La police ouvre une enquête pour crime de haine dans un village palestinien
Des images de vidéosurveillance montrent des individus masqués marcher dans le village du nord de la Cisjordanie de Qira, près de l'implantation d'Ariel, et lacérer des pneus
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
La police a ouvert une enquête après que des Palestiniens d’une localité du nord de la Cisjordanie ont découvert dimanche matin des dizaines de véhicules vandalisés et des messages de haine en hébreu tagués sur des murs du village.
Parmi les phrases taguées à Qira au nord de l’implantation d’Ariel figuraient : « Pas de place pour les ennemis en Israël » et « Lorsque les Juifs souffrent, il est de notre devoir de ne pas oublier ». Les pneus de treize véhicules ont été lacérés et des étoiles de David ont été retrouvées taguées à plusieurs endroits.
Des caméras de vidéosurveillance ont filmé plusieurs individus masqués déambuler dans le village et crever les pneus d’un tracteur et d’autres véhicules sur leur chemin.
Abdullah Kamil, le gouverneur du district de Salfit où se trouve Qira, a déclaré à Haaretz que le gouvernement israélien « porte la responsabilité de ce crime et des attaques répétées des colons ».

Dans un incident similaire le mois dernier, les résidents du village de Douma, dans le centre de la Cisjordanie, avaient découvert des slogans haineux sur des façades et les pneus de cinq voitures lacérés.
« Expulser ou tuer » et « Juifs, réveillez-vous et chasser l’adversaire » pouvait-on notamment lire sur les murs.
Ce village avait été le théâtre d’un attentat terroriste en 2015 commis par des Juifs extrémistes. Trois membres d’une famille avait péri dans un incendie criminel.
L’incident de Duma est le deuxième du genre ce mois, après une attaque similaire à Asira al-Qibliya, où quinze jeunes résidents de l’implantation radicale d’Yitzhar sont entrés dans la ville du nord de la Cisjordanie et ont vandalisé trois voitures, crevant les pneus et lançant des pierres sur les pare-brise.
Malgré des dizaines de crimes racistes ayant ciblé des Palestiniens et leurs biens au cours de l’année dernière, les arrestations des responsables ont été extrêmement rares. Des groupes de défense des droits humains se sont plaints que les condamnations étaient encore plus rares, la majorité de ces affaires étant classés sans suite.
Les incidents, parfois surnommés des attaques du « Prix à payer », se limitent habituellement à des incendies et des graffiti, mais ils sont parfois allés jusqu’à des attaques physiques, et même des meurtres.
En décembre, le Bureau des Nations unies pour la Coordination des Affaires humanitaires a publié un rapport qui montrait une hausse de 69 % des attaques d’habitants d’implantations à l’égard des Palestiniens en 2018 par rapport à 2017.