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La politique d’Elizabeth Warren à l’égard d’Israël

L'espoir présidentiel démocrate a été clair quant à son désir de se servir des aides pour faire pression sur Israël, sans préciser à quoi pourrait ressembler un tel plan

La candidate démocrate à l'investiture présidentielle, la sénatrice Elizabeth Warren (Massachusetts) s'adresse à une foule devant le Francis Marion Performing Arts Center, le 26 octobre 2019 à Florence (Caroline du Sud). (Crédit : Sean Rayford/Getty Images/AFP)
La candidate démocrate à l'investiture présidentielle, la sénatrice Elizabeth Warren (Massachusetts) s'adresse à une foule devant le Francis Marion Performing Arts Center, le 26 octobre 2019 à Florence (Caroline du Sud). (Crédit : Sean Rayford/Getty Images/AFP)

WASHINGTON (JTA) – S’agissant de faire pression sur Israël, Elizabeth Warren n’a pas de plan précis.

La sénatrice du Massachusetts, qui est favorite dans les sondages parmi les candidats démocrates à l’investiture présidentielle, fait maintenant l’objet d’un examen plus attentif en tant que nouvelle candidate viable. Ce qui est apparu, c’est que Warren est vague sur la façon dont elle ferait pression sur Israël si elle estimait que le pays agissait contre les intérêts américains.

Dans une vidéo présentée à la conférence annuelle de J Street, le groupe politique libéral juif pour le Moyen-Orient, Warren a fourni des détails sur d’autres aspects de sa politique israélienne et a clairement exprimé sa volonté de faire pression sur Israël. Mais elle a refusé de préciser comment elle pourrait le faire.

« Nous devons trouver des moyens de faire des progrès tangibles sur le terrain vers une solution à deux États », déclarait-elle ainsi dans la vidéo.

« Parfois, cela peut signifier trouver des moyens d’exercer des pressions et de créer des conséquences pour des comportements problématiques, comme l’ont fait d’anciens présidents démocrates et républicains », a-t-elle dit. « Par exemple, si le gouvernement israélien continue de prendre des mesures pour annexer officiellement la Cisjordanie, les États-Unis devraient indiquer clairement qu’aucune de notre aide ne devrait servir à appuyer l’annexion ».

La semaine dernière, dans l’Iowa, Warren a été interrogée sur cette question par un journaliste.

« Tout est sur la table », a-t-elle répondu sans donner de détails.

La question est importante dans la mesure où la volonté d’obtenir de l’aide pour modifier la politique d’Israël est en train de devenir un test décisif pour les démocrates. Certains à gauche insistent pour que l’aide soit utilisée pour faire pression sur Israël, tandis que les modérés disent que c’est un pas de trop.

J Street a annoncé cette semaine qu’elle était prête à plaider en faveur de la pression américaine sur Israël si le Premier ministre Benjamin Netanyahu tient sa promesse d’annexer certaines parties de la Cisjordanie. Et les militants d’IfNotNow, un groupe juif qui critique – vivement – les politiques de sécurité d’Israël, ont fait pression sur les candidats démocrates pour savoir s’ils utiliseraient l’aide américaine pour faire pression sur Israël afin qu’il cesse de construire des implantations.

La candidate démocrate à l’élection présidentielle, la sénatrice Elizabeth Warren, (Massachusetts), prend la parole lors de la conférence Power of our Pride Town Hall, le jeudi 10 octobre 2019, à Los Angeles. (AP/Marcio Jose Sanchez)

Dans l’ensemble, la politique de Warren à l’égard d’Israël illustre bien comment elle se situe à cheval entre le centre du parti, incarné par l’ancien vice-président Joe Biden, et son aile gauche, dont le sénateur du Vermont Bernie Sanders est actuellement le porte-drapeau.

Comme Sanders, Warren peut se montrer très critique à l’égard du gouvernement israélien. Mais elle souligne également les dangers auxquels Israël est confronté dans une région en pleine tourmente, comme le fait Biden. Et à l’instar des deux hommes, elle s’est engagée à annuler la décision du président Donald Trump de couper l’aide aux Palestiniens.

Et bien que Warren, comme Sanders, ait dit qu’elle était prête à faire pression sur l’aide, elle ne veut pas préciser comment.

Sanders a été précis sur la question de l’aide. Lors de la conférence de
J Street, il s’est dit prêt à prendre une partie de l’aide américaine et à la réaffecter à l’aide humanitaire pour les Palestiniens de Gaza.

Le candidat démocrate à l’élection présidentielle, le sénateur Bernie Sanders, Indépendant du Vermont, prend la parole lors d’un débat aux primaires organisé par CNN/ »New York Times » à la Otterbein University, le 15 octobre 2019, à Westerville, Ohio. (John Minchillo/AP)

Un président peut faire pression sur Israël de plusieurs façons. Il s’agit notamment de réduire les quelque 4 milliards de dollars de garanties de prêts fournis par les États-Unis, de réduire une partie de l’aide militaire annuelle de 3,8 milliards de dollars et de soutenir les efforts d’étiquetage des produits d’exportation fabriqués en Cisjordanie.

La Jewish Telegraphic Agency a posé la question de l’aide directement à Alexis Krieg, une porte-parole de la campagne de la sénatrice, qui n’y a pas répondu.

Mais il y a peut-être un indice dans ce que Warren a indiqué à J Street quand elle a dit « comme l’ont fait les précédents présidents démocrate et républicain ». Aucun président n’a eu recours à l’aide militaire pour exercer une pression sur Israël depuis 1981, lorsque Ronald Reagan a suspendu la livraison des avions de combat pendant deux mois après la destruction du réacteur nucléaire irakien par Israël.

