La police et la procureure générale n’enquêteront pas sur le juge Isaac Amit
Les soupçons de conflit d'intérêts envers le président intérimaire de la Haute Cour sont écartés, mais le ministre de la Justice exige une procédure disciplinaire
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.

Le chef du département des enquêtes de la police, le commissaire adjoint Boaz Blatt, a déclaré jeudi qu’il n’ouvrirait pas d’enquête sur le juge de la Cour suprême par intérim, Isaac Amit, qui aurait agi de manière irrégulière dans un procès civil portant sur des biens appartenant au juge.
« Aucun soupçon d’infraction pénale n’a été soulevé et il n’y a aucune raison de demander au procureur général d’ouvrir une enquête criminelle », a indiqué Blatt aux médias israéliens à ce sujet.
Pour sa part, la procureure générale Gali Baharav-Miara a déclaré jeudi au député du parti Otzma Yehudit Yitzhak Kroizer qu’elle n’ouvrirait pas d’enquête criminelle contre le juge par intérim de la Cour suprême Yitzhak Amit après que la déclaration du chef des enquêtes de police.
Krozier, membre du comité de sélection des juges de la coalition, avait demandé à la procureure générale si elle avait l’intention d’ouvrir une telle enquête, notant que les procédures de nomination avaient été reportées afin de terminer les enquêtes judiciaires dans des situations similaires.
« La position de toutes les parties professionnelles qui ont examiné les plaintes est qu’il n’y a pas de base pour la poursuite d’une enquête », a déclaré Baharav-Miara au député.
En début de semaine, la presse avait rapporté que des poursuites civiles auraient placé Amit en situation de conflit d’intérêts dans d’autres procédures judiciaires où il intervenait en tant que juge, impliquant des parties liées à ces affaires civiles. Amit a expliqué avoir délégué la gestion de la propriété à son frère par le biais d’une procuration et qu’il n’était pas informé des procédures en cours, ignorant ainsi tout potentiel conflit d’intérêts.
Malgré la décision de la police de ne pas enquêter, le ministre de la Justice, Yariv Levin, a exigé que le conseiller juridique du ministère de la Justice et la commission de sélection des juges déposent une plainte formelle pour initier une procédure disciplinaire contre Amit, qu’il accuse d’avoir enfreint les règles d’éthique et les lois relatives aux conflits d’intérêts.
Suite aux informations publiées sur les poursuites civiles d’Amit et sur un éventuel conflit d’intérêts, Levin a annoncé mercredi à la Haute Cour de justice qu’il reportait le vote de la commission de sélection des juges sur la nomination d’un nouveau président de la Cour suprême jusqu’à ce que les accusations portées contre Amit aient été clarifiées.
En décembre, la Haute Cour avait sommé Levin d’organiser un vote avant le 16 janvier, après 15 mois de blocage par le ministre de la Justice, opposé à ce qu’Amit, un candidat libéral, accède à la présidence, une issue probable en cas de scrutin au sein de la commission.
La Cour a demandé au procureur général de répondre à l’annonce de Levin avant ce matin, avant de prendre une décision.