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La Turquie réplique à Netanyahu et sa condamnation du massacre des Kurdes

Le porte-parole d'Erdogan qualifie la réaction de Netanyahu de "mots creux d'un politicien tombé en disgrâce et menacé de prison" et soutient que les Kurdes sont protégés

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'exprime lors de la 74e Assemblée générale de l'ONU à New York, le 26 septembre 2019. (Crédit : Don Emmert / AFP))
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'exprime lors de la 74e Assemblée générale de l'ONU à New York, le 26 septembre 2019. (Crédit : Don Emmert / AFP))

La Turquie a rétorqué à Benjamin Netanyahu jeudi qui avait condamné l’invasion du Kurdistan syrien par Ankara, dénigrant le Premier ministre israélien comme étant un futur détenu.

« Israël condamne fermement l’invasion turque des zones kurdes en Syrie et met en garde contre le nettoyage ethnique des Kurdes par la Turquie et ses mandataires », avait en effet déclaré Netanyahu dans un communiqué  jeudi, ajoutant que « Israël est prêt à apporter une aide humanitaire au courageux peuple kurde. »

En réaction, Fahrettin Altun, le directeur de la communication du président turc, Recep Tayyip Erdogan, a balayé les commentaires du chef du gouvernement israélien.

« Les mots creux d’un politicien tombé en disgrâce, menacé par plusieurs années de prison pour corruption, fraude et abus de confiance », ainsi écrit Fahrettin Altun sur Twitter.

« Les Kurdes syriens, y compris les 300 000 exilés en Turquie, sont sous la protection de la Turquie. Nous éliminerons tous les terroristes présents dans cette région et aiderons les Syriens à rentrer chez eux » a-t-il ajouté.

Mercredi, la Turquie a lancé une vaste offensive contre les zones contrôlées par les Kurdes dans le nord-est de la Syrie, avec des bombardements intensifs ouvrant la voie à une offensive terrestre rendue possible par le retrait des troupes américaines.

Des avions de combat et des tirs d’artillerie ont visé des positions kurdes sur la largeur totale de la frontière, obligeant des milliers de civils à fuir leurs maisons.

L’offensive a suscité une large condamnation internationale, certains pays, dont Israël, appelant à la création d’un État kurde indépendant.

Des civils syriens arabes et kurdes arrivent dans la ville de Tall Tamr, dans la province de Hasakeh dans le nord-ouest de la Syrie, après avoir fui les bombardements turcs sur la région proche de la frontière turque, le 10 octobre 2019. (Crédit : Delil Souleiman/AFP)

Netanyahu et Erdogan s’invectivent régulièrement. Israël et la Turquie entretiennent des relations diplomatiques glaciales, Netanyahu accuse régulièrement le président turc de « massacrer les Kurdes », et Erdogan lui reproche d’en faire autant avec les Palestiniens.

L’action militaire turque a provoqué le déplacement de plus de 60 000 personnes en moins d’un jour, d’après l’Observatoire syrien des droits de l’Homme.

Erdogan a fait savoir que 109 « terroristes » avaient été tué jusqu’à présent, faisant référence aux combattants kurdes de Syrie.

Plus tôt jeudi, le chef de l’État turc avait averti l’Union européenne de ne pas qualifier l’incursion d’Ankara en Syrie « [d’invasion »]. Il a menacé, comme auparavant, « [d’]ouvrir les frontières » et de laisser les réfugiés syriens affluer en Europe.

La Turquie considère les membres de la milice kurde de « terroristes » en raison de leurs liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan, ou PKK, qui se livre à une insurrection contre Ankara depuis 35 ans. Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts depuis. Les États-Unis et certains pays occidentaux classent également le PKK comme une organisation terroriste.

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