourg Jeanne Barseghian (EELV) a annoncé jeudi à l’AFP sa volonté de nouer un jumelage avec le camp palestinien d’Aïda, en « soutien au peuple palestinien ».
« C’est un acte fort de soutien au peuple palestinien. C’est vraiment un acte de solidarité internationale », a expliqué Jeanne Barseghian qui souhaite que cette décision de jumelage soit adoptée lors du conseil municipal de juin.
Strasbourg, « c’est aussi le symbole d’une ville qui a été déchirée, meurtrie, et qui a été le lieu de la réconciliation, puis de la paix. C’est aussi ce message d’espoir qu’on envoie au peuple palestinien », selon l’édile.
Des liens préexistent entre Strasbourg et la ville de Bethléem depuis 2000, ainsi qu’avec le proche camp de réfugiés d’Aïda. De jeunes musiciens et danseurs d’Aïda avaient notamment été invités en 2023 au festival Musica à Strasbourg.
Une délégation du camp palestinien se rend samedi dans la ville alsacienne.
L’adjointe à la maire de Strasbourg Véronique Bertholle devait, elle, se rendre il y a quelques semaines au camp d’Aïda dans le cadre d’une mission organisée par l’association Cités Unies France, mais Israël a révoqué l’autorisation de voyage donnée à cette délégation, une décision dénoncée par le Quai d’Orsay.

« Ça a été vraiment un choc, c’est un acte grave d’empêcher une mission diplomatique des autorités françaises sur le territoire israélien et palestinien », a déploré Jeanne Barseghian, espérant que ce voyage puisse être reprogrammé.
Strasbourg est par ailleurs jumelée depuis plus de 30 ans avec Ramat Gan, en Israël, un partenariat contesté par des militants pro palestiniens qui ont manifesté pendant le conseil municipal lundi.
« Actuellement, ce jumelage est gelé, puisque je considère que les conditions ne sont pas réunies pour qu’on puisse l’investir », a précisé Jeanne Barseghian, « mais c’est une porte qui existe et qui pourra se rouvrir ».
Un autre partenariat, celui de Sciences Po Strasbourg avec une université israélienne, a été la cause de plusieurs blocages du bâtiment universitaire par des étudiants.
Depuis le 7 octobre, date des attaques sans précédent du Hamas contre Israël, des tags antisémites ont été retrouvés dans la ville alsacienne, notamment sur le campus universitaire et près d’un lieu de mémoire de la Shoah.
Mme Barseghian a « condamné fermement » la recrudescence d’actes antisémites et plus largement « toute forme de violence ».