La Turquie riposte à l’attentat d’Istanbul en ciblant l’EI en Syrie et en Irak
Ankara souhaite aussi déloger l'EI au long de sa frontière de 900 km avec la Syrie

L’artillerie turque a bombardé « près de 500 positions » du groupe Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie en représailles à l’attentat suicide attribué au mouvement djihadiste qui a tué 10 touristes allemands mardi à Istanbul, a annoncé jeudi le Premier ministre turc.
« Après le lâche attentat d’Istanbul, nos forces armées ont visé ces 48 dernières heures par des tirs de chars et d’artillerie près de 500 positions de Daech (l’acronyme arabe de l’EI) en Syrie et en Irak », a déclaré Ahmet Davutoglu lors d’un discours devant les ambassadeurs turcs réunis à Ankara.
Quelque 200 djihadistes ont été tués lors de ces bombardements, a-t-il affirmé. Il n’était pas possible de vérifier ce bilan de source indépendante.
« Nous avons frappé avec tous nos moyens Daech, ses positions, ses caches, aussi bien à Bachiqa (Irak) que le long de la frontière avec la Syrie », a détaillé Davutoglu.
« Toute attaque qui vise les invités de la Turquie sera punie », a-t-il insisté.
L’armée turque avait annoncé la semaine dernière avoir repoussé une deuxième attaque en l’espace d’un mois de l’EI contre la base de Bachiqa située dans le nord de l’Irak, où des soldats turcs entraînent la milice irakienne.
Le gouvernement de Bagdad avait nié toute attaque contre la base turque.
Le chef du gouvernement turc a également souligné que la Turquie était résolue à déloger l’EI de sa longue frontière de 900 km avec la Syrie. « Nous lutterons d’une manière déterminée contre l’organisation terroriste Daech jusqu’à ce qu’elle quitte définitivement la frontière turque », a-t-il insisté.
Mardi matin, un attentat suicide a visé des touristes allemands à quelques centaines de mètres de la basilique Sainte-Sophie et de la Mosquée bleue, deux des monuments les plus visités de la plus grande ville de Turquie.
Selon les autorités turques, l’attaque qui prend pour cible pour la première fois les intérêts touristiques donc l’Etat turc, a été perpétré par un Syrien âgé de 28 ans, entré en Turquie quelques jours avant l’attaque comme un « migrant ordinaire ».
Sept suspects ont été interpellés depuis, selon le ministre de l’Intérieur Efkan Ala.
Longtemps accusée de complaisance à l’endroit des rebelles radicaux en guerre contre le régime de Damas, la Turquie a rejoint l’été dernier la coalition internationale antidjihadiste et a frappé depuis, à plusieurs reprises, des cibles de l’EI en Syrie.