L’administration Biden sanctionne le groupe d’implantations Amana
La principale organisation de développement pro-implantations est déjà sanctionnée par le Canada et le Royaume-Uni ; plusieurs avant-postes et organisations sont visés
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
L’administration de Joe Biden a sanctionné lundi Amana, la principale organisation de développement du mouvement d’implantations.
Si l’impact de cette mesure a probablement été atténué par l’élection de Donald Trump ce mois-ci, qui pourrait bien revenir sur de telles sanctions, elle envoie néanmoins un signal aux autres pays occidentaux qui ont suivi les États-Unis en imposant des sanctions similaires contre des Israéliens radicaux en Cisjordanie au cours de l’année écoulée.
Amana a maintenu des liens avec des individus et des avant-postes qui ont déjà été sanctionnés par les États-Unis pour avoir perpétré des actes de violence en Cisjordanie, indique le Département du Trésor dans son communiqué.
L’administration Biden a envisagé de cibler Amana pendant des mois, car interdire aux entreprises américaines toute interaction financière avec l’organisation pourrait gravement entraver sa capacité d’action en matière de développement du mouvement pro-implantations. Au cours des derniers mois, les dirigeants des implantations ont fait pression sur le gouvernement israélien pour tenter de contrecarrer cette initiative.
Une filiale d’Amana, Binyanei Bar Amana, ainsi qu’une plus petite entreprise de construction d’avant-postes, Eyal Harei Yehuda, ont également été désignées par le Trésor, de même que trois personnes.
Au total, dix-sept personnes et seize entités ont été sanctionnées en vertu d’un décret signé par le président Biden en février dernier, qui permet aux États-Unis de cibler les personnes considérées comme déstabilisant la Cisjordanie dans un contexte de frustration croissante face à l’incapacité d’Israël à réprimer les violences commises par des résidents d’implantations radicaux.
Les tensions ont été vives en Cisjordanie en raison de la guerre dans la bande de Gaza. Celle-ci a été déclenchée par le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël. Ce pogrom a été marqué par un déluge de roquettes tirées sur des centres de population dans tout le pays. Lors de celui-ci, plus de 1 200 personnes ont été assassinées dans le sud d’Israël, pour la plupart des civils, et 251 autres ont été enlevées et emmenées de force dans la bande de Gaza.
Depuis le 7 octobre 2023, les troupes ont arrêté quelque 5 250 Palestiniens recherchés en Cisjordanie, dont plus de 2 050 affiliés au Hamas.
Selon le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne (AP), plus de 716 Palestiniens de Cisjordanie ont été tués au cours de cette période. Tsahal affirme que la grande majorité d’entre eux étaient des terroristes armés tués lors d’échanges de tirs, des émeutiers qui se sont heurtés aux troupes ou des terroristes qui menaient des attaques.
Au cours de la même période, 42 Israéliens, dont des membres des forces de sécurité, ont été tués dans des attaques terroristes palestiniennes en Israël et en Cisjordanie. Six autres membres des forces de sécurité ont été tués lors d’affrontements avec des terroristes en Cisjordanie.