La vie d’une Germano-iranienne emprisonnée à Téhéran « en danger » – co-détenue
Nahid Taghavi, 68 ans, est à peine capable de se déplacer, affirme la militante Narges Mohammadi, qui est incarcérée à ses côtés à la prison d'Evin, à Téhéran
La vie d’une Germano-iranienne emprisonnée à Téhéran depuis plus de deux ans est « en danger », a averti dimanche sa co-détenue, une célèbre militante iranienne pour les droits humains.
De nationalité allemande et iranienne, Nahid Taghavi, 68 ans, avait été arrêtée en octobre 2020 puis condamnée à 10 ans et huit mois de prison en août 2021 pour appartenance à un groupe illégal et pour propagande contre le régime.
Elle est depuis emprisonnée à Evin, une prison de Téhéran tristement célèbre pour ses conditions de vie extrêmement difficiles.
« La vie de Nahid Taghavi, une prisonnière politique, est en danger », a déclaré sur Instagram sa co-détenue, la dissidente iranienne Narges Mohammadi, qui a notamment reçu le Prix mondial de la liberté de la presse 2023 Unesco/Guillermo Cano.
« Elle peut à peine sortir de son lit », écrit-elle. « Elle va à l’infirmerie, reçoit des piqûres d’un puissant anti-douleur puis se remet au lit. »
« La douleur est si intense qu’on peut la lire sur son visage. »
Depuis le début de son incarcération, Taghavi a passé 220 jours en isolement, ce qui a aggravé un problème de disque vertébral dont elle souffrait déjà avant d’être en prison, a assuré sa co-détenue.
La prisonnière souffre aussi de douleurs aux disques cervicaux, de diabète et d’hypertension artérielle, a-t-elle ajouté sur son compte Instagram.
Ce dernier est géré par sa famille vivant en France, qui y poste les informations transmises par Mohammadi lors d’appels téléphoniques à ses proches.
En juillet 2022, Nahid Taghavi avait été autorisée à quitter la prison d’Evin pour bénéficier d’un traitement médical, selon sa fille qui avait alors précisé que sa mère souffrait d’un diabète de type 2 et que son état de santé s’était fortement dégradé après avoir contracté le Covid-19 en 2021.
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