La Syrie accuse Israël d’une rare frappe en plein jour près de Massyaf
Citant des sources militaires, les médias affirment que certains missiles israéliens ont été interceptés par les systèmes de défense antiaériens
Israël a mené des frappes aériennes sur des positions du gouvernement en Syrie dans l’après-midi de samedi, a fait savoir l’agence de presse SANA, qui n’a pas fait état d’éventuelles victimes.
« L’ennemi israélien a mené une frappe aérienne contre des positions syriennes » dans plusieurs localités, notamment à Massyaf, une ville située dans la province centrale de Hama, a indiqué l’agence sans fournir de précisions sur les cibles visées.
D’après l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), l’aviation israélienne a ciblé des dépôts d’armes et des centres de recherches pour le développement de missiles et de drones appartenant au régime syrien dans trois localités de la province de Hama.
Plusieurs explosions ont été entendues dans ces secteurs, a ajouté l’ONG, qui dispose d’un vaste réseau de sources dans le pays en guerre. Elle n’a pas fait état de victimes.
« L’ennemi israélien a lancé un assaut aérien depuis le nord du Liban qui a pris pour cible un certain nombre de positions dans la région centrale » du pays, a continué SANA, citant une source militaire.
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L’agence de presse a indiqué que les défenses antiaériennes avaient été activées et qu’elles avaient intercepté des missiles israéliens sur la province de Hama. Les dégâts seraient actuellement encore en cours d’évaluation.
La Syrie affirme régulièrement intercepter des missiles israéliens, même si les analystes militaires doutent de telles affirmations.
L’armée israélienne ne commente pas les frappes spécifiques en Syrie mais elle a toutefois admis avoir effectué des centaines d’opérations contre les groupes soutenus par l’Iran qui tentent de s’ancrer militairement dans le pays. Elle déclare aussi attaquer les livraisons d’armes en direction de ces groupes.
Selon des informations locales, des explosions auraient été aperçues à proximité de la ville de Massyaf et dans les zones environnantes de l’ouest de la province de Hama, qui est contrôlée par le gouvernement. Des photos postées sur les médias sociaux ont montré de gros nuages de fumée s’élever dans le secteur.
Tandis que les frappes israéliennes présumées en Syrie ont habituellement lieu dans l’obscurité, celles de samedi ont été effectuées aux environs de 18 heures 45, alors qu’il faisait encore jour, selon SANA.
La région qui entoure Massyaf – qui serait utilisée comme base par les forces iraniennes et par les milices pro-iraniennes – a été visée de manière répétée, ces dernières années, au cours d’attaques largement attribuées à l’État juif.
Le secteur accueille également une structure qui appartient au Centre d’études et de recherche – le CERS – qui a été lui-même frappé à plusieurs reprises dans le passé.
Cela fait longtemps que les responsables occidentaux associent le CERS et la fabrication d’armes chimiques. Selon les États-Unis, le centre a développé du gaz sarin, une accusation démentie par les autorités syriennes.
Début mars, les frappes israéliennes, aux abords de Damas, ont tué deux officiers des Gardiens de la révolution islamiques – l’armée de la république islamique. Les gardiens ont juré de venger ces morts et ils ont lancé des attaques contre un site qu’ils ont qualifié de « centre stratégique israélien » dans la région du Kurdistan autonome.
Depuis que la guerre civile a éclaté en Syrie en 2011, Israël a mené des centaines de frappes aériennes dans le pays, qui ont visé des forces et des groupes terroristes liés à l’Iran, en particulier le long du plateau du Golan – comme le groupe terroriste du Hezbollah, au Liban, dont les combattants sont notamment déployés dans le sud de la Syrie.