La police enquête pour crime de haine après l’incendie de voitures à Abu Ghosh
Des graffitis sont peints par des habitants d'implantations pour protester contre l'arrestation de plusieurs suspects juifs d'extrême droite lors de récents saccages en Cisjordanie

Des suspects ont mis le feu à des voitures et causé d’autres dégâts matériels dans une ville arabe proche de Jérusalem, tôt lundi matin, dans ce que la police considère comme un crime de haine.
Selon la police, quatre véhicules ont été incendiés à Abu Ghosh. Personne n’a été blessé dans ces incendies.
Les suspects ont également peint des graffitis sur un mur voisin, sur lesquels on peut lire « tag mehir » [prix à payer] et « 30 jours [de] détention administrative ». Le premier terme est utilisé par les habitants des implantations extrémistes pour se venger de ce qu’ils considèrent comme des actions et des politiques auxquelles ils s’opposent, tandis que le second est une pratique controversée des autorités israéliennes consistant à détenir des suspects sans inculpation.
La détention administrative, essentiellement utilisée contre les Palestiniens, a été récemment appliquée à plusieurs Israéliens juifs soupçonnés d’être impliqués dans les récents saccages perpétrés par des habitants des implantations en Cisjordanie. Cette mesure a été décriée par les dirigeants de la coalition d’extrême droite.
La police a indiqué qu’un hélicoptère était utilisé pour retrouver les suspects et que des agents rassemblaient des preuves à Abu Ghosh, connue pour ses relations très amicales avec les juifs et son houmous légendaire.
« L’enquête est en cours », a déclaré la police.
תיעוד פשע שנאה באבו גוש: מציתים כלי רכב, ונמלטים. ראש המועצה: לא ישברו את היחסים בין העמים https://t.co/54wxMLyrIX pic.twitter.com/aBKYZerRSc
— Yossi Eli יוסי אלי (@Yossi_eli) July 17, 2023
Si les actes de vandalisme commis par des extrémistes juifs sont fréquents dans les villages palestiniens de Cisjordanie, ils le sont beaucoup moins dans les communautés arabes israéliennes.
Il est extrêmement rare que les auteurs de ces actes soient arrêtés et les groupes de défense des droits de l’homme déplorent le fait que les condamnations soient encore plus rares, la majorité des charges retenues dans de telles affaires étant abandonnées.
Les actes de vandalisme commis à Abu Ghosh s’inscrivent dans un contexte d’augmentation d’actes de violence commis par de violents habitants d’implantations depuis l’attentat terroriste palestinien perpétré le mois dernier à l’extérieur de l’implantation d’Eli, au cours duquel quatre résidents d’implantations israéliennes ont été tués par des terroristes du Hamas.
Par la suite, des centaines de résidents des implantations se sont déchaînés dans les villes et villages palestiniens pendant cinq jours, incendiant des maisons et des voitures et, dans certains cas, ouvrant le feu. Un Palestinien a été tué dans des circonstances peu claires.
Les émeutes ont été condamnées par des hommes politiques, y compris par certains membres de la coalition de droite dure ; les dirigeants des implantations n’ont pas clairement condamné les émeutes.
Le gouvernement s’est engagé à demander des comptes aux habitants des implantations. Deux suspects ont été inculpés dans le cadre des émeutes. Cinq Israéliens ont été placés en détention administrative pour terrorisme. Des centaines de personnes ont été filmées alors qu’elles participaient aux attaques.