La Pride de Jérusalem maintenue, pour les otages et les droits des LGBTQ
La bannière "Born to be Free" symbolise la lutte pour la libération des otages détenus depuis le 7 octobre et pour les droits des gays - "la liberté et une vie sûre pour tous"
Cette année, la parade des Fiertés et de la tolérance de Jérusalem se déroulera sous le signe de « Born to be Free » (Né pour être libre), associant un appel à la libération des 132 otages détenus par le groupe terroriste palestinien du Hamas et d’autres groupes terroristes dans la bande de Gaza à son habituel rassemblement en faveur des droits des LGBTQ.
Contrairement à Tel Aviv, qui a annulé sa célèbre Gay Pride en raison de la guerre en cours, la Jerusalem Open House for Pride and Tolerance a annoncé qu’elle maintiendrait sa traditionnelle marche prévue pour le 30 mai.
L’événement est organisé en coopération avec le Forum des familles d’otages et de disparus, la principale organisation représentant les familles de captifs.
« Ce slogan commun symbolise les valeurs fondamentales de la lutte pour le retour des otages et de la marche des Fiertés et de la Tolérance, à savoir la revendication de la liberté et d’une vie sûre pour tous », ont indiqué les organisateurs dans un communiqué publié ce jeudi.
La marche suivra son itinéraire habituel dans la capitale, du Liberty Bell Park au parc de l’Indépendance. Toutefois, les participants auront pour consigne de ne pas diffuser de musique. Des drapeaux jaunes, symbole de soutien aux otages, viendront s’ajouter aux drapeaux de fierté habituels.
« La Jerusalem Open House a placé les victimes du 7 octobre au premier plan de sa mobilisation cette année, et je suis touché par leur soutien à notre combat », a indiqué Tom Barkai, responsable de la section de Jérusalem du Forum des familles d’otages et de disparus, dans le communiqué de presse.
Un rassemblement final dans le parc accueillera les familles et les proches des otages, les représentants des familles endeuillées et les communautés déplacées par la guerre.
Des artistes se produiront lors de cet événement « afin d’apporter espoir et réconfort en ces jours sombres ».
« Cette année, nous avons le devoir moral de nous tenir aux côtés des familles des otages, tout comme il est au cœur de notre engagement de lutter pour nos droits – la liberté, la sécurité et la liberté », a déclaré Nilli Maderer, responsable de la Jerusalem Open House. « Compte tenu de la douleur de ces derniers mois, ce défilé prend une signification double : nous appelons à une liberté et une égalité totales en Israël, pour tous ceux qui ne peuvent pas vivre une vie libre et pleine ».
Parmi les participants à la marche, le fan club de l’équipe de football Hapoel Jerusalem demandera la libération de Hersh Goldberg-Polin, un supporter engagé de l’équipe, selon le communiqué de presse.
Contrastant fortement avec la convivialité du défilé débridé de Tel Aviv, la marche lourdement sécurisée de Jérusalem est généralement considérée à la fois comme une célébration des Fiertés et une sorte de protestation contre les forces fondamentalistes religieuses intolérantes de la ville très religieuse, qui cherchent à proscrire les droits des LGBTQ. En 2015, le défilé a été le théâtre d’une attaque meurtrière perpétrée par un ultra-orthodoxe armé d’un couteau.
« Le lien avec le Forum des familles d’otages et de disparus est naturel et nécessaire, car ils se battent pour les mêmes valeurs que nous défendons depuis plus de vingt ans : le caractère sacré de la vie, les droits humains et le droit de chaque personne à être libre », a expliqué Jonathan Valfer, président de la Jerusalem Open House.
Depuis que la guerre a éclaté le 7 octobre avec le massacre perpétré par le Hamas dans le sud d’Israël, de nombreuses célébrations publiques se sont déroulées sur un mode plus discret en raison de la guerre et par égard pour les otages toujours détenus à Gaza.
128 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre dernier se trouveraient encore à Gaza – pas tous en vie. 105 civils ont été libérés des mains du Hamas lors d’une trêve d’une semaine fin novembre, et quatre autres otages avaient été libérées auparavant. Trois otages ont été secourus par des troupes, vivants, et les dépouilles de 12 otages ont également été retrouvées, dont trois qui ont été tués par erreur par l’armée.
L’armée israélienne a confirmé la mort de 38 des otages encore détenus par le Hamas, citant de nouveaux renseignements et de nouvelles preuves obtenus par les troupes opérant dans la bande de Gaza.
Le Hamas détient également les corps des soldats de Tsahal tombés au combat, Oron Shaul et Hadar Goldin, depuis 2014, ainsi que de deux civils israéliens, Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, qui seraient tous deux en vie après être entrés dans la bande de leur propre chef, respectivement en 2014 et 2015.