La police ukrainienne accuse de fraude une banque appartenant à un Juif viennois
La brigade des fraudes pointe du doigt un « groupe criminel » travaillant pour un organisme dirigé par le chef du Congrès juif euro-asiatique Julius Meinl
Des enquêteurs de la police ukrainienne ont accusé des représentants d’une banque appartenant à un Juif autrichien d’avoir fraudé l’Ukraine pour plus de 750 millions de dollars et de blanchir cet argent pour une utilisation ultérieure.
La fraude présumée a eu lieu entre 2011 et 2015 avec l’aide d’un « groupe criminel de personnes non identifiées qui représentaient la Meinl Bank avec les propriétaires d’un certain nombre de banques ukrainiennes », selon une déposition de la brigade des fraudes de la police ukrainienne le mois dernier devant un tribunal de Kiev.
Le site d’information Glavcom a publié semaine dernière un dossier sur l’enquête.
Meinl Bank est dirigée par Julius Meinl, 56 ans, qui a été élu en 2014 président du Congrès juif euro-asiatique – l’une des cinq filiales régionales du Congrès juif mondial.
Interrogé par JTA pour une réaction sur les allégations, le porte-parole de la Meinl Bank Thomas Huemer a écrit jeudi dans un courriel que sa banque « ne commente pas les rumeurs. La banque rappelle que toutes ses activités sont menées dans le cadre de toutes les lois et règlementations pertinentes ». La banque « rejette fermement toute allégation d’acte répréhensible », a-t-il ajouté.
Mais les enquêteurs de police ukrainiens qui enquêtent sur la banque depuis février cette année ont dit au tribunal que les actions faites par « des personnes non identifiées ont conduit au non-paiement d’impôts au Trésor de l’Ukraine sur une grande échelle, ce qui a amené des banques à l’insolvabilité, à la faillite et à l’obligation de compenser les banques commerciales avec le Fonds de garantie des dépôts ».
Glavcom décrit un système par lequel Meinl Bank aurait prétendument consenti des prêts à entités ukrainiennes, avec des garanties offertes par des tiers qui sont immatriculés en dehors de l’Ukraine, mais qui ont encore des liens avec les organismes de prêt.
Les sociétés de prêt ont alors transféré des dizaines de millions de dollars depuis l’Ukraine vers des comptes offshore avec l’aide de Meinl Bank, selon la brigade des fraudes. Ensuite, les entreprises de prêt ont déclaré faillite, permettant à Meinl Bank d’encaisser les garanties.
Le but de cet accord circulaire présumé était de sortir d’Ukraine de l’argent et de le blanchir pour être utilisé dans l’Union européenne et au-delà, selon l’enquête, qui est en cours.