L’AFPS piste des pharmaciens français qui vendent des produits israéliens Ahava
LE BNVCA condamne cette action et annonce qu'il porte plainte contre l'Association France-Palestine Solidarité
L’association France Palestine Solidarité (AFPS) qui fait partie de la mouvance Boycott, désinvestissement, sanction (BDS) a dit s’être rendue dans plusieurs pharmacies en France pour vérifier la présence de produits de la marque israélienne Ahava.
« L’adresse de votre magasin est indexé sur la site de la société Ahava, et nous avons pu constater de visu que vous vendez et faites la promotion des produits de beauté de cette marque, » peut-on lire sur un courrier de l’AFPS reçu par des pharmaciens. La lettre est signée Anne-Sophie Charrier, co-présidente de l’AFPS Paris-centre.
Le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA) écrit avoir vérifié « l’exactitude de cette information auprès d’autres pharmaciens qui l’ont confirmée et ont souhaité garder l’anonymat ».
Un des buts de ce courrier est d’expliquer que l’étiquetage des produits Ahava serait « trompeur » puisqu’il ne mentionne qu’Israël et non pas le nom de Mitspe Shalem la « colonie israélienne » où sont élaborés une partie des produits Ahava.
« A votre insu peut-être, vous et vos client(e)s, vous vous rendez complices de la colonisation qui détruit l’économie et l’agriculture palestinienne et qui enlève tout espoir à la paix, » lit-on plus loin dans le courrier.
Il affirme que « les produits Ahava ne respectent pas la réglementation européenne en étant étiquetés comme provenant d’Israël, et même si la DGCCRF a gelé le contrôle de l’étiquetage, la réglementation continue de s’appliquer ».
« Faux, » réplique le BNVCA pour qui « le Ministère de l’Économie et des Finances, a suspendu l’application de l’avis du 24 novembre 2016 sur l’étiquetage des produits israéliens issus de Judée-Samarie et du plateau du Golan ».
Le BNVCA, qui annonce porter plainte, considère « que l’AFPS viole les articles 225-1-2 du Code pénal qui sanctionne toute discrimination, dont la Chambre criminelle de la Cour de Cassation, le 20 octobre 2015, a précisé « que le boycott est interdit en France et que la liberté d’expression n’autorise pas les excès dont le boycott fait partie ».
La Cour de Cassation définit le boycott comme « le fait d’entraver l’exercice normal d’une activité économique quelconque en opérant une distinction entre les personnes notamment en raison de leur appartenance ou leur non appartenance à une nation déterminée ».