Mais plus récemment, les présidents George H.W. Bush, Clinton et George W. Bush ont refusé à Israël des garanties de prêts proportionnelles à ses dépenses pour les implantations en Cisjordanie. Obama a mis fin à cette pratique, mais la loi autorisant un président à le faire est toujours en vigueur.

Une banderole de campagne faisant la promotion du Premier ministre Benjamin Netanyahu est accrochée à une maison dans l’implantation juive d’Efrat, dans le Gush Etzion, le 31 juillet 2019. (Gershon Elinson/Flash90)

Krieg a fourni des précisions dans des domaines non liés à l’aide. Avec les récentes déclarations de Warren et son bilan en tant que sénatrice, une image émerge de la façon dont elle voit le Moyen-Orient :

« Deux Etats » est primordial : C’est ce qui est le plus ressorti de la déclaration de Warren à J Street et ce qu’elle a répété à plusieurs reprises dans sa campagne.

« La sénatrice Warren croit qu’une solution à deux États est la meilleure solution pour les intérêts des États-Unis, pour la sécurité et l’avenir d’Israël, et pour garantir les droits, la liberté et l’autodétermination des Palestiniens », a dit Mme Krieg. « En tant que présidente, elle cherchera des moyens de préserver la viabilité de la solution des deux États sur le terrain. »

Virage à 180 degrés par rapport à Trump : Comme d’autres candidats démocrates, Mme Warren dit qu’elle reviendra sur les décisions politiques de Trump sur le conflit israélo-palestinien, notamment en rétablissant l’aide aux Palestiniens, en apportant un soutien à la mission des Nations unies qui aide les réfugiés palestiniens (UNRWA) et en invitant un envoyé palestinien à revenir à Washington.

Se concentrer sur Gaza : Krieg a déclaré que Warren se concentrerait sur la « catastrophe humanitaire » à Gaza.

« La sénatrice Warren soutient les mesures immédiates visant à améliorer l’accès à l’eau, à l’électricité et aux soins de santé à Gaza, ainsi qu’à accroître la liberté de circulation », a fait savoir Mme Krieg. « En tant que présidente, elle cherchera un arrangement politique qui mette fin aux attaques à la roquette et au blocus et qui permette la réunification politique de Gaza avec la Cisjordanie. »

Un Palestinien se trouve sur un pickup transportant un sac d’aide alimentaire fourni par l’UNRWA au sud de Gaza ville à Rafah, le 25 juin 2019. (Said Khatib/AFP)

Tout dire publiquement : Les dirigeants israéliens et leurs partisans américains préfèrent généralement que les présidents mettent leurs différends avec Israël en sourdine. Warren a clairement fait savoir qu’elle est prête à faire des reproches à Israël publiquement.

Au cours des deux dernières années, elle a critiqué le traitement réservé par Israël aux manifestants-émeutiers à la frontière de Gaza, ses plans pour détruire les maisons palestiniennes illégales et la volonté de Netanyahu d’annexer la Cisjordanie. Elle a aussi traité Netanyahu de corrompu. Elle a recruté comme collaborateur Max Harris, l’un des fondateurs d’IfNotNow, bien qu’il ne s’occupe apparemment pas des questions israéliennes.

« Soyons clairs : nous pouvons dénoncer les politiques d’extrême droite du gouvernement Netanyahu comme l’annexion et les implantations, tout en soutenant Israël », a-t-elle dit dans sa vidéo à J Street.

Garantir la sécurité d’Israël : Warren s’est exprimée ouvertement en faveur de l’aide à la défense. « Israël vit dans une partie très dangereuse du monde, et dans une partie du monde où il n’y a pas beaucoup de démocraties libérales et de démocraties contrôlées par la primauté du droit », a-t-elle dit en 2014 lorsqu’elle a été critiquée pour son vote en faveur du financement du système israélien de défense antimissile Dôme de Fer.

Warren a repris un thème similaire dans sa déclaration vidéo. « Je crois qu’Israël est un allié fort et important. Je suis attachée à la sécurité et à la sûreté d’Israël et je coopère étroitement avec les Israéliens face aux menaces du Hamas, du Hezbollah et de l’Iran », a-t-elle affirmé.

Sortir du Moyen-Orient : Lors d’un débat démocrate au début du mois, Warren s’est dit d’accord avec la représentante de l’État d’Hawaï, Tulsi Gabbard, qui s’oppose à toute présence militaire américaine au Moyen-Orient. « Je ne pense pas que nous devrions avoir des troupes au Moyen-Orient », a dit Mme Warren, un commentaire choquant pour les experts qui considèrent Tulsi Gabbard comme à part.

Krieg a dit à la JTA que Warren « faisait référence aux troupes de combat, et non à celles qui sont stationnées au Moyen-Orient et n’occupent pas des fonctions de combat ». C’est peut-être une distinction qui ne change rien : la question qui a suscité l’échange du débat a été le retrait précipité des soldats américains de la Syrie. Il s’agissait de troupes de combat, mais qui étaient là pour protéger les alliés kurdes contre les attaques de la Turquie.

BDS : Krieg a réitéré ce que Warren a dit dans le passé sur le mouvement de boycott d’Israël : elle s’y oppose, mais elle s’oppose aussi, pour des raisons de liberté d’expression, aux propositions législatives visant à empêcher les boycotts.

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